René Lenoir naît le à Nancy, d'une mère couturière et d'un père qui sera tué au front en [1]. Après avoir étudié pendant trois ans en école professionnelle à Reims, il entre à l'École catholique d'arts et métiers de Lyon en 1931 d'où il sort en 1934 avec un diplôme d'ingénieur en construction de moteurs électriques[2]. Appelé sous les drapeaux, il suit les cours d'élève officier de réserve à Versailles avant d'être affecté au 509e régiment de chars de combat[2]. De retour à la vie civile en , il s'installe à Orléans où il reprend son métier d'ingénieur[1].
Seconde Guerre mondiale
René Lenoir est rappelé au service lors de la mobilisation de septembre 1939 et affecté comme lieutenant au 31e bataillon de chars de combat[2]. Après la drôle de guerre, il participe à la bataille de France au cours de laquelle il est chef d'une section de chars Renault FT déployée en soutien de la ligne Maginot[2]. Le , il est capturé par la Wehrmacht et interné à l'Oflag III-C à Lübben[2]. Évadé du camp le et parvenu à revenir en France, il décide de se rallier à la France libre et de partir pour l'Angleterre[1]. Cependant, ne parvenant pas à trouver de filière d'évasion pour la Grande-Bretagne, il s'engage d'abord pour des actions au profit de la Résistance[2]. En , près du fort de la Pompelle, il s'empare d'un avion allemand qu'il met à disposition d'un aviateur anglais[2]. Passé en zone libre et installé à Saint-Gaudens, il utilise sa profession d'ingénieur comme couverture pour créer en une imprimerie clandestine avec laquelle il fabrique des faux papiers permettant l'évasion de prisonniers de guerre[2].
Le , René Lenoir quitte la France et passe en Espagne[1]. Incarcéré par les troupes franquistes à Figueras puis à Gérone, il réussit à s'évader le et rejoint le Maroc où il s'engage dans l'Armée française de la Libération le 1er décembre[2]. Affecté au 12e régiment de cuirassiers (12e RC) de la 2e division blindée (2e DB), il débarque sur Utah Beach le et participe à la bataille de Normandie[2]. Chef du 1er escadron du 12e RC, il prend part à la libération de Paris le puis à la bataille des Vosges[2]. Promu capitaine, il est ensuite engagé dans la bataille d'Alsace au cours de laquelle il s'illustre le en capturant 150 soldats allemands près des villages de Vieux-Lixheim et Siewiller[2]. Une semaine plus tard, dans la nuit du 1er au , il stoppe une offensive ennemie et contre-attaque avec son unité, mettant en déroute une compagnie adverse. Le même jour, il mène ses hommes à l'assaut du village de Friesenheim et parvient, malgré une défense farouche, à obtenir la reddition des 1 200 hommes qui tenaient la position[3]. Détaché sur le front de l'Atlantique pour contribuer à la réduction de la poche de Royan, il est blessé le au Pouyaud[2]. Remis sur pied, il rejoint la 2e DB à Berchtesgaden où il termine la guerre[1].
Après-Guerre
Après la guerre, René Lenoir reprend son activité d'ingénieur et part pour le Vénézuela et la Colombie où il travaille de 1945 à 1948 pour la compagnie Schlumberger[2]. Il s'installe ensuite en Afrique où, de 1948 à 1950, il est ingénieur dans le secteur minier en Oubangui-Chari puis, de 1950 à 1956, directeur de la filiale tchadienne d'une société de forage d'eau[2]. De retour en France, il travaille jusqu'en 1968 pour une société pétrolière parisienne avant de devenir chef du service sous-traitance chez Fruehauf à Auxerre de 1970 à 1975, année où il prend sa retraite[2].
Jérôme Estrada de Tourniel, « René Lenoir : Le roi de l'évasion », dans Les combattants de l'aube: les Compagnons de la Libération d'origine lorraine, Éd. Serpenoise, , 175 p. (ISBN978-2-87692-956-2), p. 142-143.