Reda Kateb naît le à Paris. Il est le fils de Malek-Eddine Kateb, homme de théâtre et acteur algérien émigré en France[1], et de Françoise Reznicek, infirmière française d'origine tchèque et italienne[2],[3]. Il est également le petit-neveu de l'écrivain Kateb Yacine, poète rebelle, fondateur de la littérature algérienne moderne avec Nedjma, en 1956, et de Mustapha Kateb.
Formation, débuts et influences
Reda Kateb commence sa carrière d'acteur au théâtre dès l'âge de huit ans en s'exerçant tout autant sur des grands classiques que sur des pièces contemporaines[4]. Son intérêt pour le métier d'acteur est lié à ses influences familiales et particulièrement son père, comédien et cofondateur du Théâtre national algérien[3],[5] qui lui a « appris l’amour du jeu »[6]. En effet, dès l'âge de quinze ans, il joue au théâtre une adaptation de Moha le fou, Moha le sage, écrit par Tahar Ben Jelloun, mis en scène par son père[5]. Au lycée Romain-Rolland à Ivry-sur-Seine – ville où il a grandi[3] –, il participe à la classe de théâtre où il rencontre Kery James[7].
Après avoir passé un bac théâtre à Ivry-sur-Seine[6], il apprend son métier en développant sa faculté d'observation à travers les petits boulots qu'il multiplie à l'époque (ouvreur dans un cinéma, caissier, projectionniste, clown dans des anniversaires ou au Salon du camping-car…). Il déclare par la suite « ces petits boulots, ça a été mon Conservatoire[8]. »
Au sujet de ses choix cinématographiques, il déclare : « J’essaye d’être libre. Avec mon physique, j’ai la chance de pouvoir passer pour un gitan, un Vincent, un Mohamed. Le cinéma joue avec les clichés. Il ne doit pas se nourrir que de ça. » Son physique et ses origines lui valent cependant d’être classé dans la catégorie « acteur communautaire » — ce dont il se dit fatigué —[9] et de jouer de nombreux personnages de délinquant ou de marginal. Ses rôles de gangster rappeur dans Engrenages, de prisonnier gitan dans Un prophète, de terroriste dans Zero Dark Thirty ou de caïd dans Mafiosa lui collent une étiquette de « dur »[9]. Il s'éloigne une première fois de ce registre en interprétant un rôle d'homosexuel arabe dans le film Les Garçons et Guillaume, à table ! (2013) de Guillaume Gallienne.
Évoquant ses rôles dans des films américains comme Zero Dark Thirty ou Lost River, L'Express salue en « une filmographie qui en rendrait jaloux plus d'un[14]. »
En 2017, il incarne Django Reinhardt dans le film Django d'Étienne Comar, qui ouvre la Berlinale 2017. Pour les besoins de son rôle, il apprend la guitare pendant plus d'un an avec Guillaume Aknine comme professeur[15] et rencontre la communauté tsigane à Forbach[16].
Il retravaille avec Wim Wenders pour son film Submergence (2018) dans lequel il joue l'un des shebabs somalis retenant un otage interprété par James McAvoy.
Coup de cœur Musiques du Monde 2019 de l'académie Charles-Cros pour Cocorico, balade d’un griot, décerné le mercredi 20 mars 2019 à Portes-lès-Valence, dans le cadre du festival « Aah ! Les Déferlantes ! »[25]