Le premier record du monde du triple saut homologué par World Athletics est celui de l'Américain Dan Ahearn en 1911 avec la marque de 15,52 m. Le Japonais Naoto Tajima est le premier athlète à dépasser officiellement la barrière des 16 mètres (en 1936), le Polonais Józef Szmidt celle des 17 mètres (en 1960) et Jonathan Edwards celle des 18 mètres (en 1995). Le premier record mondial féminin est établi en 1990 par la Chinoise Li Huirong avec 14,54 m. La Russe Anna Biryukova est la première triple-sauteuse au-delà des 15 mètres (en 1993).
Le , à Sydney, l'Australien Jack Metcalfe ajoute 6 cm au record du monde de Nanbu avec 15,78 m. Au cours des Jeux olympiques de 1936, à Berlin, le Japonais Naoto Tajima devient le premier athlète à atteindre les seize mètres au triple saut en devenant champion olympique avec la marque de 16,00 m juste, aidé par un vent favorable de 2 m/s[3]. Ce record reste inégalé durant quatorze années.
Józef Schmidt au-delà des dix-sept mètres
Le , à São Paulo, le Brésilien Adhemar da Silva améliore de plus de 70 cm son record personnel et égale le record du monde de Naoto Tajima avec 16,00 m. Il améliore trois fois successivement le record du monde en établissant les marques de 16,01 m le à Rio de Janeiro, avant d'atteindre 16,12 m et 16,22 m le à Helsinki en finale des Jeux olympiques.
Le , le Soviétique Leonid Shcherbakov, détenteur du record d'Europe avec 15,98 m, améliore d'un centimètre le record du monde du Brésilien en réalisant un triple-bond à 16,23 m à Moscou.
Le , au cours des Jeux panaméricains de Mexico, en altitude, Adhemar da Silva devient le nouveau détenteur du record mondial avec la marque de 16,56 m, améliorant de 33 cm le record de Shcherbakov[4]. Le , à Moscou, le Soviétique Oleg Ryakhovskiy fixe le record du monde à 16,59 m, performance améliorée de 11 cm le à Naltchik par son compatriote Oleg Fedoseyev qui franchit 16,70 m.
Le , le Polonais Józef Szmidt, champion olympique en 1960 et 1964 et champion d'Europe en 1958 et 1962, améliore de 33 cm le record et devient le premier athlète à atteindre la limite des dix-sept mètres en établissant la marque de 17,03 m à Olsztyn en Pologne. À partir de 1967, la création de pistes en matière synthétiques offre de réels avantages pour les triple-sauteurs, en réduisant sensiblement la phase d'amortissement tout en améliorant l'appel[5].
Pluie de records à Mexico
Lors des Jeux olympiques de 1968, qui se disputent à 2 300 m d'altitude, à Mexico, au Stade olympique disposant d'une piste en polyuréthane, cinq records du monde sont battus[6]. Le , lors des qualifications, l'Italien Giuseppe Gentile atteint par vent nul la marque de 17,10 m et améliore de 7 cm le record du monde de Józef Schmidt. Le lendemain, en finale, à sa première tentative, l'Italien porte son record à 17,22 m, avant que Viktor Saneïev n'améliore d'un centimètre le record du monde de Gentile avec 17,23 m (+2,0 m/s), réussi à son troisième essai. Puis, le Brésilien Nelson Prudêncio ajoute 5 cm au record du monde du Soviétique en établissant la marque de 17,27 m au cinquième essai (+ 2,0 m/s). Enfin, à son sixième et dernier essai, Viktor Saneïev établit le quatrième record du monde de la journée, son deuxième personnel, en atteignant la marque de 17,39 m, bénéficiant là-encore d'un vent favorable de 2,0 m/s[7]. Entre le début et la fin du concours le record du monde a pris en tout 36 cm.
Le record du monde de Viktor Saneïev est amélioré d'un centimètre le par le Cubain Pedro Pérez qui franchit 17,40 m à l'occasion de sa victoire aux Jeux panaméricains de 1971 se déroulant à Cali, également en altitude. Le , Viktor Saneïev reprend le record du monde du Cubain en atteignant la marque de 17,44 m à Soukhoumi en URSS, ville située au niveau de la mer[8].
Dix ans plus tard, le au cours des championnats des États-Unis, l'Américain Willie Banks se rapproche de la ligne des dix-huit mètres et bat le record du monde de João Carlos de Oliveira en établissant un triple-bond à 17,97 m, aidé par un vent favorable de 1,5 m/s.
Jonathan Edwards et les dix-huit mètres
Le , le Britannique Jonathan Edwards réalise le plus long triple saut jamais enregistré, en retombant à 18,43 m, lors de la coupe d'Europe à Villeneuve-d'Ascq, près de Lille[9]. Malheureusement le vent est trop fort pour homologuer le record (+ 2,4 m/s). Un second saut à 18,39 m ne sera pas validé pour les mêmes raisons. Le , Jonathan Edwards confirme sa grande forme du moment et s'approprie le record du monde, en améliorant d'un centimètre la marque de Willie Banks. Il franchit 17,98 m (+ 1,8 m/s) à Salamanque, en Espagne. Mais les dix-huit mètres homologués lui résistent toujours.
Le , en finale des championnats du monde de Göteborg, en Suède, Jonathan Edwards devient enfin le premier athlète au monde à dépasser, dans des limites légales, la limite des dix-huit mètres au triple saut en établissant deux records du monde successifs : 18,16 m à son premier essai, puis 18,29 m lors de l'essai suivant, malgré un dernier appui à une dizaine de centimètres de la planche d'appel (+ 1,3 m/s pour les deux sauts)[10].
Depuis, plusieurs athlètes ont dépassé la limite des 18 mètres en plein air sans toutefois parvenir à améliorer le record du monde de Jonathan Edwards : l'Américain Kenny Harrison qui remporte le titre olympique en 1996 à Atlanta avec un saut à 18,09 m, le Français Teddy Tamgho, champion du monde en 2013 avec un saut à 18,04 m, le Portugais Pedro Pichardo qui réalise 18,08 m en 2015, ou encore les Américains Christian Taylor (18,21 m en 2015 et 18,11 m en 2017) et Will Claye (18,14 m en 2019)[11]. En salle, le Burkinabé Hugues Fabrice Zango est le seul athlète à avoir dépassé les 18 mètres (18,07 m en 2021).
Progression du record du monde
27 records du monde masculins ont été ratifiés par l'IAAF.
Le premier record du monde du triple saut féminin homologué par l'IAAF est celui de la Chinoise Li Huirong qui établit la marque de 14,54 m le à Sapporo. L'année suivante, la Soviétique Inessa Kravets améliore de près de 41 cm la performance de la Chinoise en atteignant la marque de 14,95 m à Moscou.
Le , toujours à Moscou, la Russe Yolanda Chen porte le record du monde à 14,97 m.
Discipline à part entière du programme athlétique, le triple saut féminin fait son entrée aux championnats du monde de 1993 à Stuttgart, compétition durant laquelle la Russe Anna Biryukova devient, le , la première athlète féminine à dépasser la limite des quinze mètres en établissant un nouveau record du monde avec 15,09 m.
Le , en finale des championnats du monde, à Göteborg, l'Ukrainienne Inessa Kravets devient la nouvelle détentrice du record du monde du triple saut en améliorant de 41 cm l'ancienne meilleure marque mondiale d'Anna Biryukova avec un saut à 15,50 m[14]. Depuis, plusieurs athlètes se sont rapprochées du record du monde d'Inessa Kravets, parmi-elles figurent la Camerounaise Françoise Mbango Etone (15,39 m en 2008) et la Russe Tatyana Lebedeva (15,34 m en 2004).
Yulimar Rojas depuis 2021
Le record du monde d'Inessa Kravets n'est amélioré que 26 ans plus tard, le en finale des Jeux olympiques de Tokyo par la Vénézuélienne Yulimar Rojas qui établit la marque de 15,67 m à son dernier essai, pulvérisant de 17 cm la marque de l'Ukrainienne[15].
Le , lors des championnats du monde en salle à Belgrade, Yulimar Rojas améliore de 7 cm son propre record du monde en atteignant la marque de 15,74 m à son sixième et dernier essai. Cette performance est établie en salle mais est considérée depuis les changements de la règle 260.18a de l'IAAF en 2000 comme l'actuel record du monde, plein air et salle confondus[16].
Progression
7 records du monde féminins ont été ratifiés par l'IAAF.