Raymond Pognon, né le à Honfleur et mort le à Melbourne, est un homme politique et résistant français, Compagnon de la Libération. Élu local de Nouvelle-Calédonie, il participe au ralliement de ce territoire à la France libre en 1940 mais, en désaccord avec les représentants du général de Gaulle, se retire de la vie politique peu de temps après.
Biographie
Jeunesse et formation
Raymond Pognon naît le 30 novembre 1873 à Honfleur, dans le Calvados, d'un père négociant et d'une mère journaliste ayant contribué à la création du quotidien La Fronde[1],[2]. Il effectue ses études supérieures à l'école des hautes étude commerciales de Paris et, ajourné plusieurs fois pour cause de faiblesse physique, effectue son service militaire dans des services auxiliaires[3],[4],[5]. En 1902, il part pour la Nouvelle-Calédonie où il est chef du service administratif de la société minière Le Nickel avant de devenir agriculteur et éleveur[3],[4].
En 1913, il devient maire de la commune de Bourail et dans le même temps, est conseiller général de Nouvelle-Calédonie de 1913 à 1925 et président du Conseil général de 1922 à 1925[3]. Du fait de ses mandats, il bénéficie de sursis et n'est donc pas appelé à combattre pendant la première Guerre mondiale[4]. Parallèlement à ses activités politique, il dirige le quotidien La France Australe de 1920 à 1925[3].
Ses actions en faveur de la France libre lui valent d'être condamné à mort par le régime de Vichy, jugement qui sera annulé en 1949, mais également de recevoir, le 20 février 1942, la Croix de la Libération des mains de l'amiral d'Argenlieu, envoyé par le général de Gaulle en tant que Haut-Commissaire de la France Libre pour le Pacifique avec les pleins pouvoirs civils et militaires[3]. De graves dissensions éclatent alors entre d'Argenlieu et Sautot qui est contraint au départ malgré le soutien des élus et de la population locale[3]. Soutenant Henri Sautot face à l'amiral, Raymond Pognon mène des manifestations de soutien au gouverneur et est arrêté sur ordre d'Argenlieu en mai 1942[3]. Relâché peu de temps après, il décide alors de cesser toute activité politique[3].
Après-Guerre
Il quitte la Nouvelle-Calédonie à une date indéterminée pour s'installer chez sa fille en Australie[3].
Raymond Pognon meurt le 19 mai 1959 à Melbourne où il est incinéré[1].
↑Le registre matricule de Raymond Pognon indique par erreur le 30 septembre 1873 comme date de naissance. Le recoupement des informations avec le registre d'état-civil de 1873 à Honfleur confirme qu'il s'agit bien du bon Raymond Pognon