Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) (en arabe : التجمع من أجل الثقافة والديمقراطية, kabyle : Agraw i Yidles d Tugdut, G.D.G.), est un parti politiquealgérien créé le . Saïd Sadi, un des membres fondateurs, est l'ancien président du parti. En juin 2022, Atmane Mazouz est élu président.
Le RCD se définit comme un parti laïc[2] et affirme représenter « tous les Algériens ». Lors des élections locales du , le RCD obtient la majorité dans 72 communes réparties sur 17 wilayas du pays.
Statut
« Le peuple algérien a une histoire multimillénaire. Au cours de cette longue histoire, diverses cultures ont constitué des apports qui déterminent sa personnalité. En plus d'autres éléments culturels et historiques, la Maghrébinité, l'africanité et la méditerranéité constituent avec les éléments définis par la Constitution les valeurs essentielles de l'identité nationale. »
« La lutte de libération a cimenté la conscience algérienne, support fondamental de l'unité nationale[...]. »[3]
Histoire
Saïd Sadi, médecin de formation, Ferhat Mehenni, diplômé en sciences politiques, Mustapha Bacha, syndicaliste[4],sont les membres fondateurs officiels du RCD.
Les 9 et , les assises du Mouvement culturel berbère (MCB donnent naissance au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Deuxième parti après le Front islamique du salut (FIS) à déposer son dossier d'agrément le , il organise les 15 et de la même année son congrès constitutif. Ce parti qui se déclare se situer au centre gauche, affichant un profil « social-démocrate ». Son siège est à Alger. Il apparaît plus comme un parti de cadres et d'universitaires. Membre fondateur, Mokrane Ait Larbi démissionne en 1990. Le , le RCD participe aux premières élections municipales pluralistes au moment où le FFS, son principal rival les boycotte, le RCD rafle 87 communes sur les 1 541 existantes. Après le FIS, c'est la seule formation politique nouvellement fondée à émerger à l'occasion de cette élection. Au lendemain des élections législatives de 1991, elle avait, par intermédiaire de son secrétaire général Saïd Sadi, clairement appelé de ses vœux l'annulation des résultats.
Saïd Sadi obtient 1 200 000 voix (9,6%[5]) lors de l'élection présidentielle de boycottée par les partis d'opposition signataires de la plate-forme de Sant'Egidio. En juin 1995, le membre actif du RCD Hakim Kasdi est assassiné[5]. Le gouvernement est remanié fin 1995, mais Sadi préfère alors rester dans l'opposition[5]. Cette ascension est confirmée par les législatives de juin 1997, à l'issue desquelles il entre à l'Assemblée populaire nationale avec 19 députés. Malgré son absence du Conseil de la nation, le RCD s'impose comme la sixième formation politique du pays. Saïd Sadi, qui est intronisé par le congrès (de conformité) du comme président du parti, ne participera pas aux élections présidentielles anticipées du 15 avril 1999 et décide plutôt de mener une campagne pour un «boycott actif ». Cela ne l'empêchera pas de faire partie de la coalition gouvernementale - aux côtés des islamistes - formée le avec deux ministres: Amara Benyounès à la Santé et Hamid Lounaouci aux Transports. Le RCD décide à l'occasion d'un conseil national tenu le de retirer ses ministres du gouvernements. L'argument avancé est qu'il ne pouvait continuer à sièger dans un gouvernement qui tire sur la foule, faisant ainsi allusion aux 126 victimes du printemps noir tombés sous les balles de la gendarmerie.
Le , lors d'un discours d'ouverture du 4e congrès du RCD, Saïd Saadi annonce qu'il ne briguera pas un nouveau mandat de président du RCD. Le docteur a décidé de se retirer de la présidence de son parti pour devenir un simple militant. « Avec une conscience sereine et une pleine confiance en l’avenir, je vous annonce ma décision de ne pas me représenter au poste de président du RCD », a-t-il dit aux congressistes.
Le , Mohcine Belabbas, député d'Alger est élu président du RCD, à l'issue du congrès du parti, tenu à Alger.
Dans la répression contre les militants politiques qui suit le Hirak, le ministère de l'Intérieur interdit au RCD d'utiliser ses locaux pour abriter des réunions politiques ou associatives « illégales »[7]. Le 10 janvier 2022, le RCD annonce que son président, Mohcine Belabbas, est placé sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction[8]. En janvier 2022, au lendemain du gel par Conseil d’État des activités du Parti socialiste des Travailleurs (PST), le RCD déclare que cette décision « n’est autre qu’une remise en cause du pluralisme et de l’exercice politiques, des acquis chèrement arrachés » et dénonce « l’acharnement administratif et judiciaire » qui le « cible » ainsi que son président, Mohcine Belabbas , en estimant que cela « signe une dérive autoritaire inqualifiable et inadmissible »[9].
Le parti renouvelle sa direction le 3 juin 2022 avec l'élection d'Atmane Mazouz en tant que président du parti[10].