L'Assemblée générale adopte par acclamation l'admission de la Suisse lors de sa séance du [1],[2]. Le pays devient ainsi le 190e État membre de l'organisation, placé entre la Suède et la Syrie.
Contexte historique
Alors que la Suisse se tient à l'écart des Nations unies depuis longtemps[3], ses dirigeants envisagent de jouer un rôle plus actif dans le concert des Nations[4],[5]. En 1946, le Conseil fédéral avait refusé l'adhésion à l'ONU considérant que c'était incompatible avec la neutralité[6],[7]. La Suisse avait néanmoins un statut d'observateur à l'ONU depuis 1948[8]. En 1986, la population avait refusé le principe d'une demande d'adhésion[6].
La Suisse est le seul pays dont la candidature à l'ONU a été précédée par un scrutin national[11].
Celui-ci vise à introduire un nouvel article 24 aux dispositions transitoires de la Constitution fédérale, autorisant le Conseil fédéral à déposer une demande d'adhésion au Secrétaire général des Nations unies. L'initiative est acceptée par le peuple et les cantons le par 54 % des suffrages et une courte majorité de 11 cantons et deux demi-cantons[12],[13],[8],[6],[14], après que la charte des Nations unies a été approuvée par l'Assemblée fédérale le 5 octobre 2001[15],[16]. L'opposition à la candidature suisse à l'ONU avait prédit des conséquences dramatiques en cas d'acceptation[17].
Dans l'histoire de l'État fédéral fondé en 1848, ce n'est que la cinquième fois que l'Assemblée fédérale recommande d'accepter une initiative populaire ; dans les quatre cas précédents, l'initiative avait été acceptée par le peuple[18].
À la suite de cette votation[19], la demande d'adhésion de la Suisse à l'ONU est acceptée par l'Assemblée générale le , le pays devenant ainsi le 190e État membre de l'organisation[20], placé entre la Suède et la Syrie[4].
La question qui se posait pour les Suisses était celle de la neutralité de leur pays. Quinze ans après cette entrée aux Nations unies, Valentin Zellweger, ambassadeur de la Suisse auprès des Nations unies à Genève, affirme que le sujet ne fait plus débat en Suisse[11].
↑Michel Hottelier, « L’adhésion de la Suisse à l’Organisation des Nations Unies : aspects constitutionnels », Revue française de droit constitutionnel, no 51, (lire en ligne)
↑Le Monde, « Le grand pas de la Suisse vers l'ONU », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).