Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises

Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises
Dans l'archipel Kerguelen, la presqu'île de la Société de Géographie vue depuis la baie du Français
Géographie
Pays
Territoire d'outre mer
Coordonnées
Superficie
1 662 000 km2[2]
Administration
Type
Catégorie UICN
IV
WDPA
Création
[1]
Patrimonialité
Administration
Site web
Logo du patrimoine mondial Patrimoine mondial
Nom du Bien
Terres et mers australes françaises
Identifiant
Année d'inscription
2019
Type
Naturel
Critères
(vii)(ix)(x)
Superficie
166 267 100 ha
Géolocalisation sur la carte : océan Indien
(Voir situation sur carte : océan Indien)

La réserve naturelle nationale des Terres australes françaises (RNN161) est une réserve naturelle nationale protégeant l'ensemble des territoires terrestres et une partie de l'espace marin des trois districts sub-antarctiques des Terres australes et antarctiques françaises. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2019.

Localisation

La réserve nationale regroupe : l'archipel des Crozet, l'archipel des Kerguelen et les îles Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam et l'ensemble de la zone économique exclusive de la France autour de ces îles.

Caractéristiques

Créée en , elle protège 7 668 km2 sur terre et 1 655 000 km2 en mer, pour une superficie totale de 1 662 000 km2. Ceci en fait de très loin la plus grande réserve naturelle de France[3].

Le , le site est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO[4] et en est le bien le plus étendu[5].

Son principal objectif est la protection effective et la gestion des espaces naturels concernés dans le but de maintenir la diversité biologique globale des Terres australes, en assurant notamment la protection des cétacés, puisqu'elle se situe à l'intérieur du sanctuaire austral qui leur est dédié.

Les îles sub-antarctiques françaises représentent, de par leur éloignement de tout centre d’activités humaines, des refuges uniques pour la faune et la flore. Leur patrimoine biologique océanique est encore presque intact et se trouve être à la fois riche et d’une importance considérable[6].

En , le périmètre de la réserve a été étendu à plus de 600 000 km2[7], avant d'être étendu à 1 662 000 km² pour englober la totalité des zones économiques exclusives des archipels Crozet, Kerguelen, et des îles Saint-Paul et Amsterdam en 2022[2],[8]. Cette extension a été actée au niveau du bien inscrit à l'Unesco en 2023[5].

Périmètre actuel de la réserve

Partie terrestre

Pour sa partie terrestre, la réserve porte sur l'intégralité territoriale des îles et îlots des trois districts de l'archipel des Kerguelen, de l'archipel des Crozet et des îles Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam. Cela représente un ensemble de plus de 300 îles pour une surface d'environ 7668 km². Le point le plus haut est le mont Ross (1 850 mètres), situé sur Grande Terre.

Partie maritime

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Pour sa partie maritime, la réserve inclut les espaces maritimes suivants[7] :


Carte

Protection des écosystèmes terrestres et maritimes

De par son histoire, géologique et biologique, sa situation géographique à des milliers de kilomètres de tout continent et les interactions entre les milieux marin et terrestre, la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises héberge une diversité et des populations d'espèces sans commune mesure[9]. La collectivité des TAAF a pour mission la gestion de la réserve naturelle grâce un plan de gestion décennal. Le deuxième plan de gestion qui s'étale de 2018 à 2027 s'articule autour de sept enjeux visant la conservation du territoire : le caractère sauvage des TAAF, le bon état de préservation des écosystèmes terrestres austraux, la caractérisation et la préservation des écosystèmes marins austraux riches et diversifiés, le développement des connaissances sur les oiseaux et mammifères marins en vue de préserver les populations d'oiseaux les plus menacées, le développement de l’acquisition de connaissances sur les ressources marines exploitées, le renforcement des connaissances scientifiques sur un territoire sentinelle, laboratoire du vivant et observatoire de la biodiversité et des changements globaux, la préservation du patrimoine historique et culturel[9].

Histoire

Un long combat a été mené pendant quarante ans par les scientifiques pour convaincre les décideurs et les agents sur place de la nécessité de protéger au maximum les territoires, les eaux territoriales et la biodiversité des districts des îles Kerguelen, de l'archipel Crozet et de Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam[10]: il a abouti, , à la création de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises[11],[12].

Le , elle devient un site Ramsar[13]. Le , les terres et mers australes françaises sont classées au patrimoine mondial de l'UNESCO[14]. La réserve naturelle nationale des Terres australes françaises englobe l'ensemble des terres émergées, soit 7 668 km2 et une zone maritime de 1 655 000 km2 c'est-à-dire bien plus que la superficie de la France métropolitaine. Cela en fait l'une des aires marines protégées les plus étendues du monde et la plus grande réserve halieutique de la planète[15].

Administration, plan de gestion, règlement

La réserve naturelle est gérée par les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).

Extension du périmètre

En 2016 (dans le cadre de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages) le périmètre a été étendu[7] à plus de 600 000 km2, puis à plus de 1 662 000 km2 en 2022[2] pour notamment :

  1. maintenir les fonctionnalités écologiques marines structurantes du réseau trophique des Terres australes et plus largement de l’océan Indien ;
  2. « préserver la richesse du patrimoine naturel marin et la contribution à la santé globale des océans » ;
  3. « créer des zones de protection renforcée marines » ;
  4. « valider le modèle de gestion durable des pêcheries développées dans la réserve ».

Reconnaissance internationale

Site Ramsar

Le 15 septembre 2008, les îles Saint-Paul et Amsterdam, Crozet, Kerguelen (site de 2 337 100 ha) de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises ont été inscrites en tant que « site d’exception pour la conservation de l’avifaune mondiale, ces îles hébergent plus de 50 millions d’oiseaux issus de 47 espèces dont 4 sont endémiques et 12 sont considérées comme menacées sur la Liste rouge mondiale de l’UICN. Considérée comme l’un des derniers lieux de « naturalité » au monde, ces territoires jouent un rôle majeur dans le maintien de la biodiversité au niveau mondial », au titre de la convention de Ramsar sous le numéro 1 837[16].

Liste verte de l'UICN

L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a créé en 2014 sa liste verte des aires protégée. Ce label international « vise à reconnaître à travers le monde des aires protégées qui sont gérées équitablement et efficacement, avec des impacts positifs sur la natue et la société »[17].

Le , la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises a été ajouté à cette liste[18].

Patrimoine mondial de l'UNESCO

La réserve naturelle nationale a été inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, à l'unanimité par les 21 membres du comité, le [19], sur les critères naturels VII, IX et X, à savoir qu'elle représente une aire d'une beauté remarquable, accueillant des processus biologiques et écologiques représentatif de l'évolution des communautés et des écosystèmes, grâce à l'isolement de ces îles, et enfin parce qu'elle participe à la conservation in-situ des oiseaux marins et des mammifères marins.

Notes et références

  1. a et b Muséum national d'Histoire naturelle, « Terres australes françaises (FR3600161) », sur Inventaire national du Patrimoine naturel, 2003+ (consulté le ).
  2. a b et c « Décret n° 2022-157 du 10 février 2022 portant extension et modification de la réglementation de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises », sur Légifrance.
  3. « Réserve naturelle », site Internet des Terres australes et antarctiques françaises.
  4. « Qu’est-ce que le patrimoine mondial ? »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Réserve naturelle nationale des terres australes françaises, patrimoine mondial de l'Unesco (consulté le ).
  5. a et b « L’Unesco approuve l’extension du bien inscrit au patrimoine mondial des terres et mers australes françaises », sur Terres australes et antarctiques françaises (consulté le )
  6. « Patrimoine biologique », site Internet des Terres australes et antarctiques françaises.
  7. a b et c « Décret n° 2016-1700 du 12 décembre 2016 portant extension et modification de la réglementation de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises », sur Légifrance.
  8. « Terres australes françaises – Réserves Naturelles de France », sur reserves-naturelles.org (consulté le )
  9. a et b « Enjeux de conservation »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Réserve naturelle nationale des terres australes françaises, patrimoine mondial de l'Unesco (consulté le ).
  10. Pierre Jouventin, « Quarante ans au service de la protection du patrimoine biologique des TAAF », dans Espèces n° 49, septembre 2023, p. 47-53, (ISSN 2256-6384).
  11. « Décret n°2006-1211 du 3 octobre 2006 portant création de la réserve naturelle des Terres australes françaises », sur Legifrance.
  12. La Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises, site officiel.
  13. (en) « Réserve Naturelle Nationale des Terres Australes Francaises », sur Service d’information sur les Sites Ramsar (consulté le ).
  14. « Cinq nouveaux sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO », sur UNESCO, (consulté le ).
  15. « Terres australes françaises », sur reserves-naturelles.org (consulté le )
  16. « Iles d'Amsterdam, Crozet, Kerguelen, Saint Paul », sur zones-humides.org (consulté le ).
  17. « 5 nouveaux sites français sur la Liste verte des aires protégées de l'UICN », sur UICN France, (consulté le ).
  18. « Retour sur la Cérémonie nationale de la Liste Verte des aires protégées de l'UICN 2018 », sur UICN France, (consulté le ).
  19. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Cinq nouveaux sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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