Menière a poursuivi ses études entamées dans sa ville natale, à la faculté de médecine de Paris. Reçu au concours de l'internat en 1824, il est nommé à l'hôpital Hôtel-Dieu et soutient sa thèse de doctorat au sujet de Recherches sur la constitution médicale du troisième trimestre de 1826[3] en 1828 avant de passer l'agrégation de médecine en 1832. Il se distingue par son organisation de la lutte contre la meurtrière épidémie de choléra de 1832, et reçoit la Légion d'honneur pour services rendus.
De février à juin 1833, il est chargé par le gouvernement de Louis-Philippe de suivre la duchesse de Berry, dont la santé est fragile, durant sa captivité à la citadelle de Blaye. Il assumera cette mission jusqu'à la délivrance de la princesse et son arrivée à Palerme. Il a laissé un journal de cette captivité[4], publié par son fils en deux volumes in-8º, en 1882.
Dans son mémoire, resté célèbre, présenté à l'Académie de médecine le , Prosper Menière était le premier à rapporter à l'oreille interne la maladie associant des vertiges paroxystiques et une surdité[6]. Une semaine plus tard, Armand Trousseau s'appuyait sur la description de Menière pour démanteler la congestion cérébrale. Il confirmait ainsi le rôle de Prosper Menière dans l'identification de cette maladie de l'oreille interne. En 1938, Hallpike, Cairns[7],[8] et Yamakawa[9] en montreront la physiopathologie, et rattacheront cette dernière à l’histologie.
De son côté, Émile Ménière continua les recherches entreprises par son père et notamment la description de cette maladie. Son travail eu pour conséquence la dénomination actuelle de ce syndrome[10],[11].
Malgré un travail très prenant, il restait ouvert à la culture de son temps, comptant parmi ses amis Victor Hugo ou Honoré de Balzac.
Le couple a eu un fils, Emile Ménière. Celui-ci, né à Paris le , y est meurt le . Médecin otologiste comme son père, Émile Ménière devient médecin de l'Institution Nationale des sourds-muets à Paris en 1890[12],[13],[10],[14]. Il a poursuivi notamment les travaux médicaux de son père, mais ne doit pas être confondu avec celui-ci, le véritable découvreur de la maladie de Menière[15],[16],[17],[11].
Émile Ménière laisse une descendance.
Publications
« Sur une forme de surdité grave dépendant d’une lésion de l’oreille interne », Bulletin de l’Académie nationale de médecine, Paris, J.-B. Baillière, vol. 25, no 26, , p. 242 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
La Captivité de Madame la duchesse de Berry à Blaye, 1833 : journal du docteur P. Menière, médecin envoyé par le gouvernement auprès de la princesse, publié par son fils, le docteur E. Menière, Paris, Calmann-Lévy, , 2 vol. 23 cm (OCLC612883981), « t. 1 », « t. 2 ».
Détermination d'un herbier attribué à J.-J. Rousseau. Annales de la société linnéenne de Maine-et-Loire, 1 (1853) : 215-224. 1854.
Notes et références
Notes
↑Il n'y a pas de "é" au patronyme « Menière », du moins pour Prosper. Son fils Émile a modifié le patronyme en Ménière[1].
↑Sauvêtre Pascal, « Prosper Ménière, le médecin qui aimait les orchidées », L'Orchidophile revue de la Fédération France orchidées, no 215, , p. 363.
↑Mémoire sur des lésions de l'oreille interne donnant lieu à des symptômes de congestion cérébrale apoplectiforme, lu à l'académie impériale de Médecine, séance du 8 janvier 1861. Lire en ligne.
↑(en) Hallpike CS. & Cairns H, « Observations on the pathology of Meniere's syndrome » The Journal of Laryngology & Otology 1938;53(10):625-655.
↑(en) Hallpike CS, Cairns H, « Observations on the Pathology of Ménière's Syndrome: (Section of Otology) », Proc R Soc Med, vol. 31, no 11, , p. 1317-36. (PMID19991672, PMCIDPMC2076781, lire en ligne [PDF])modifier.
↑(de) Yamakawa K. « Über die pathologische Veränderung bei einem Ménière-Kranken » J Otorhinolaryngol Soc Jpn. 1938;44:2310-2.