Vers 1826, le choléra fait son apparition en Inde, gagne Moscou et la Russie en 1830, y provoquant des émeutes, et de là la Pologne et la Finlande. Il atteint Berlin en 1831, les îles Britanniques en février 1832 (provoquant également des émeutes) et la France en mars de la même année. Des immigrants irlandais l'apportent au Québec, toujours en 1832, tuant 1 200 personnes à Montréal et 1 000 dans le reste de la province ; la maladie s'étend en Ontario et en Nouvelle-Écosse. Des passagers la font entrer aux États-Unis par Détroit et New York. La pandémie atteint l'Amérique du Sud en 1833 et perdure jusqu'en 1848, faisant 52 000 victimes en deux ans (la bactérie de cette éclosion semble avoir produit davantage de toxines[1]).
Par zone géographique
En France
À Paris, le premier cas de choléra est attesté le . Le 7 avril, 1 853 cholériques sont recensés[2].
Le grenier de réserve de Paris est temporairement transformé en hôpital pour faire face à l'afflux de malades.
Au total, du mois de mars au mois de septembre, soit durant 189 jours, le choléra-morbus tua près de 18 500 habitants de la capitale[4].
Le département de Seine-et-Marne, par exemple, perdit 2,5 % de sa population entre avril et .
L'épidémie qui s'acheva en septembre-octobre fit environ 100 000 victimes en France, dont 19 000 à Marseille.
Dans les années qui suivirent l'épidémie, le préfet de police Gabriel Delessert prit, entre autres, des mesures draconiennes d'assainissement des quartiers insalubres de Paris, développa et améliora le réseau d'égouts.
En 1832, à Paris eut lieu une exposition à but caritatif. Le titre du catalogue édité à cette occasion est : Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture et gravure exposés à la galerie du musée Colbert le , par MM. les Artistes, au profit des indigens des douze arrondissements de la ville de Paris, atteints de la maladie épidémique[5].
Le médecin Jacques-Martin Berthelot livre une analyse fouillée des observations sur le choléra dont il a été témoin entre 1832 et 1833 et publie en 1835 un ouvrage qui fera date.
Cette épidémie se déroula durant l'année 1832 à Élouges (en Belgique), 2 273 habitants[6].
L'épidémie par le choléra morbus[7] débute le et se termine le 2 octobre de la même année. 96 malades ont été diagnostiqués, 44 décès ont été enregistrés comme étant dus au choléra, sept autres décès ont été enregistrés dans l'année, sans lien avec le choléra, contre deux en 1830, quatre en 1831.
Le choléra s’est déclaré parmi les ouvriers houilleurs où, dans un premier temps, il a sévi avec la plus grande intensité ; sa marche était rapide, les malades étaient comme foudroyés et exigeaient les soins les plus prompts[6]. On n'a pas remarqué d'influence sur les animaux domestiques, de basse-cour ou autres. Aucun malade n'a été isolé, ni hospitalisé[6].
En 1832, devant le danger, le gouvernement du Bas-Canada adopte la loi créant la station de quarantaine, et met sur pied une station à Grosse-Île, dans le fleuve Saint-Laurent, en aval de Québec. Avec la reprise de la saison de navigation et un taux d'immigration élevé au Bas-Canada, on redoute l'apparition de la maladie. Le , les premiers cas de choléra sont rapportés dans la ville de Québec. En 1834 l'Hôpital de la Marine fut ouvert pour servir de lieu de quarantaine.
Au Royaume-Uni
L'épidémie atteint le Royaume-Uni en , précisément à Sunderland, amenée par des passagers de la mer Baltique. Elle apparaît aussi à Gateshead et Newcastle. À Londres, la maladie fait 6 536 victimes.
La seconde vague fait 14 137 victimes à Londres. Elle tue en Irlande autant de gens que la Grande Famine[8].
Morts célèbres attribuées à cette deuxième pandémie
↑ ab et cTranscription par Claude Adam de la réponse de l’administration communale d’Élouges (Hainaut - Belgique) au questionnaire du 12 janvier 1833 envoyé par le Commissaire d’Arrondissement4 (en France : correspond aux services de la préfecture).
↑« Choléra morbus » est une ancienne appellation du choléra.
↑(en) David L. Streiner, Douglas W. MacPherson et Brian D. Gushulak, PDQ : Public Health, p. 198.
↑François Pouillon, Dictionnaire des orientalistes de langue française, Paris, Karthala, , xxviii, 1073, 24 cm (ISBN978-2-8111-0790-1, lire en ligne), p. 207.
↑(no) Henrik Wergeland, Den indiske Cholera, Christiania, (lire en ligne).
↑(no) Johan Torgersen, Henrik Wergeland, Oslo, Inter Medicos, , p. 16-18. Fiche de la Bibliothèque nationale de Norvège.
↑(no) Leiv Amundsen, Henrik Wergeland, Oslo, Aschehoug, (ISBN82-03-09450-3). Fiche de la Bibliothèque nationale de Norvège.
« Omsider fikk han fullført og utgitt et av sine tragediemanuskripter (24/5) : Den indiske Cholera emnet er konflikten mellem Indias engelske, kyniske og grusomme voldsherrer og det undertvungne folk. Rajahen åpner i sin siste stund for kolerapesten, Indias hevn, og de eneste som unnkommer, er det unge, elskende par, guvernørens edle søn og rajahens datter, som symbol på frihetens, kjærlighetens og forsoningens fremtid i en bedre verden. »
Jacques Arlet, « Le choléra de 1832 vu par les journaux toulousains », dans Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 1994, vol. 156, p. 47-61(lire en ligne)
François Delaporte, Le savoir de la maladie : Essai sur le choléra de 1832 à Paris, Paris, PUF, coll. « Bibliothèque d'histoire des sciences », (ISBN2-13-042745-6)
(en) « Second cholera pandemic (1827-1835) », dans J. N. Hays, Epidemics and pandemics : their impacts on human history, ABC-CLIO, (ISBN1851096582, lire en ligne), p. 211
(en) Michael Zeheter, Epidemics, empire, and environments: cholera in Madras and Quebec City, 1818-1910, University of Pittsburgh Press, Pittsburgh, 2015.