Le titre de prince ou princesse des Asturies est traditionnellement utilisé par l'héritier des trônes de Castille puis d'Espagne.
Un décret royal du et la Constitution de 1978 lui ont donné un caractère officiel. L'actuelle princesse des Asturies est la princesse Leonor, fille aînée du roi Felipe VI et de la reine Letizia.
Ce titre est, depuis l'union des différents États espagnols à la fin du Moyen Âge, associé à ceux traditionnellement portés par les souverains de ces États :
Le titre de prince des Asturies apparaît au XIVe siècle dans le cadre du règlement de la crise de succession apparue entre Jean de Gand et Henri puis Jean de Trastamare à la mort du roi Pierre le Cruel. Les deux prétendants finirent par s'entendre au traité de Bayonne de 1388 : Catherine de Lancastre, fille unique de Jean de Gand et de Constance de Castille devait épouser l'héritier de Jean de Trastamare. Le couple était destiné à hériter du trône. Sur le modèle anglais, on forgea une principauté des Asturies, qui devrait assurer les revenus des deux héritiers. L'usage se perpétua par la suite. En cas de défaut d'héritier direct, le roi pouvait concéder le titre à un héritier présomptif. Dans tous les cas, l'héritier devait recevoir le serment de fidélité des Cortes de Castille afin de légitimer la succession.
Les princes des Asturies, comme ceux de Galles, possédaient au XVe siècle une véritable juridiction sur ce territoire : les revenus de la province leur appartenaient, ils pouvaient nommer les officiers royaux et agissaient en fait comme de véritables vice-rois. Les Rois catholiques réduisirent cette autonomie, ne laissant à leur fils Don Juan aucun pouvoir politique. Les Habsbourg et les Bourbon, leurs successeurs, ne revinrent pas sur cette décision et le titre devint purement honorifique.
Sous les Habsbourg, les différents royaumes de la monarchie catholique n'ayant pas été fusionnés, l'héritier devait porter le titre traditionnel de chacun des territoires. Pour simplifier la formule, on préférait donc le désigner comme « prince des Espagnes ». Cet usage disparut avec les Bourbons, qui supprimèrent tous les titres non castillans. Le dictateur Francisco Franco lui rendit une certaine actualité lorsqu'il choisit pour successeur l'infant Juan Carlos : ce dernier fut dès lors titré prince d'Espagne. Actuellement, l'héritière porte principalement le titre de princesse des Asturies et peut utiliser les autres titres qui lui sont associés.
Situation actuelle
Conformément à l'article 57.2 de la Constitution espagnole, la personne située en première position dans l'ordre de succession à la Couronne d'Espagne est prince des Asturies[1], princesse dans sa forme féminine.
1474, mort de son père. Elle s'autoproclame reine sous le nom de « Jeanne Ire », en concurrence avec sa tante Isabelle qui l'évince finalement en 1479.
À la mort de son père, elle reste provisoirement princesse en raison de la grossesse de sa mère. L'enfant posthume d'Alphonse XII étant un fils, Marie reste héritière présomptive et conserve son titre au nom de son frère qui est immédiatement proclamé sous le nom d'Alphonse XIII. Meurt en 1904.
1933, renonciation de son frère aîné à ses droits en exil.
1933, il cède ses droits à la couronne à son frère le suivant. Il reprend ses droits en 1949, et conteste le titre de courtoisie de « prince des Asturies » porté par son neveu Juan Carlos.
1941, concession du titre de courtoisie par son père le précédent. Également titré prince d'Espagne par le dictateur Francisco Franco en qualité d'héritier comme roi à partir de 1969.
1975, avènement comme roi d'Espagne sous le nom de Juan Carlos Ier.
↑ a et b Faustino Menéndez-Pidal De Navascués, El Escudo de España, Real Academia Matritense de Heráldica y Genealogía, Madrid, 2004 (ISBN84-88833-02-4), p. 191–192.
↑Décret royal 284/2001 du 16 mars 2001 sur la bannière et l'étendard du prince des Asturies dans BOE, Journal officiel d'Espagne du 17-03-2001, mis en ligne le 03-10-2014, (es) [lire en ligne]