Pendant la période révolutionnaire, de 1789 à 1799, il s'occupe d'activités commerciales à La Réunion. Il retourne ensuite en France et épouse la languedocienne Jeanne Eglé Mougre (1778-1855)[1].
À la Restauration, il est nommé administrateur des colonies de l’Inde. Profitant de la qualité de ses relations avec l'Angleterre, il peut négocier avantageusement le rachat des privilèges de la Compagnie française des Indes orientales sur le commerce du sel et de l'opium[1].
Il s'implique aussi dans « l'affaire Furcy », où, en 1817, un esclave intente un procès contre son maître Joseph Lory, un des principaux introducteurs du sucre sur l’île Bourbon. Grand propriétaire esclavagiste, et commissaire ordonnateur de La Réunion, Philippe Panon se prévaut de l'ancien Code noir, et provoque le départ du procureur général Louis-Gilbert Boucher, en raison de ses sympathies républicaines et antiesclavagistes. Desbassayns réussit à obtenir que, pendant près d’un an, Furcy soit illégalement détenu dans la prison de l’île, dans un état proche de la mort[3].
Cette année-là, la traite négrière est officiellement abolie par la France de Louis XVIII (mais pas encore l'esclavage). Cette interdiction est toutefois contournée car les autorités métropolitaines et coloniales font semblant de ne pas voir, pendant une dizaine d'années, les trafics d'esclaves dans l’océan Indien[4]. Ainsi 38 500 nouveaux captifs africains seront introduits entre 1817 et 1830 par la traite illégale[5].
À la suite de l’affaire Furcy, Desbassayns est nommé au poste de commissaire inspecteur pour le Roi des Établissements français dans l’Inde. Le 21 juillet 1819, il quitte Bourbon pour Pondichéry, accompagné de son épouse Eglé Mourgue, de leur fils Eugène, et de trois esclaves domestiques[3].
Carrière politique
Beau-frère du ministre ultraroyalisteJoseph de Villèle, Philippe Desbassayns est élu, en 1824, député de la Meuse au suffrage censitaire. Puis, il initie l'ordonnance royale du , qui a pour objectif le rejet de tout principe d'élection démocratique au profit des nominations.
Le 21 août 1825, il est fait baron de Richemont, puis comte le , par lettres patentes et érection de majorat, et directeur des colonies au ministère de la Marine.
Le couple possède une propriété à Suresnes (le château des Landes). Ils rétablissent l'institution de la rosière dans la ville en 1804 ou 1805 (les sources divergent), en mémoire de leur fille Camille, décédée à l'âge de 4 ans, à la suite d'un accident de calèche qui la conduisait avec sa mère vers Rueil, au château de la Malmaison, la route de l'époque étant très escarpée[13]. Une rue de la ville rend depuis hommage à la famille[14],[15].
C'est le beau-frère de Joseph de Villèle (1773-1854), président du Conseil des ministres de 1821 à 1828.
Eglé Mourgue était par ailleurs estimée de l'impératrice Joséphine de Beauharnais, son mari Napoléon Ier ayant pour sa part déclaré un jour à son sujet devant une Vierge de Raphaël : « Cette madone, madame, est aussi belle que vous, car vous êtes aussi pure qu'elle »[16].
Philippe Panon Desbassayns († 1840), comte de Richemont, conseiller d'Etat, député.
D’or à la fasce d’azur chargée de deux paille-en-queues au naturel allant de dextre à senestre, accompagnée en chef d’une main dextre de carnation
Devise: Esse quam videri
Sources
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↑Article réalisé avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « Suresnes, une histoire au féminin », Suresnes Mag n°305, , p. 38-39 (lire en ligne).
↑René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, , p. 245-246 et 330-334.
↑Le patrimoine des communes des Hauts-de-Seine, Flohic éditions, , p. 377.
↑Jean Prasteau, Voyage insolite dans la banlieue de Paris, Librairie académique Perrin, 1985, p. 109. L'auteur fait toutefois une erreur dans son livre, en confondant Céline (fille du couple morte en 1887) avec Camille (morte dans l'accident de 1804).