Le parti a été créé en 1975, lors de l'avènement du régime institué par Mathieu Kérékou, qui a pris le pouvoir par un coup d'État militaire et devient le parti unique de la république populaire du Bénin[1]. Le rôle que la Constitution de 1975 lui prête est très large : « toutes les activités de la vie sociale nationale »[2].
En 1989, le pays s'enlise dans une crise économique et sociale et le parti est contraint de renoncer à son idéologie marxiste-léniniste[5], mais est resté à la tête du pays jusqu'en 1990 où le multipartisme est rétabli et un gouvernement de transition a été mis en place avant la tenue d'une élection présidentielle en 1991. Mathieu Kérékou sera battu par Nicéphore Soglo lors de cette élection et quittera provisoirement le pouvoir avant d'y revenir en 1996.
Durant les 15 années passées au pouvoir, le parti va mettre en place une politique stricte : nationalisations, réformes agraires, scolaire et universitaire, centralisme démocratique, police politique, transformant le pays en une dictature[1]. En 1986, la situation économique du Bénin est devenue critique : le régime, déjà surnommé ironiquement le « marxisme-béninisme »[6], hérite du sobriquet de « laxisme-léninisme »[4]. Une rumeur populaire affirme que le nombre de sympathisants convaincus du régime ne dépasse pas la douzaine[5]. L'agriculture est désorganisée, la Banque commerciale du Bénin ruinée, et les collectivités sont en grande partie paralysées faute de budget.
Sur le plan politique, les violations des droits de l'homme, avec des cas de tortures infligés aux prisonniers politiques, contribuent à la tension sociale : l'église et les syndicats s'opposent de plus en plus ouvertement au régime[5].