L’Officium Hebdomadæ Sanctæ est une œuvre de Tomás Luis de Victoria, composée et publiée à Rome en 1585, en faveur des célébrations de la Semaine Sainte[1]. Cette œuvre est de nos jours considérée comme un des compositions les plus remarquables de Victoria avec son Officium Defunctorum (1605)[2].
Histoire
Situation du chant liturgique dans l'Église catholique au XVIe siècle
Il est possible que le motif de cette publication en 1585 soit attribué à un compositeur-prêtre talentueux et à sa foi profonde. Néanmoins, il n'est pas inutile de résumer la situation de la liturgie catholique au XVIe siècle, afin de mieux comprendre le contexte de ce chef-d'œuvre.
Bien entendu, la Contre-Réforme apparaît comme une vaste opération contre la réforme protestante. De surcroît, considérablement critiqué par les humanistes, le chant grégorien devait être révisé, mais en même temps dénaturé. L'Édition médicéenne (1614-1615) n'était autre que le plain-chant, mal traité. En fait, le premier projet, confié en 1577 à Giovanni Pierluigi da Palestrina, avait été suspendu, à la suite de l'intervention de Philippe II d'Espagne qui ne voulait pas de réforme liturgique drastique. D'ailleurs, pour lutter contre le protestantisme, le Saint-Siège fit sortir le cérémonial de Clément VIII (1600) dans lequel le chant était souvent exécuté en alternance entre la schola et l'orgue. Ce grand guide de la liturgie soulignait donc la richesse de la musique sacrée catholique alors que le calvinisme interdisait toute musique pendant les célébrations. Mais, d'après l'usage du cérémonial, remplacée par l'orgue, la moitié du texte n'était pas chantée.
Pourtant, la réforme de l'Église fit en sorte que le rite tridentin est toujours en usage de nos jours. Ainsi, en 1538, le concile provincial de Cologne condamnait les séquences, en raison de leur mauvaise qualité issue des textes non bibliques, ainsi que de leur adoption sans autorisation[3]. La révision du missel fut finalement décidée à la suite du concile de Trente, et en 1570 fut publié le Missale Romanum, avec, pour la première fois, les textes officiels de la messe. Dans ce missel romain, les 4.500 séquences étaient entièrement supprimées, à l'exception des quatre chefs-d'œuvre, y compris le Stabat Mater. Ce mouvement de réforme liturgique, surtout spirituel, évolua avec la fondation de la congrégation de l'Oratoire à Rome par saint Philippe Néri en 1575. Celle-ci favorisait notamment l'intensification et l'approfondissement de la liturgie, en accueillant des musiciens éminents et importants. D'une part, il s'agissait de Giovanni Animuccia, maître de chapelle de la Cappella Giulia de la basilique Saint-Pierre du Vatican. D'autre part, deux compositeurs espagnols : Fernando de las Infantas et Tomás Luis de Victoria[ec 1].
Mais pourquoi des musiciens espagnols ? Les études de Friedrich Gennrich et de MgrHiginio Anglés ont montré les effets importants du chemin de Saint-Jacques, après que les moines de Cluny avaient entièrement remplacé, au XIe siècle, le chant mozarabe par le chant grégorien. Ainsi, la chapelle royale de Thibaut Ier de Navarre (1234-1253), équivalent de la Sainte-Chapelle sous le règne de Saint Louis (1226-1270), était étroitement liée à la Notre-Dame de Paris, et plus tard, à la cour pontificale d'Avignon. D'où, dans la péninsule Ibérique une immense diffusion de la musique liturgique. Les pratiques et enseignements de bonne qualité de la liturgie y étaient assurés dans les cathédrales. Par exemple, Fernando de las Infantas, un noble, n'avait pas besoin de quitter sa ville natale Cordoue grâce aux qualités de la formation au sein de la cathédrale de Cordoue.
En résumé, les compositeurs espagnols étaient, à cette époque-là, tout à fait capables de servir les cérémonies et préceptes de l'Église, au même titre que Palestrina.
L'œuvre n'apparut pas ex nihilo. Les études récentes indiquent que le manuscrit 186 de la chapelle Sixtine était déjà en usage avant 1585[ec 2]. Les compositions n'étaient pas identiques. Il apparaît surtout que la publication omet quelques versets de la version du manuscrit[4]. Selon l'étude de Thomas Rive (1965), il est évident que Tomás Luis de Victoria a sans cesse révisé et remanié par exemple un certain nombre de Lamentations jusqu'à leur publication. Le résultat démontre une grande évolution dans le raffinement de l'œuvre, due aux années de maturité du compositeur[5].
Le prêtre de l'Oratoire ne laissa aucun commentaire au regard de cette publication, ni approbation ni préface dans ce livre de chant. Cela suggère que la composition avait été effectuée selon sa propre intention. Traditionnellement, on considérait que l'œuvre est dédiée à la Sainte Trinité en raison de la doxologie à la dernière strophe de l'hymneVexilla Regis [lire en ligne][6],[ec 3]. Il est vrai que cette strophe se trouve à la page où la dédicace est normalement placée[ec 4]. Le musicologue Eugene Cramer demeure cependant prudent, dans son livre paru en 2017. Selon lui, il est vrai que cette dernière strophe de l'œuvre souligne la victoire de Jésus-Christ contre la mort ; ce qui non seulement structure cette œuvre, mais également exprime une sincère manifestation de la foi du compositeur. Mais, Cramer pense que ce n'est pas suffisant pour accréditer cette hypothèse de dédicace[ec 3].
Quoi qu'il en soit, il s'agissait, pour le compositeur-prêtre espagnol, du point final de sa vie dans « la ville éternelle »[6]. En effet, il quitta Rome à une date inconnue entre 1585 et 1587, et rentra en Espagne en faveur des services réservés à Marie d'Autriche[7].
L'œuvre est constituée de 37 pièces, parmi lesquelles 33 furent composées pour cette publication[ec 3],[8]. Si les offices de la Semaine Sainte existaient en chant monodique, par exemple en grégorien[9], Tomás Luis de Victoria remplaça un certain nombre de chants par des pièces en style polyphonique, afin d'amplifier la solennité de la célébration. C'est ainsi que la publication de 1585 ne se composait que de pièces polyphoniques, tandis que furent entièrement supprimés les versets chantés par les célébrants en monodie [manuscrit et partitions contemporaines en ligne] :
Pour les Jeudi Saint, Vendredi Saint et Samedi Saint, le compositeur fait chanter les Lamentations de Jérémie traditionnellement réservées aux matines[6], nocturnus I, (Lectiones I - III). Si ces motets commencent à 4 voix, le compositeur fait évoluer sa musique, pour le verset Ierusalem, Ierusalem, convertere ad Dominum Deum tuum (Jérusalem, Jérusalem, convertissez-vous au Seigneur votre Dieu), avec une véritable amplification musicale jusqu'à 6 voix.
Ces Lamentations sont suivies d'une série de Tenebræ responsories à 4 voix. Il s'agit des nocturnus II (pièces IV - VI) et des nocturnus III (VII - IX). Si ces pièces restent plus modestes, leur composition fut effectuée avec soin, soit en C(cantus = soprano en voix de garçon[ec 5])ATB, soit en CCAT (pour les deuxièmes répons). De surcroît, les troisièmes répons possèdent respectivement leur conclusion avec une structure développée ABCBAB au lieu de celle d'ABCB pour les deux premiers[6].
La caractéristique des deux Passions, du dimanche des Rameaux et du Vendredi saint, est l'humilité. Le compositeur-prêtre laissait l'exécution aux solistes, à savoir un prêtre pour la figure de Jésus-Christ, ainsi que quelques autres religieux. Ainsi, l'essentiel de ces Passions est chanté en monodie[9], selon la tradition. Comme les Passions composées tardivement, le chœur représente la foule, c'est-à-dire le peuple juif ou les soldats romains du gouverneur, ce qui crée un véritable effet dramatique.
Pour le Benedictus et le psaume 50 Miserere Dei meus, chantés après les Lamentations et répons, Tomás Luis de Victoria composa ses versions pour le chœur au lieu des chants monodiques traditionnels. Ces deux œuvres, à 4 voix CATB simplement, sont chantées durant trois jours. En regard du Benedictus, sont exécutés en monodie les versets Benedictus Dominus, Deus Israel... (I et II) et Sicut locutus... (V et VI) ; donc la composition de Victoria ne comprend pas ces versets.
De même, le compositeur espagnol remplaça d'importantes pièces monodiques par une polyphonie développée. Il s'agit de l'antiennePueri hebræorum, de l'HymneTantum ergo, des Impràoperia, de l'hymne Vexilla Regis. Ainsi, on chante l'hymne de saint Thomas d'AquinPange lingua jusqu'au verset 4 en grégorien et en procession, puis Tantum ergo à 4 voix.
L'exécution de l'Officium Hebdomadæ Sanctæ, initialement publié en notation mesurale blanche, favorise donc l'accord avec le chant grégorien, musique en prose. Raison pour laquelle d'importants enregistrements ont été réalisés avec la participation de spécialistes de ce chant monodique (moines de l'abbaye Saint-Dominique de Silos en 1972[10] ; ensemble Schola Antiqua en 2004[11]). En effet, chaque pièce fait entendre un profond accord du texte et de la musique, tout comme le chant grégorien[6].
Par ailleurs, si cette œuvre demeure fortement liturgique, le dramatisme choral y est manifeste, dans les Passions[6]. On peut imaginer l'influence du théâtre jésuite en raison du Collège romain où le compositeur avait passé quelque temps[7].
Voir aussi Officium Hebdomadæ Sanctæ, Iuxta ritum Sacri Ordinis FF. Prædicatorum en monodie (Paris, 1700) [lire en ligne]
Dominica in ramis palmarum
En faveur du dimanche des Rameaux, trois pièces furent composées (folios 1 - 11), y compris la Passion selon saint Matthieu.
I (1 et 2) : Pueri hebræorum (antienne à 4 voix CATB)
II (3 - 9) : Passio secundum Mathaeum (à 4 voix CATB pour le peuple juif et les soldats)
III (10 et 11) : O Domine Iesu Christe, In elevatione Domini (à 6 voix CAATTB)
Feria quinta in cœna Domini
Le Jeudi saint, distingué de la cène, se compose, dans cette œuvre, de douze pièces (no 4 - 15, folios 12 - 36) parmi lesquelles les Benedictus et Miserere mei Deus (no 13 et 14) sont chantés pendant trois jours, jusqu'au Samedi saint.
IV (12 - 14) : Incipit lamentatio Ieremiæ (lecture I de Lamentations de Jérémie à 4 voix CCAB puis 5 voix CCATB pour Ierusalem, Ierusalem, convertere ad Dominum Deum tuum)
V (15 - 17) : Vau. Et egressus est (lecture II à 4 voix CATB, 5 voix CCATB)
VI (18 - 20) : Iod. Manum suam (lecture III à 5 voix CCATB, 6 voix CCAATB)
Il est normal qu'une fois l'époque de l'enregistrement sonore arrivée, plusieurs disques enregistrés au Vatican aient apparu dans la première moitié du XXe siècle avec la participation de célèbres maîtres de chapelle, tel Lorenzo Perosi. Le premier disque du label français SEMS / Musique au Vatican (Société d'édition de musique sacrée[12]), sorti vers 1935, se consacrait à la pièce Tenebræ factæ sunt et à la Passion selon saint Jean de Victoria[gr 2]. Mais en 1904 déjà, centenaire du décès de saint Grégoire le Grand, les Improperia du compositeur aussi avaient été extraordinairement enregistrés sous la direction de Baron Rudolf Kanzler, au moment des enregistrements monumentaux de nombreux chants grégoriens[gr 3].
Il s'agit certes d'une musique sacrée. Néanmoins, cette œuvre demeure tellement liturgique que l'on constate, dans les enregistrements de la version intégrale, cette caractéristique particulière. Le premier, sorti en 1973, était enregistré, principalement par les moines bénédictins de l'abbaye Saint-Dominique de Silos conservant la tradition du chant grégorien. Son interprétation demeure liturgique, sous la direction de Dom Ismael Fernández de la Cuesta qui avait étudié ce chant liturgique en France. Avec sa connaissance profonde, ce dernier chantait aussi le rôle de Jésus-Christ dans la Passion selon saint Jean[10]. D'ailleurs, l'objectif de l'Ensemble vocal Jean-Paul Gipon était, d'abord, célébrer les offices de la semaine sainte de 1991 à l'ancienne collégiale Saint-Martin de Champeaux, selon la version solennelle de Victoria, à la fin du mois de mars[13]. Son enregistrement ne fut effectué qu'en mai et juin[14].
Même au XXIe siècle, l'Officium Hebdomadæ Sanctæ demeure indispensable en faveur des célébrations solennelles, surtout au sein du Vatican. Ainsi, celle de la Semaine sainte en 2013 fut tenue avec le témoignage de cette musique de Victoria, en présence de nombreux cardinaux ayant participé au conclave[1].
Partition
Publication originale
1585 : THOMÆ LVDOVIC DE VICTORIA ABVLENSIS, OFFICIVM HEBDOMADÆ SANCTÆ, PERMISSU SUPERIORUM, ROMÆ, Apud Alexandrum Garudanum, M. D. LXXXV [manuscrit en ligne] (pour obtenir la notation contemporaine, voir la rubrique transcription)
Partition contemporaine
1896/1897/1898 : Officium hebdomadæ sanctæ, dans l'annuaire Kirchenmusikalisches Jahrbuch, tome XI (p. 1 - 28), tome XII (p. 29 - 72) et tome XIII (p. 73 - 160), dont l'éditeur Franz Xaver Haberl modifiait considérablement le texte et la mélodie[gr 4]
1908 : Thomæ Ludovici Victoria Abulensis, Opera omnia : ex antiquissimis, iisdemque rarissimis, hactenus cognitis editionibus in unum collecta, atque adonotationibus, tum bibliographicis, tum interpretaroriis, tome V, p. 111 - 200 et tome I, p. 24 - 26 (pour Vere languores), édité par Felipe Pedrell, Breitkopf & Härtel, 1908 (1902, tome I)[15]
1977 : Officium hebdomadæ sanctæ, estudio y edición crítica por Samuel Rubio, préambulo de Antonio Iglesias, 337 p. en un tome, Ediciones del Instituto de Música Religiosa, Cuenca[16]
2019 : Officium Hebdomadæ Sanctæ 1585, dans sa nouvelle édition intégrale de Tomás Luis de Victoria, tome IV/1, CH201805, Verlag C. Hofius, Ammerbuch, (ISMN 979-0-50248-144-5) [extrait en ligne]
Si cela est possible, il est recommandé que l'exécution soit tenue avec la partition originale, en notation mesurale blanche, afin de réaliser la même qualité de l'époque de composition.
Coro de Monjes del Monasterio de Santo Domingo de Silos et Coro de Voces Blancas de Burgos, Officium Hebdomadæ Sanctæ, direction de Dom Felipe Fernández, Hispavox, Colección de Música Antigua Española HHS16/17/18, 3 disques, 1973 [écouter en ligne, DC I] ; [DC II] — Enregistrement par les religieux espagnols ; une seule Passion selon saint Jean enregistrée[10]
Ensemble vocal Jean-Paul Gipon, Officium Hebdomadæ Sanctæ, direction de Jean-Paul Gipon, Adda (1992) puis BMG France (1997) avec distribution Harmonia Mundi HM CD 78X3, 3 DC[18] ; — De même, l'enregistrement de la Passion selon saint Matthieu, pour le dimanche des Rameaux, fut omis[gr 5]; celle de saint Jean fut exécutée en polyphonie ainsi qu'en plain-chant[gr 5] ; « Cette intégrale a été enregistrée les 26, 27, et 16, 17, en la Collégiale Saint-Martin de Champeaux en Seine-et-Marne, après y avoir été donnée dans le cadre des Offices de la Semaine Sainte. »[14].
La Colombina ainsi que Schola Antiqua, Officium Hebdomadæ Sanctæ, direction de Juan Carlos Asensio, Glossa, collection Los Siglos de Oro GCD922002, 3 DC, 2005 [écouter en ligne] ; — Version complètement intégrale ainsi que « mise en contexte » ; enregistrée dans le cadre du festival Semaine de la musique religieuse à Cuenca en [11]
Les enregistrements des pièces, notamment celles des répons et des Lamentations, restent nombreux. Il faut remarquer que l'enregistrement de l' Officium était traditionnellement préféré par la Cappella Giulia du Vatican de laquelle Giovanni Animuccia, collaborateur de Victoria, était le maître de chapelle au XVIe siècle. L'œuvre fut retrouvée même en Angleterre par Sir Richard Runciman Terry († 1938), musicologue converti en catholicisme en 1896, et sous influence de celui-ci, de nombreux enregistrements de l'Officium furent tenus dont le premier d'outre-Manche était celui de George Malcolm effectué en 1959[2]. En dépit de beaucoup d'enregistrements distingués, on continue à sortir de nouveaux albums.
Dans le catalogue d'Eugene Casjen Cramer, Tomás Luis de Victoria, A Guide to Research (1998), sa discographie en détail est présentée[19].
1929 : Basilica Chor des Sankt Hedwigs Kathedrale, Regens Chori et Chorus ecclesiæ Sanctæ Hedovigis Berolinensis, Popule meus, direction de Pius Kalt, Polydor 27117[gr 6]
vers 1935 : La Chapelle Giulia, Tenebræ factæ sunt et Saint John Passion, direction de Ernesto Boezi, SEMS / Musique au Vatican 1[gr 2]
avant 1942 : Julien Chapel Choir, O vos omnes, direction de Ernesto Boezi, SEMS / Musique au Vatican 8[gr 2]
avant 1948 : Coro de la Cappella Giulia, the six Responsories for Thursday of Tenebræ, direction de Armando Antonelli, SEMS / Musique au Vatican 1113 - 1115[gr 2]
vers 1950 : Coro de la Cappella Giulia, Saint John Passion, direction de Ernesto Boezi, SEMS / Musique au Vatican 1159 - 1162[gr 8]
1953 : Helsinki University Chorus, O vos omnes, direction de Martti Turunen, Remington Records R199167[gr 9]
1954 : Sistine Chapel Choir, Tenebræ factæ sunt, Caligaverunt oculi mei, Animam meam, Vere languores et Vexilla Regis (6e verset seul), direction de Domenico Bartolucci, Period Records SPL706[gr 10]
1955 : Quartetto Polifonico, O vos omnes et Tenebræ factæ sunt, Decca Records LXT2945[gr 11]
1956 : Agrupación Coral de Cámara de Pamplona, Popule meus, Ière Leçon de Ier Nocturne du Vendredi Saint ainsi que Ière et IIe leçons de Ier Nocturne du Samedi Saint, direction de Luis Morondo, Lumen LD2.I08 [écouter en ligne]
1994 : Choir of Trinity College, Cambridge, Easter Week : Lamentations & Tenebræ Responsories, direction de Richard Marlow, Conifer Records B000027PY1[1]
1996 : Musica Ficta, Lamentaciones de Jeremías, direction de Raúl Mallavibarrena, Cantus Records C9604[4]
2007 : London Oratory, Pueri Hebræorum, Tantum ergo et Improperia, direction de Patrick Russill, Herald Records HAVPCD327[2]
2010 : The Tallis Scholars, Lamentations of Jeremiah, direction de Peter Phillips, Hyperion Records CDGIM043[2]
2013 : The Tenebrae Choir, Tenebræ Responsories, direction de Nigel Short, Signum Classics SIGCD344[24]
Eugene Casjen Cramer, Tomás Luis de Victoria, A Guide to Research, Garland Publishing, New York et Londres 1998 (ISBN0-8153-2096-5) 403 p. [extrait en ligne]
↑Adolphe Charles Peltier, Dictionnaire universel et complet des conciles, , 678 p. (lire en ligne), p. 601.
: « Dans le onzième, on condamne les sujets particulières de quelques messes nouvellement inventées, parce qu'il ne faut pas appliquer ce mystère suivant la fantaisie de chacun. On y condamne aussi les proses mal faites, qui sont insérées dans les missels sans jugement, et on y ordonne la réforme des missels et des bréviaires. »
↑Revue Anuario Musical, volume XX, p. 179 - 208, Barcelone 1965, Thomas Rive, Victoria's « Lamentationes Geremiae » : a comparison of Capella Sistina ms 186 with the corresponding portions « Officium Hebdomadæ Sanctæ » ; compte-rendu en français de Guy Bourligueux, 1968 (https://www.persee.fr/doc/hispa_0007-4640_1968_num_70_3_3962_t1_0614_0000_2) : p. 615 « Le maître d'Avila revoyait, retouchait et corrigeait sans cesse ses œuvres. Ainsi, un certain nombre de passages des Lamentations de Jérémie ont-ils été repris, révisés et remaniés. La présente confrontation est riche d'enseignements et nous permet de voir combien la technique de compositeur a évolué dans ses années de maturité (exemples musicaux). »
↑Les quatre pièces existantes sont, selon le site de l'université de Málaga, les I Pueri habræorum, III O Domine Iesu Christe, XV Tantum ergo et XXVI Vere languores.
↑ a et bDe nos jours, il s'agit bien entendu du chant grégorien authentique. Toutefois, à l'époque de la composition de l'Officium, la décadence avait commencé. Le concile de Trente décida la révision des livres de chants. Mais il fut impossible de publier de nouveaux livres jusqu'à l'Édition médicéenne (1614). Par conséquent, on corrigeait et annotait les livres anciens, souvent sans autorisation (Denise Launay, La musique religieuse en France du Concile de Trente à 1804, p. 146).
↑(en)http://www.arsc-audio.org/journals/v14/v14n2p72-74.pdf ARSC Journal, volume 14, no 2 (1982), p. 73 : « The Record Collecter... show that W. S. Darby went from Milano to Rome and back to Milano during the month of April 1904.... Polyphony directed by Moreschi, Perosi and Kanzler also seems to have been recorded during this trip... »