Nicolas de Nicolaÿ

Nicolas de Nicolaÿ
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Géographe, militaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille

Nicolas de Nicolaÿ est un soldat et géographe français, né en 1517 à La Grave et décédé le à Soissons.

Il devient géographe du roi Henri II, et également seigneur d'Arfeuille et de Belair[1].

Variantes du nom

Nicolas de Nicolay est également connu sous les noms de :

  • Nicolas d'Arfeuille
  • Nicolas de Nicolay Arfeuille (seigneur d')
  • Nicholas d'Arville
  • Nicolas Nicolay Daulphinois
  • Nicollo del Dolfinatto (en italien)
  • Nicolas de Nicolaï
  • Nicolaus Nicolai (en latin)
  • Nicolay d'Arfeuille[1].

Biographie

Nicolas de Nicolaÿ, page de titre de l'ouvrage Les quatre premiers livres des Navigations et pérégrinations orientales (Lyon: G. Roville, 1568).

Nicolas de Nicolaÿ est né à la Grave en Oisans, dans le Dauphiné, en 1517[2]. En 1542, il part pour Lyon dans le but de faire une carrière militaire et il participe en tant qu'homme de guerre — pour le Dauphin Henri (le futur roi de France Henri II) — au siège de Perpignan[2] alors aux mains de Charles Quint. En 1543, il participe au siège de Nice dans l'armée du roi de France François Ier, qui est alors allié avec Khayr ad-Din Barberousse[2],[3] (qui est au service du sultan Soliman le Magnifique).

Il épouse en 1542 Jeanne de Steultinck, la veuve de N. de Buckingham, gouverneur d'Utrecht[4], de qui il a une fille, Suzanne, qui meurt jeune. Il devient ensuite veuf. Isabelle de Buckingham, la fille de Jeanne de Steultinck et de N. de Buckingham, belle-fille de Nicolas de Nicolaÿ, épouse en 1577 Antoine Mathé de Laval, un poète devenu capitaine du parc et château du Roi de Beaumanoir-lès-Moulins[5], qui succédera à Nicolay après sa mort en tant que géographe du roi[4].

Il voyage et cartographie pour le roi de France en Europe du Nord[2] et Europe occidentale (Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Suède, Angleterre, Écosse, Irlande[2], Suède, Italie, Espagne, Grèce et même Turquie) et prend part à des évènements militaires dans quasiment tous les pays qu'il visite. Il est possible que son travail pour la France aie aussi consisté en de l'espionnage[2].

À son retour en France, Henri II, qui a succédé à son père François Ier, le nomme son « géographe ordinaire » (avant le 9 mars 1555[2]). De 1544 à 1560, il visite successivement le nord et le midi de l'Europe ainsi que l'Afrique du Nord. En 1549, il participe au siège de Boulogne pour le roi de France Henri II[3]. En 1551, Henri II lui ordonne de suivre Gabriel d'Aramon, envoyé en ambassade auprès du Grand Turc, Soliman le Magnifique[3],[6]. Il semble que Nicolas de Nicolaÿ aie entretenu longtemps une relation de collaboration avec le cosmographe du roi André Thevet, qui accompagne lui aussi la mission[2]. Au cours de ce voyage, il a pour mission officieuse de faire des relevés topographiques des différents sites qu'il va visiter (dont Constantinople). Il s'arrête également à Alger dont il fait une description qui peut être considérée comme la première, très détaillée. Le 9 mars 1555, il obtient un « privilège » du roi pour pouvoir publier, avec la mention de son titre de géographe ordinaire du roi, un livre alliant ses récits et illustrations concernant ses voyages dans les contrées du sultan ; les livres composant Voyages en Turquie paraîtront en 1567[2] et auront beaucoup de succès (avec également des traductions)[3].

Nicolas de Nicolaÿ, plan de Bourges (1567), dans Description generale du païs et duché de Berry et diocese de Bourges.

Alors qu'il vit de nouveau en France (à proximité[3] du château royal de Moulins, lieu qui sera sa principale résidence jusqu'à sa mort), en 1561, la reine régente de France Catherine de Médicis le charge de la description topographique des provinces françaises[2],[3]. Ce qu'il fait pour le Duché de Berry et le diocèse de Bourges (ouvrages de 1567), le Bourbonnais (ouvrages de 1569) et pour Lyon et le Beaujolais (ouvrages de 1573)[2],[3]. En 1569, il dresse une première description des sources et fontaines chaudes de Vichy[7].

Le 25 juin 1583, il meurt — sûrement d'une maladie — à Soissons où il était commissaire d'artillerie pour une mission militaire[2],[3]. Il a alors les titres de « commissaire d'artillerie » à Lyon, « valet de chambre et premier cosmographe du Roy » et « seigneur d'Arfeuille et de Bel-Air » en Bourbonnais[4].

Travaux

Auteur

Gentilhomme persan, Nicolas de Nicolay, XVIe siècle.

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages[8],[9], qui ont pu bénéficier de ses nombreuses illustrations. Parmi ceux-ci :

Cartographe

Nicolas de Nicolaÿ a réalisé de nombreuses cartes[1].

Cartographe du modèle

  • Carte des navigations du Nouveau monde[14].

Traducteur

Nicolas de Nicolaÿ a réalisé une ou des traductions[1], dont :

  • L'art de naviguer, contenant toutes les reigles, secrets, & enseignemens necessaires à la bonne navigation, livre de Pedro de Medina.

Hommages

Une rue de Montluçon (Allier) porte son nom (rue Nicolaÿ).

Notes et références

  1. a b c et d « Nicolas de Nicolay (1517-1583) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k et l (en) Wolfgang Schweickard, « Christian-Muslim Relations. A Bibliographical History, vol. 6: Western Europe (1500–1600), edited by David Thomas and John Chesworth (History of Christian-Muslim Relations, 22), Leiden/Boston, Brill, 2014, 890 p. », Zeitschrift für romanische Philologie, vol. 131, no 4,‎ (ISSN 1865-9063 et 0049-8661, DOI 10.1515/zrp-2015-0102, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e f g h i j k et l Daniele Argenio, « Le récit du voyage dans le Levant de Nicolas de Nicolay : », Diasporas. Circulations, migrations, histoire, no 35,‎ , p. 117–131 (ISSN 1637-5823, DOI 10.4000/diasporas.5124, lire en ligne, consulté le )
  4. a b et c « Notice historique sur Nicolas de Nicolay et sur sa "Description du Berry" », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  5. « Une province française à la Renaissance - La vie intellectuelle en Forez au XVIe siècle », sur books.google.fr (consulté le )
  6. a b et c Michel Bideaux, « Nicolas de Nicolay, Dans l'Empire de Soliman le Magnifique », Réforme, Humanisme, Renaissance, vol. 32, no 1,‎ , p. 117–119 (lire en ligne, consulté le )
  7. A. Lunel, Les premiers médecins du roi, le développement des stations thermales et la réglementation des eaux minérales en France., Paris, CNRS éditions, , 302 p. (ISBN 978-2-271-08651-8), p. 215
    dans J. Scheid (dir.) Le thermalisme, approches historiques et archéologiques.
  8. « Nicolay, Nicolas de (1517-1583) », sur www.idref.fr (consulté le )
  9. (en) « USTC », sur ustc.ac.uk (consulté le )
  10. « Les quatre premiers livres des navigations et pérégrinations en la Turquie », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  11. « Nicolas de Nicolay, Dans l'Empire de Soliman le Magnifique (compte-rendu) », sur www.persee.fr (consulté le )
  12. Edition digitale de Von der Schiffart und Rayss in die Turckey à e-rara
  13. « Description générale du bourbonnais en 1569 », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  14. « Nouveau monde », sur gallica.bnf.fr (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

  • Victor Advielle, Notice historique sur Nicolas de Nicolay et sur sa "Description du Berry", 8 p. (lire en ligne)
  • Daniele Argenio, « Le récit du voyage dans le Levant de Nicolas de Nicolay », Diasporas, 35 | 2020, 117-131. En ligne.
  • Martine Acerra, Observations de Nicolas Nicolay d'Arfeuille, cosmographe du roi, touchant la diversité des navires (Paris 1582) in : << La France et la mer au siècle des grandes découvertes >>, Tallandier, , 390 p. (ISBN 9782235021067), p. 339-352
  • Federico Cresti, « Description et iconographie de la ville d'Alger au XVIe siècle », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, 34, 1982-2, p. 1-22. Numérisé sur Persée.
  • Roger Hervé, L'Œuvre cartographique de Nicolas de Nicolay et d'Antoine de Laval (1544-1619), Paris, Imprimerie nationale, 1956.
  • Frank Lestringant, « André Thevet : cosmographe des derniers Valois », Travaux d'humanisme et Renaissance, Librairie Droz, no  251,‎ (lire en ligne).

Liens externes