Il épouse en 1542 Jeanne de Steultinck, la veuve de N. de Buckingham, gouverneur d'Utrecht[4], de qui il a une fille, Suzanne, qui meurt jeune. Il devient ensuite veuf. Isabelle de Buckingham, la fille de Jeanne de Steultinck et de N. de Buckingham, belle-fille de Nicolas de Nicolaÿ, épouse en 1577 Antoine Mathé de Laval, un poète devenu capitaine du parc et château du Roi de Beaumanoir-lès-Moulins[5], qui succédera à Nicolay après sa mort en tant que géographe du roi[4].
Il voyage et cartographie pour le roi de France en Europe du Nord[2] et Europe occidentale (Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Suède, Angleterre, Écosse, Irlande[2], Suède, Italie, Espagne, Grèce et même Turquie) et prend part à des évènements militaires dans quasiment tous les pays qu'il visite. Il est possible que son travail pour la France aie aussi consisté en de l'espionnage[2].
À son retour en France, Henri II, qui a succédé à son père François Ier, le nomme son « géographe ordinaire » (avant le 9 mars 1555[2]). De 1544 à 1560, il visite successivement le nord et le midi de l'Europe ainsi que l'Afrique du Nord. En 1549, il participe au siège de Boulogne pour le roi de France Henri II[3]. En 1551, Henri II lui ordonne de suivre Gabriel d'Aramon, envoyé en ambassade auprès du Grand Turc, Soliman le Magnifique[3],[6]. Il semble que Nicolas de Nicolaÿ aie entretenu longtemps une relation de collaboration avec le cosmographe du roi André Thevet, qui accompagne lui aussi la mission[2]. Au cours de ce voyage, il a pour mission officieuse de faire des relevés topographiques des différents sites qu'il va visiter (dont Constantinople). Il s'arrête également à Alger dont il fait une description qui peut être considérée comme la première, très détaillée. Le 9 mars 1555, il obtient un « privilège » du roi pour pouvoir publier, avec la mention de son titre de géographe ordinaire du roi, un livre alliant ses récits et illustrations concernant ses voyages dans les contrées du sultan ; les livres composant Voyages en Turquie paraîtront en 1567[2] et auront beaucoup de succès (avec également des traductions)[3].
Alors qu'il vit de nouveau en France (à proximité[3] du château royal de Moulins, lieu qui sera sa principale résidence jusqu'à sa mort), en 1561, la reine régente de France Catherine de Médicis le charge de la description topographique des provinces françaises[2],[3]. Ce qu'il fait pour le Duché de Berry et le diocèse de Bourges (ouvrages de 1567), le Bourbonnais (ouvrages de 1569) et pour Lyon et le Beaujolais (ouvrages de 1573)[2],[3]. En 1569, il dresse une première description des sources et fontaines chaudes de Vichy[7].
Le 25 juin 1583, il meurt — sûrement d'une maladie — à Soissons où il était commissaire d'artillerie pour une mission militaire[2],[3]. Il a alors les titres de « commissaire d'artillerie » à Lyon, « valet de chambre et premier cosmographe du Roy » et « seigneur d'Arfeuille et de Bel-Air » en Bourbonnais[4].
Travaux
Auteur
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages[8],[9], qui ont pu bénéficier de ses nombreuses illustrations. Parmi ceux-ci :
Les quatre premiers livres des Navigations et Peregrinations Orientales, de N. de Nicolay Daulphinoys, seigneur d’Arfeuille, valet de chambre, & Geographe ordinaire du Roy. Avec les figures au naturel tant d’hommes que de femmes selon la diversité des nations, & de leur port, maintien, & habitz, Lyon, Guillaume Rouillé, 1567[3],[6]
Les Quatre premiers livres des navigations et pérégrinations en la Turquie[10],[11] (1568), traduction allemande (Von der Schiffart und Rayss in die Turckey) 1572[12], traduction italienne (Le Navigationi et Viaggi Nella Tvrchia) par Francesco Flori en 1577, traduction anglaise (The Nauigations into Turkie) par T. Washington en 1585. Publications récentes
Dans l'empire de Soliman le Magnifique / Nicolas de Nicolay, présenté et annoté par Christine Gomez-Géraud et Stéphane Yérasimos, Paris, Presses du CNRS, 1989[3],[6].
Description générale du Bourbonnais en 1569, ou Histoire de cette province (villes, bourgs, châteaux, fiefs, monastères, familles anciennes[13] (ouvrage publié et annoté par les soins du comte Maurice d'Irisson d'Hérisson..., Moulins, impr. de C. Desrosiers, 1875). Numérisé.
Description générale de la ville de Lyon et des anciennes provinces du Lyonnais et du Beaujolais (ouvrage publié et annoté par la Société de Topographie historique de Lyon, et précédée d'une notice sur N. de Nicolay par Victor Advielle, Lyon, impr. de Mougin-Rusand, 1881). (Generalle description de l’antique et celebre cité de Lyon, du païs de Lyonnois et du Beaujollois selon l’assiette, limites et confins d’iceux païs, Paris, BnF, Manuscrits, Français 24106[3])
La navigation duy Roy d’Escosse Jacques Cinquiesme du nom autour de son Royaume, & Isles Hebrides, & Orchades, soubz la conduicte d’Alexandre Lyndsay, excellent Pilote Escossois, Paris, Gilles Beys, 1583[3].
Cartographe
Nicolas de Nicolaÿ a réalisé de nombreuses cartes[1].
↑ abcdefghijk et l(en) Wolfgang Schweickard, « Christian-Muslim Relations. A Bibliographical History, vol. 6: Western Europe (1500–1600), edited by David Thomas and John Chesworth (History of Christian-Muslim Relations, 22), Leiden/Boston, Brill, 2014, 890 p. », Zeitschrift für romanische Philologie, vol. 131, no 4, (ISSN1865-9063 et 0049-8661, DOI10.1515/zrp-2015-0102, lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cMichel Bideaux, « Nicolas de Nicolay, Dans l'Empire de Soliman le Magnifique », Réforme, Humanisme, Renaissance, vol. 32, no 1, , p. 117–119 (lire en ligne, consulté le )
↑A. Lunel, Les premiers médecins du roi, le développement des stations thermales et la réglementation des eaux minérales en France., Paris, CNRS éditions, , 302 p. (ISBN978-2-271-08651-8), p. 215
dans J. Scheid (dir.) Le thermalisme, approches historiques et archéologiques.
Victor Advielle, Notice historique sur Nicolas de Nicolay et sur sa "Description du Berry", 8 p. (lire en ligne)
Daniele Argenio, « Le récit du voyage dans le Levant de Nicolas de Nicolay », Diasporas, 35 | 2020, 117-131. En ligne.
Martine Acerra, Observations de Nicolas Nicolay d'Arfeuille, cosmographe du roi, touchant la diversité des navires (Paris 1582) in : << La France et la mer au siècle des grandes découvertes >>, Tallandier, , 390 p. (ISBN9782235021067), p. 339-352
Federico Cresti, « Description et iconographie de la ville d'Alger au XVIe siècle », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, 34, 1982-2, p. 1-22. Numérisé sur Persée.
Roger Hervé, L'Œuvre cartographique de Nicolas de Nicolay et d'Antoine de Laval (1544-1619), Paris, Imprimerie nationale, 1956.
Frank Lestringant, « André Thevet : cosmographe des derniers Valois », Travaux d'humanisme et Renaissance, Librairie Droz, no 251, (lire en ligne).