La communauté monastique rassemble une vingtaine de religieuse de différentes nationalités. La langue parlée dans la communauté est le français. Le monastère tire ses revenus de la vente, aux pèlerins et aux touristes, de bougies et d'objets religieux, ainsi que quelques produits agricoles produits localement.
Le firman permettant la construction du monastère à Haïfa n'est signé que le et la première pierre n'est posée qu'en 1888. Les religieuses arrivent en , et elles prennent officiellement possession du monastère le . Mère Marie du Sacré-Cœur en devient la première prieure[1]. Ce premier monastère est installé dans les quartiers Ouest de la ville, près de la mer (sur le site de l'actuel hôpital Rambam).
Translation du monastère
Dans les années 1920, à la suite de l'implantation du port d'Haïfa et de l'extension urbaine dans le quartier de Bat-Galim, il fut décidé de déplacer le monastère dans le quartier où était déjà implanté le couvent de Carmes.
En octobre 1934 les travaux débutent par l'installation sur le chantier d'une statue de saint Joseph « pour présider et surveiller les travaux ». La première pierre est officiellement posée et bénie lors d'une cérémonie le (après de longs travaux de terrassement).
Le les travaux sont terminés, les carmélites y emménagent cette même année[2]. L'église et l'autel sont officiellement consacrés le par Mgr Barlassina.
L'église est située dans la partie orientale du monastère.
Au-dessus de la porte d'entrée face à l'est, se trouve un médaillon sculpté par Roger de Villiers et représentant la Vierge à l'Enfant, ainsi que cinq vitraux. La structure de l'édifice est portée par quatre colonnes massives, couvertes de marbre. Les colonnes divisent l'espace en trois nefs (une grande nef centrale et deux latérales).
Le sol est composé d'un pavage géométrique brun, noir et blanc.
Sur le mur situé derrière l'autel (orienté, contrairement à la coutume, vers l'ouest[3]), se trouve une mosaïque qui dépeint le prophète Élie à genoux sur le Mont Carmel, en prière, devant la Vierge placée debout sur un nuage au-dessus de la mer[4]. Au-dessus de la Vierge Marie se trouve une colombe représentant le Saint-Esprit. Sur les deux côtés de la mosaïque sont représentés les blasons de la Custodie de Terre Sainte et de l'ordre du Carmel. L'autel se trouve sur une plate-forme de marbre posée au sommet de trois marches, face au mur[5]. Des textes sacrés sont gravés sur la pierre.
Le dôme est percé de quatre vitraux, en son centre une mosaïque représente la figure du Christ, tenant le monde dans sa main gauche, donnant sa bénédiction de la main droite, et flanqué par les lettres Alpha et oméga. Tout autour de lui, différents symboles représentent les planètes du système solaire.
La partie inférieure des murs de l'église est couverte de bandes de couleur noir, brun et rouge. Les 14 croix numérotées symbolisent les 14 stations du chemin de croix.
La communauté monastique
La communauté compte une vingtaine de religieuses de dix nationalités. Certaines sœurs font un séjour de quelques années (parfois pour des études, ou pour une aide ponctuelle) et reviennent dans leur monastère d'origine. D'autres y demeurent jusqu'à la fin de leurs jours[6].
Elles reçoivent dans leur parloir des personnes de toute confession et origine ethnique. Leur vocation est de prier pour toutes les âmes et les intentions qui leur sont confiées sachant que « la beauté du Carmel sera donnée à l'âme qui ressemblera à un désert. »[7],[6].
Vocation monastique
Lors de la fondation du monastère, le pape Léon XIII donne aux carmélites d'Haïfa la mission particulière de :
l'union des cœurs (prier pour l'unité de l'Église)[8] ;
La prière pour le peuple juif « Pour qu'il progresse dans l'amour de Son Nom et la fidélité à son Alliance ».
Cette mission spécifique du monastère a été confirmée et reformulée par Jean-Paul II[1].
Illustrations
Emblème du Christ-Sauveur.
Façade de l'église.
La façade sud de l'église et une partie de son clocher (au centre), la structure du monastère (à gauche)
↑Traditionnellement, les églises étaient orientées vers l'Est (vers le soleil levant). C'était une obligation sauf problème spécifique d’implantation du bâtiment. À la suite du concile Vatican II, cette contrainte géographique a été levée.
↑Cette scène fait référence au miracle d'Élie sur le mont Carmel où Élie fait venir la pluie après une longue sécheresse (1 Rois 18,43-44). Dans la lecture spirituelle de ce récit, les premiers Carmes voyaient dans le "petit nuage" le symbole de la présence de Marie.
↑Comme il était en usage avant la réforme de Vatican II
↑suivant le commandement du Christ : « Que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi afin que le monde croie que tu m'as envoyé » (Jn 17,21)