Le mot arménienMiatsum (en alphabet arménienՄիացում), signifiant littéralement « unification », représente à la fois l'adjonction politique du Haut-Karabagh à l'Arménie d'une part, mais aussi le désir prégnant et séculaire des Arméniens du Haut-Karabagh de rejoindre l'Arménie.
À la suite de la déclaration d'indépendance de la Première République d'Arménie, le , un certain nombre de négociations ont lieu, notamment à la conférence de paix de Paris de 1919, qui n'empêchent pas l'attribution du Haut-Karabagh (à l'instar du Zanguezour) à l'Azerbaïdjan. Les Arméniens du Haut-Karabagh, découragés, finissent par se laisser convaincre d'accepter le contrôle de l'Azerbaïdjan, du moins provisoirement et dans le cadre d'une entité autonome. L'occasion d'une adjonction à la toute jeune république d'Arménie était passée, créant indubitablement une grande frustration dans la population arménienne du Haut-Karabagh, où peut-être, faut-il aller chercher les origines du Miatsum.
Le Miatsum, ce désir séculaire, s'est donc développé au gré des occasions ratées de rattachement du Haut-Karabagh à l'Arménie.
Miatsum et symbole national
Le drapeau arménien a directement inspiré le drapeau du Haut-Karabagh, adopté le . Sur le drapeau arménien est en effet apposé un chevron blanc en zigzag[4], symbolisant la séparation d'avec la mère patrie et son désir de réunification[5]. À l'analyse du drapeau, ce désir de réunification apparaît, le Haut-Karabagh étant représenté à l'aide d'une flèche triangulaire venant inéluctablement intégrer le giron de l'Arménie, où sa place semble l'attendre.
Les détracteurs de cette comparaison contestent cette thèse en rappelant que le pouvoir et le peuple autrichiens n'ont pas été consultés ; en effet, le chancelier autrichien, Kurt von Schuschnigg, tenta d’organiser un référendum pour demander à la population autrichienne si elle souhaitait rester indépendante ou être incorporée à l’Allemagne. Alors même que le chancelier espérait un résultat favorable à l'indépendance, le parti nazi autrichien organisa un coup d'État, qui conduisit à l'annulation du référendum. Le pouvoir ayant été transféré à l’Allemagne, les troupes de la Wehrmacht procédèrent alors à l'annexion de l'Autriche sans l'assentiment préalable, ni du pouvoir, ni de la population autrichienne.
Un second argument proposé consiste à distinguer réunification et annexion ; en termes de comparaison historique, le Miatsum s’apparenterait plutôt à l'Énosis, dans son désir intrinsèque, comparable au désir chypriote de rejoindre la Grèce, durant la colonisation anglaise.
Notes et références
Note
↑À l'exception de celle formulée par la Transnistrie, elle-même république autoproclamée reconnue par un petit nombre d'États ; pour le statut international de cette dernière, cf. l'article « République moldave du Dniestr ».