La terminologie, les itinéraires potentiels et les modes de liaison de transport constituent des points de discorde entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, qui maintiennent toujours un blocus mutuel depuis 1989[note 2]. L'Azerbaïdjan a lancé des projets de construction sur son territoire, les présentant dans le cadre de la mise en œuvre d'un soi-disant « corridor de Zanguezour ». En cas de désaccord de l'Arménie, l'Azerbaïdjan « en déciderait par la force »[18].
Le concept ne fait pas partie de l'accord de cessez-le-feu du Haut-Karabagh de 2020, mais a été introduit plus tard dans le lexique géopolitique par Ilham Aliyev[19]. Depuis, l’Azerbaïdjan et la Turquie l’ont promu[20], tandis que l’Arménie s’y est régulièrement opposée, affirmant que la « logique du couloir » s’écarte de la déclaration de cessez-le-feu et qu’il s’agit d’une forme de propagande[21].
Au cours des pourparlers trilatéraux de 2021, l'Arménie exprime sa volonté de participer à la reconstruction des liaisons ferroviaires de l'ère soviétique reliant historiquement l'Azerbaïdjan et le Nakhitchevan, ce que l'Azerbaïdjan interprète comme un consentement arménien au « corridor de Zanguezour ». Selon la Russie, partie tierce, il s'agit de débloquer les communications régionales et non de créer un « couloir »[22],[23].
Géopolitique
Divers observateurs internationaux qualifient le « corridor de Zanguezour » de programme pan-turc, s'inspirant de l'irrédentisme, tandis que d'autres soulignent la solution au blocus comme un aspect clé. Certains analystes politiques soulignent l'intérêt de la Russie pour son développement, étant donné qu'elle serait ostensiblement le garant de la sécurité de cette route[24].
L’Iran, le plus grand rival de la Turquie dans la région, « pourrait déclencher une guerre pour empêcher le corridor de Zanguezour, ce qui ne serait pas en faveur de la Turquie car Israël et les États-Unis en bénéficieraient »[pas clair], selon un analyste turc[25].
Notes et références
Notes
↑Zanguezour fait référence à la région historique et géographique du Caucase. En Azerbaïdjan, la variante « corridor de Zangazur » est également utilisée[1],[2]. Le concept a également été évoqué par la presse et les médias sous le nom de « corridor de Nakhitchevan »[3],[4] (arménien : Նախիջևանի միջանցք ; azéri : Naxçıvan dəhlizi), le « corridor Meghri »[5],[6] (arménien : Մեղրիի միջանցք; azéri : Meğri dəhlizi) et le « corridor de Syunik »[7],[8] (arménien : Սյունիքի միջանցք; azéri : Sünik dəhlizi).
↑À l’exception de l'Arménie qui concède à l'Azerbaïdjan le survol de son territoire[17].
↑Vafa Ismayilova, « President Aliyev: Zangazur corridor to boost connectivity with Turkey », AzerNews, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑« Azerbaijani President: when Zangazur corridor opens, it will open new opportunities for all the countries of the region », Azeri Press Agency, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑Orkhan Baghirov, « The Nakhchivan corridor will boost connectivity in the Caucasus », Euractiv, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑Aynur Bayramova, « Azerbaijani, Turkish officials to discuss Nakhchivan corridor », Report Information Agency, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑« Armenia 2nd President Kocharyan on "Meghri corridor" plan: Not beneficial to us now to discuss it as "corridor" », News.am, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑Yashar Yakish, « Moscow summit on Karabakh », Azerbaijan In Focus, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑(az) « Fikir ayrılığı: 'Dəhliz' ilə 'nəqliyyat əlaqəsi'nin fərqi » [« Disagreement: Difference between 'corridor' and 'transport link' »], Azadlıq Radiosu, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑Տաթևիկ Սարգսյան, « "Օր կգա, երբ մենք Զանգեզուրից կկարողանանք հասնել մինչև Ստամբուլ". Էրդողան » [« "A day will come when we will be able to reach Istanbul from Zangezur." – Erdogan »], «Ազատ Եվրոպա/Ազատություն» Ռադիոկայան, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑« Azerbaijan announces construction of second road of "Zangezur corridor" in occupied Shushi », News.am, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑« In Karabakh, Turkish and Azerbaijani leaders cement alliance », Eurasianet, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑« Armenian-Azerbaijani border crisis: latest developments », Caucasus Watch, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑Aza Babayan, « Armenian, Azeri Officials Hold More Talks In Moscow », «Ազատ Եվրոպա/Ազատություն» Ռադիոկայան, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑Arshaluis Mgdesyan, « Attacks on Armenia highlight ongoing disputes over “corridor” for Azerbaijan », Eurasianet, (lire en ligne [archive du ], consulté le ) :
« Russia has an additional interest in the outcome, given that it is supposed to be the security guarantor of the new route said Sergey Markedonov, a Caucasus analyst at the Moscow State Institute of International Relations of the Russian Foreign Ministry....Aram Sargsyan, a Pashinyan ally and head of the Hanrapetutyun Party, agreed that Russia has its own interests in making sure some kind of road gets established. “In this way it will control two vital corridors at once – connecting Armenia with Karabakh and Azerbaijan with Nakhichevan – thereby increasing these countries’ dependence on it,” he told Eurasianet. »