Mesquer est située sur le littoral de l'Océan Atlantique, dans la presqu'île guérandaise, non loin de l'embouchure de la Vilaine. La baie ostréicole et mytilicole que forme le traict de Mesquer (Traict de Merquel, Traict du Rosay, Traict de Rostu, qui se prolonge par l'étier de Pont-d'Arm[1] ou Pont-d'Armes) et qui borde le littoral nord de la commune constitue la limite septentrionale de la côte d'Amour.
Mesquer, en sus du bourg, sis dans les terres comme de nombreuses communes du bord de mer en Bretagne, comprend les hameaux ou lieux-dits de Fontaine Braz, Kerro, Kerroué, Quimiac, Keralmen, Kercabellec, Kerdandec, Kerguilloté, Rostu, et l'ile de Mainguen.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 803 mm, avec 12,3 jours de précipitations en janvier et 6,1 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Herbignac à 12 km à vol d'oiseau[4], est de 12,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 886,4 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Cadre géologique
Au niveau régional, le territoire de Mesquer est situé dans le domaine sud armoricain, plus précisément le domaine de l'anticlinal de Cornouaille[8] qui est un témoin de la tectonique tangentielle hercynienne. L'affleurement de la falaise entre Port-au-Loup et Lanséria témoigne de la mise en place de nappes lors de l'épaississement crustal résultant de l'orogenèse varisque : elle « est entièrement constituée de micaschistes à muscovite, chlorite, quartz et albite, débités par un plan de schistosité subhorizontal portant une forte linéation (rods de quartz en particulier)[9] ».
Urbanisme
Typologie
Au , Mesquer est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Nazaire, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[11]. Cette aire, qui regroupe 24 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[12],[13].
La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[14]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[15].
Selon Gildas Buron, Mesquer procèderait d'un terme pré-indo-européen « maskaro » dont dérive le gascon mascaret (vague qui remonte l'estuaire d'un fleuve). Ce serait donc l'équivalent, sous une forme conditionnée par la phonétique bretonne, du toponyme Meschers-sur-Gironde. À l'appui de cette hypothèse, le ruisseau côtier qui traverse le Traict de Mesquer a pour nom L'Étier de la Barre, le mot « barre » désignant justement le mascaret dans certains parlers de l'Ouest de la France[18].
Le nom breton de la commune est « Mesker »[réf. souhaitée] ; la prononciation traditionnelle de Mesquer, laquelle ne s'entend plus guère de nos jours, est [mɛskjé][18].
En gallo, la langue d'oïl de la Haute-Bretagne, le nom de la commune est "Mesqhé" selon l'écriture ABCD ou « Mèsqé » selon l'écritutre MOGA. En gallo, le nom de la commune se prononce [mɛské][19].
Toponymie secondaire de la commune
Celle-ci est essentiellement bretonne en raison du maintien très tardif du breton à Mesquer, à savoir jusqu'au milieu du XIXe siècle (cf. infra)[20].
Se remarquent de nombreux toponymes en kêr (hameau, lieu habité et cultivé), dont le second élément est un nom de famille, notamment :
Kerallemand (Village des Allementz 1596, Queralleman 1631, Kernallemand 1678, Kernallemant 1698) > nf Lallemant, en breton an Alamant (L'Allemand) ;
Kercabellec (Kercabellec XVIe siècle), Carcabellec 1561, Querhabellec 1604) > nf Le Cabellec, b. ar C'habelleg (qui est huppé, coiffé) ;
Kerdandec (Kerdandec 1651 et XVIIIe siècle) > nf Le Dandec, b. an Danteg (le dentu) ;
Kergoulinet (Kercolinet 1511, Kergolinet 1586, Kergollinet 1644) > nf Colin + suffixe pluriel -ed, soit b. Ker Golined (le hameau des Colin) ;
Kerlagadec (le lieu Johan Le Lagadec 1397, la mesonJehan Lagadec 1476, KerlagadecXVIe siècle, Querlagadec 1698) > nf Le Lagadec, b. al Lagadeg (qui a de grands yeux) ;
Kero (Kerrault 1511, Kerrault et Kerraud 1570, Kerrault 1572, Querrault, Querraoul et Querroul 1679 > nf Rault, Raoul, b. Roud, du germanique Hrodwulf ;
Kerroué (Kerenrré 1415, Ker en Roe 1416, Ker en Roy 1444, 1476 et 1479, Ker en Roue 1540) > nf Le Roué, b. ar Roue (le roi) ;
Kervarin (Quervoarin 1412, Kergoarin 1415, Quergoarin 1416, Kervoarin 1419, Kervarin 1540) > nf Goarin, forme bretonne de Guérin, du germanique Warin- (protecteur).
Se notent également des formations plus archaïques en trev (lieu habité, hameau), par exemple :
Tréhouan (Tregourhant 1397 et 1415, Treorhant 1479 et 1540) > np Gourhand du vieux breton Uuorhuuant (désir suprême) ;
Trévin (Treguen 1392 et 1397, Treven 1423, 1479 et 1540) > np ou adjectif Guen, moderne gwenn(blanc, pur, béni).
Signalons encore des toponymes descriptifs variés, parmi lesquels :
Fontaine Bras (Foeten Prat 1540, Fontaine Prat 1561, 1586 et 1698, Fontaine Bras 1642) > *feunteun brad (fontaine du pré) ; le second élément est le mot prad (pré) muté après le substantif féminin feunteun et non l'adjectif bras (grand ou grande) ; le français fontaine s'est ici substitué à son équivalent breton ;
Le Lanic (Lannic 1479, 1540 et 1572, Lannyc 1511) > al lannig (la petite lande) ;
Penloc (Pen en Loch 1412, Penloc 1539, 1561 et 1586, Peneloc et Penloc 1572) > penn al loc'h (le bout de l'étang, du marais) ;
Rostu (RostuXVIe siècle et 1698, Rosdu 1597) > roz du (le tertre noir) ;
Vélin (Vellen 1576 et 1596, Vellain 1698) > forme mutée de milin (moulin), soit ar vilin (le moulin) ; se relève ici la forme vannetaise melin.
Histoire
Époque romaine
La possibilité d'exploiter le sel, denrée très recherchée, produit dans la saline du Rostu, explique l'occupation du site au moins dès l'époque romaine[réf. souhaitée].
Moyen Âge
Comme en témoignent l'importance de micro-toponymie bretonne sur le territoire de la commune[21] ainsi que les nombreux patronymes locaux, au cours du Moyen Âge, des Bretons s’installent dans le pays de Mesquer au cours du Moyen Âge.
L’évangélisation qui suit donne à Mesquer son premier lieu de culte : le prieuré de Merquel est fondé par les moines de Saint-Gildas-de-Rhuys au VIIe siècle. La chapelle du prieuré de Merquel fut dédiée à notre Dame et à Saint-Gildas.
Époque moderne
Plusieurs manoirs et châteaux sont construits, ainsi que quelques maisons du bourg, dont témoignent encore l’ancienne cure et le presbytère. On a estimé la population mesquéraise à 700 âmes au début du XVe siècle.
Il ne reste rien à Mesquer du château que les acquéreurs de Campzillon avaient édifié en 1566 sur les ruines de l’ancien. Le , les troupes espagnoles venues soutenir le duc de Mercœur, fervent défenseur de la ligue, brûlèrent le château des seigneurs protestants. Mesquer ne garde aucun souvenir particulier des guerres de religion.
L’activité salicole s’est développée au fil des siècles pour atteindre son apogée au XIXe siècle. Le sel est embarqué au port de Kercabellec et exporté sur toute la façade atlantique de l’Europe. À cette époque, le commerce mesquérais se développe, et toute une société de cap-horniers, de paludiers et de douaniers se constitue.
L'importance de Mesquer est attestée par sa présence sur la carte de France de John Speed de 1626. Mesquer y figure ainsi que Le Croisic, alors même que Guérande n'y figure pas, ni Saint Nazaire, ni bien évidemment La Baule. L'atlas Major de Joan Blaeu (1665) mentionne aussi "Mesquier" sur la carte du "Duché de Bretaigne".
Époque contemporaine
Mesquer est connue pour ses activités :
ostréicoles avec la présence de nombreux parcs à huîtres et exploitations ostréicoles ;
salicoles avec la remise en exploitation depuis une quarantaine d'années des salines. Le sel de Mesquer bénéficie de l'appellation « sel de Guérande » ;
d'élevage de pigeons de chair ;
touristiques et balnéaires, grâce à ses plages et activités nautiques.
Victime de la marée noire de 1999 à la suite du naufrage de l'Erika, la commune de Mesquer sous la houlette de la mairesse de l'époque, Marie-Jeanne Guillet , a porté plainte en justice contre Total, réclamant l'indemnisation des frais de nettoyage. Mesquer a été déboutée de ses demandes le par la cour d'appel de Rennes, qui affirmait qu'au sens de l'article L. 541-2 du code de l'environnement (qui transpose en droit français la directive européenne du relative aux déchets), Total ne devait pas être tenu pour propriétaire du déchet que constituait le fioul. Cette décision a cependant été partiellement cassée par la Cour de cassation en . À la suite de la saisie de la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) afin d'éclairer la notion de « déchet » dans les termes de l'article L. 541-2 du code de l'environnement, la Cour a en effet partiellement cassé la décision, affirmant que Total devait bien être tenu pour propriétaire du fioul déversé[22].
Terrae marique fidelis. (Feal d'an douar ha d'ar mor.) (À terre et mer fidèle.)
Détails
Ce blason est une inversion d'émaux, par les commis de Vannier, des armes de Y. Perraud, recteur de Mesquer, qui portait d'or fretté de gueules (Armorial de France – 1701). Blason enregistré le par délibération municipale du .
Alias
Blason avec ornements extérieurs et devise.
Devise
La devise de Mesquer : Terrae marique fidelis.(Feal d'an douar ha d'ar mor.) (À terre et mer fidèle.)
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Selon le classement établi par l'Insee, Mesquer fait partie de l'aire urbaine, de la zone d'emploi et du bassin de vie de Saint-Nazaire. Elle n'est intégrée dans aucune unité urbaine[11]. Toujours selon l'Insee, en 2010, la répartition de la population sur le territoire de la commune était considérée comme « peu dense » : 96 % des habitants résidaient dans des zones « peu denses » et 4 % dans des zones « très peu denses »[25].
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[27].
En 2022, la commune comptait 2 156 habitants[Note 3], en évolution de +11,25 % par rapport à 2016 (Loire-Atlantique : +6,68 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 19,6 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 48,7 % la même année, alors qu'il est de 23,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 941 hommes pour 1 049 femmes, soit un taux de 52,71 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,42 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[30]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,9
90 ou +
1,7
12,7
75-89 ans
14,4
33,7
60-74 ans
33,8
18,4
45-59 ans
18,9
13,4
30-44 ans
12,9
8,3
15-29 ans
6,5
12,6
0-14 ans
11,8
Pyramide des âges du département de la Loire-Atlantique en 2021 en pourcentage[31]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,6
90 ou +
1,8
6
75-89 ans
8,6
15,1
60-74 ans
16,4
19,4
45-59 ans
18,8
20,1
30-44 ans
19,3
19,2
15-29 ans
17,4
19,5
0-14 ans
17,6
Culture locale et patrimoine
Langues
Mesquer fut l'une des dernières communes de la Loire-Atlantique à conserver l'usage de la langue bretonne, jusqu'au milieu du XIXe siècle d'après un témoignage recueilli par Paulin Benoist (Exposition sur la langue bretonne au pays de Guérande) auprès d'Ernest-Célestin Rio : c'est à Mesquer qu'on a cessé en dernier (de parler le breton)[32]. En 1327, l'un des traducteurs requis lors du procès en béatification de Saint Yves était Jacob recteur de Mesquer[33]. Encore parlé jusqu'au milieu du XIXe siècle il fut supplanté par le français. Le parler local a d'ailleurs conservé des termes bretons, dont le verbe chouquë (s'asseoir) issu directement du breton local choukeñ (s'asseoir) dans la phrase collectée par Pierre Bertho en 1990 : Chouque-te don, et encore le mot « karrikell » (brouette).
Le milieu naturel de Mesquer-Quimiac est notamment marqué grâce au marais salant du Rostu, qui permet une extraction du sel qui n'a jamais cessé. Ce fut l'un des premiers marais exploités.
Concernant la faune, celle-ci est multiple, on peut retrouver dans les marais des oiseaux caractéristiques de paysage marécageux. De multiples crustacés vivent aussi dans ce marais, notamment dans le cours d'eau qui le traverse, comme des crevettes, des écrevisses, des petits crabes et même parfois des poissons d'eau salée.
Concernant la flore, on retrouve majoritairement un paysage de bruyère.
Jean Gréaume, principal promoteur de la station balnéaire de Quimiac.
Marie-Jeanne Guillet, maire de Mesquer de 1995 à 2001. Elle a été la seule élue à prendre la décision, accompagnée par l'avocate et ancienne ministre de l'environnement Corinne Lepage, de se porter partie civile dans le procès contre Total, à la suite du naufrage du pétrolier Erika.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Figure 9 : Les divers domaines constitutifs de la zone sud armoricaine, tiré de Carine Cartier, « Structure de l’unité de Saint-Georges-sur-Loire et du domaine ligérien (Massif Armoricain). Implications géodynamiques pour la chaîne hercynienne », Géologie appliquée, Université d’Orléans, 2002, p. 24
↑Suzanne Durand et Hubert Lardeux, Bretagne, Masson, , p. 171.