Louis Pasteur y vécut trois ans avec toute sa famille de 1827 à 1830 (de 5 à 8 ans). Ils logèrent dans la maison familiale de sa mère Étiennette, Roqui de son nom de naissance, qui était née dans ce village. La place située devant la maire porte aujourd'hui le nom "Étiennette Roqui".
Géographie
Marnoz est au nord-ouest de Salins-les-Bains et est limitée à l'est par le ruisseau la Vache[1] et la rivière la Furieuse[2]. Le village se trouve au pied nord du mont Bégon.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 289 mm, avec 13,8 jours de précipitations en janvier et 9,3 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Arc-et-Senans », sur la commune d'Arc-et-Senans à 10 km à vol d'oiseau[5], est de 11,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 182,8 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 41,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −25 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7].
Au , Marnoz est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Salins-les-Bains, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 14 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (56 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (52,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (42,7 %), forêts (35 %), zones urbanisées (8,9 %), zones agricoles hétérogènes (8,7 %), terres arables (4,6 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Économie
Histoire
Le village tiendrait son nom de la marne (roche sédimentaire argileuse) très présente dans la vache, et du suffixe "oz" signifiant "village/hameau".
La seigneurie relevait de la famille de Salins[15], notamment, pour une bonne part, d'une branche bâtarde issue de Gaucher IV par son fils naturel Gérard/Girard/Géraud de Salins la Bande (fl. au XIIIe siècle), sire de Lemuy[16]. Son fils Guy, marié à Guyette de St-Lothein, enfanta autre Guy de Salins dit Chambier par son mariage avec Etiennette Chambier, d'où Odon de Salins (fl. 1343-1360), père de Jean qui maria Guillemette de Nozeroy avant 1374. Jean de Salins eut pour enfants Guillemette († après 1393) et Guillaume de Salins.
Par ailleurs, un autre domaine appartenait vers 1304-1328 à Jean de Monnet de Chaumergy(cf. Monnet et Montigny[17]; les Monnet sont réputés descendre des Salins). Jean II de Montalbert de Montbel (fl. 1369, † 1401 à Poligny), capitaine de Chaussin et chambellan du comte-duc, s'en porta acquéreur et fut l'époux de Marguerite de Montrond-Poligny : d'où Aimé († en 1408, sans postérité de sa femme Jeanne de Rougemont), et Jeanne de Montalbert-Montbel, mariée à Jean de Tenar(r)e de Janly/de Genlis et mère de Jean (II) de Tenarre (1392-† ap. 1448).
Un siècle plus tard, Nicolas de Gilley (v. 1495-1563), un fidèle de Charles Quint, détenait la moitié de la seigneurie de Marnoz qu'avaient acquise en totalité son grand-père Jean (II) et/ou son père Guillaume (VI) de Gilley en rachetant les différentes parts qu'on vient d'évoquer ; ambassadeur, époux en 1526 de Jeanne de Marnix, dame de Crilla et de Lemuy, il devint baron souverain de Franquemont en 1538. Entre autres enfants, Jeanne et Nicolas de Gilley eurent Jean de Marnoz (l'aîné ; † v. 1591 ; poète, écrivain, érudit), Jean de Franquemont (le puîné ; 1530-1577) — ces deux Jean se partagent la seigneurie de Marnoz — et Claude d'Aiglepierre. Jean (le puîné) créa en 1576 un jardin botanique à Marnoz, réputé le plus ancien de la France actuelle ; son fils cadet, Jean-Claude de Gilley, sire de Marnoz et baron de Franquemont, fut suivi de son propre fils Jean-Baptiste de Gilley, époux de Suzanne-Magdeleine du Châtelet. Ce dernier, trop dépensier et poursuivi par ses créanciers, fut cause de la chute de la famille de Gilley à Marnoz.
Ainsi, le 27 mars 1684, Pierre-François Gay, juge des sauneries de Salins et seigneur de Villers-les-Bois, achète une part de la seigneurie de Marnoz dite de St-Michel ; il est suivi au XVIIIe siècle de son fils Pierre-François-Xavier Gay, président à la Chambre des Comptes de Dole en 1736 et père de Charles-Antoine Gay, aussi président dans cette Chambre.
Cependant, François de Gilley, frère cadet de Nicolas vu plus haut, avait reçu l'autre moitié de la seigneurie de Marnoz, au XVIe siècle. Sa fille puînée Claudine de Gilley la transmet à son mari Gaspard de Vaux (Vaux ?)de Chasoy : Parents de François de Vaux, et de Philiberte de Vaux qui marie en 1574 Jean Alepy. Leur fils aîné Gaspard Alepy (il teste en 1635), héritier de son oncle maternel François, relève le nom de Vaux et épouse en 1613 Hippolyte, fille de Philibert de Pontaillerde La Motte[18] ; leur fils Joachim de Vaux d'Alepy marie en 1646 Jeanne de Buade, cousine issue de germain de Louis[19], d'où Joseph de Vaux d'Alepy, marié en 1676 et père de Magdeleine-Garielle de Vaux d'Alepy, qui épouse en 1713 Charles-François (de) Pillotde Chenecey. Thomas de Pillot (1713-1777), fils de ces derniers, épouse une héritière du comté de Coligny — Anne-Élisabeth de Sandersleben (de Wurtemberg-Montbéliard), d'où les Pillot-Coligny — mais leur fils Marie-Charles-Ignace de Pillot de Coligny (père de Charles-François-Emmanuel de Pillot-Coligny), émigre à la Révolution. Le 13 juin 1796, son jardinier Jean-Baptiste Miller rachète le château de Marnoz...
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[22].
En 2021, la commune comptait 391 habitants[Note 3], en évolution de −4,63 % par rapport à 2015 (Jura : −0,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Église Saint-Michel : comme tous les édifices dédiés au saint protecteur des voyageurs, l'église est située sur une hauteur. Le bâtiment conserve des traces des XIIe et XIIIe siècles dans sa nef, alors que le chœur et le clocher-beffroi date du XVIIe siècle. La statue de Saint-Michel terrassant le dragon orne le faîte du clocher.
Georges Pernot (1879- 1962), ancien parlementaire du Doubs durant 35 ans (député ou sénateur de 1924 à 1959), plusieurs fois ministre, y vécut dans la dernière partie de sa vie.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑« Marnoz », sur CEGFC (Centre d'entraide généalogique de Franche-Comté), d'après le Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté, t. IV, par Alphonse Rousset, chez Bintot, à Besançon, 1854.
↑« Lemuy », sur CEGFC (Centre d'entraide généalogique de Franche-Comté), d'après le Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté, t. III, par Alphonse Rousset, chez Bintot, à Besançon, 1854.
↑« Montigny-sur-l'Ain », sur CEGFC (Centre d'entraide généalogique de Franche-Comté), d'après le Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté, t. IV, par Alphonse Rousset, chez Bintot, à Besançon, 1854.