Le marché de la Batte, communément appelé la Batte par les Liégeois, est un marchédominical, connu internationalement, situé le long de la rive gauche de la Meuse à Liège en Belgique.
Datant de 1561, c'est le plus ancien marché du pays et, avec ses 4 à 5 millions de visiteurs annuels, l'un des plus importants d'Europe.
Origine du nom
En wallon liégeois, batte[note 1] désignait à l'origine un « batardeau »[1] puis, par extension, ce terme a aussi acquis le sens de « digue » ou de « quai »[2],[3]. Le marché dominical de La Batte, bien qu'actuellement plus étendu, a conservé le nom du lieu où jadis il était uniquement installé : La Batte.
Historique
Vers 1549, l'autorité communale décide d'élever un mur d'eau (une batte) le long de la Meuse permettant l'accostage des bateaux.
Depuis , des autobus ayant remplacé les trolleybus de la ligne no 24[6], la circulation du transport en commun est déviée jusqu'à 18 heures. Depuis septembre 2019, en raison des travaux du tramway de Liège dont la mise en service est prévue pour 2024, certaines lignes de bus sont déviées le dimanche pendant toute la durée de leur fonctionnement en raison de contraintes de service inhérentes au TEC Liège-Verviers. Par ailleurs, le tracé du futur tram est prévu de sorte qu'il dispose d'un itinéraire alternatif entre la place des Déportés et la place Saint-Lambert via Féronstrée, pour permettre au marché de se dérouler sur son site habituel.
Le , le marché est annulé par les autorités communales pour cause de concordance avec le premier jour de l'an (férié). Depuis qu’il existe des archives[Depuis quand ?], c'est la première fois qu’il n’y a pas de marché dominical le long de la Meuse[7].
Étant un centre crucial de la vie sociale, de nombreuses anecdotes ont émaillé l'histoire du marché telle celle, du , où il est le théâtre d’un duel à l’épée quand deux jeunes gens s'emparent de deux armes exposées dans un stand[8].
Description
En activité tous les dimanches, c'est, avec ses 3,6 km d'étals et une superficie totale de vente qui avoisine les 10 000 m2, un des plus grands marchés d'Europe. Avec un chalandage pouvant atteindre, par beau temps, les 100 000 personnes, il est aussi l'un des plus attrayants. Sa réputation, qui s'exerce bien au-delà de la région liégeoise, attire aussi bien une fréquentation internationale d'Aixois et de Maastrichtois que de la région bruxelloise[9].
Avant l'introduction de l'euro comme monnaie unique, les prix étaient, par ailleurs, le plus souvent affichés en franc belge, en florin néerlandais et en mark allemand et les payements acceptés dans ces trois devises.
Si, au début des années 1990, plus d'un demi-millier de commerces s'y rassemblaient, on dénombre, en 2011, 350 marchands abonnés auxquels s'ajoutent, chaque dimanche, de 50 à 70 vendeurs occasionnels.
Bonimenteurs, camelots et autres marchands ambulants, souvent rejoints par des artistes de rue ou des étudiants en arts du spectacle testant leur savoir-faire[10],[11], font du marché dominical un spectacle vivant ouvert à tous les vents. Par leur tchatch (« loquacité » en wallon liégeois) et leurs boniments, le marché reste ce qu'il a toujours été : une longue fresque colorée et un endroit de mixité sociale privilégié où apprécier la nature humaine. Cette ambiance se prolonge dans les nombreux bistros, tel le typiquement liégeois Café Lequet (dont la spécialité est le boulet à la liégeoise), et les restaurants servant des cuisines issues des quatre coins de la planète qui jalonnent le marché.
À Bomal, le marché dominical, créé en 1978, porte le nom de La Petite Batte[17].
À Wahlwiller, est organisée dans les ruelles une reconstitution de la Batte, appelée Luikse markt feesten, chaque premier week-end d'août[18].
Notes et références
Notes
↑Batte est une substantivation du verbe batt (« battre », « frapper »). Jusque dans la moitié du XIXe siècle, ce substantif féminin s'écrivait, comme le verbe, sans la voyelle finale « e » (cf. les dictionnaires wallon-français de Laurent Remacle de 1839 et de J.-Martin Lobet de 1854). C'est dans le dictionnaire français-wallon de Gustave Gothier de 1879 qu'apparait cet « e ».
↑Le poids public était établi à l'actuelle intersection du quai de la Goffe et de la rue de la Cité.
↑Saint Lambert fut assassiné un 17 septembre non postérieur à 705.
Références
↑Gustave Gothier, Dictionnaire français-wallon, Liège, Jean Gothier, , 237 p., 18 cm (OCLC34070542, lire en ligne), « Traduction de batardeau », p. 18
↑J.-Martin Lobet, Dictionnaire wallon-français, Verviers, Typographie G. Nautet-Hans, , 688 p. (OCLC697614801, lire en ligne), « Traduction de batt », p. 87
↑Laurent Remacle, Dictionnaire wallon-français, vol. 1, Liège, P. J. Collardin, , 2e éd. (lire en ligne), « Traduction de batt », p. 193
↑Eve-Marie Vaes et Pierre Hannaert, « Vagabondages (IV) La Batte, elle rit 5 heures-18 heures : une prouesse hebdomadaire », lesoir.be, Groupe Rossel, (lire en ligne)
↑Daniel Conraads, « Le plus liégeois des villages néerlandais Chaque premier week-end d'août, Wahlwiller organise dans ses ruelles une reconstitution de la Batte. Le grand calme avant l'effervescence », lesoir.be, Groupe Rossel, (lire en ligne)