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Manifestations de 2024 en Géorgie
Les leaders de l'opposition manifestent, le 28 octobre
Elles voient le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, remporter la majorité des sièges, cependant de nombreux observateurs critiquent le déroulement de l'élection. L'opposition dénonce les résultats, qualifiant le scrutin de frauduleux et présentant ce qui est selon elle les preuves d'une fraude. Elle exige de nouvelles élections organisées démocratiquement.
Des manifestations ont lieu dès le près du Parlement, où les partis d'opposition dévoilent leur stratégie pour contester les résultats des élections. Elles se poursuivent ensuite à partir du , lorsque les résultats définitifs sont certifiés par la Commission électorale centrale de Géorgie. L’ampleur des manifestations grandit le , lorsque le gouvernement annonce mettre en pause le processus de négociations avec l’UE jusqu'en 2028.
Les manifestations sont parfois qualifiées de « Maïdan géorgien »[2].
Chronologie
Première vague (28 octobre – 25 novembre)
Le 28 octobre, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés à Tbilissi pour protester contre les résultats des récentes élections parlementaires, que la présidenteSalomé Zourabichvili a critiquées comme étant entachées d'irrégularités[3]. S'adressant à la foule, Zourabichvili a affirmé que le parti au pouvoir, le Rêve géorgien avait employé des tactiques similaires à celles utilisées en Russie, affirmant que les résultats des élections ne reflétaient pas fidèlement les intentions des électeurs. Officiellement, le Rêve géorgien aurait remporté plus de 54 pour cent des voix, s'assurant ainsi la majorité parlementaire[3]. Dans son discours, la présidente Zourabichvili a rassuré les manifestants en déclarant : « Vous n'avez pas perdu les élections. Ils ont volé votre vote et ont essayé de voler votre avenir »[3].
Les observateurs électoraux en Géorgie ont noté des violations présumées, suggérant un possible plan visant à favoriser la victoire du rêve géorgien[3]. L'Union européenne, plusieurs de ses membres dont l'Allemagne et la France, ainsi que les États-Unis ont demandé une enquête sur ces allégations ; l'ambassadeur de l'Union européenne en Géorgie, Paweł Herczyński, déclarant que « les observateurs internationaux n'[avaient] pas déclaré que les élections étaient libres et équitables. Ils n'ont pas non plus déclaré le contraire »[4],[5]. La Commission européenne et le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, ont appelé la Commission électorale centrale de Géorgie (CEC) à « enquêter et à statuer rapidement, de manière transparente et indépendante sur les irrégularités électorales et les allégations de telles irrégularités »[6]. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que les allégations d'irrégularités « doivent être sérieusement clarifiées et traitées »[7]. Entre-temps, d’autres pays comme la Hongrie, la Chine et la Turquie ont félicité le Rêve géorgien pour sa victoire aux élections[8],[9]. Le 30 octobre, le parquet géorgien a lancé une enquête sur les allégations de fraude électorale[10].
Le 4 novembre, les partis d’opposition à Tbilissi ont organisé un nouveau rassemblement devant le Parlement géorgien, dévoilant une stratégie pour contester les résultats des élections. L'opposition, rejetant la légitimité des élections du 26 octobre, a affirmé que le scrutin avait été compromis par une fraude généralisée, provoquant des manifestations quotidiennes[11].
Les dirigeants de l’opposition ont annoncé que les manifestations seraient quotidiennes et s’intensifieraient avec le temps, et ont exhorté leurs partisans à se rassembler en grand nombre à travers Tbilissi pour obstruer l’accès au Parlement et maintenir une pression visible sur les autorités. Transparency International Géorgie a signalé plusieurs cas de mauvaise conduite électorale, dont notamment des votes non autorisés avec des cartes d'identité confisquées, qu'elle attribue en partie à la négligence de la Commission électorale centrale (CEC)[12]. Le plan d'action de l'opposition comprenait la tenue de nouvelles élections, la non-reconnaissance de la légitimité du nouveau parlement et le lancement d'un mouvement de résistance coordonné qui débuterait à Tbilissi et s'étendrait à l'ensemble du pays[13].
Le 12 novembre, une autre manifestation a eu lieu devant le Parlement, où des discours ont été prononcés par les présidents des commissions des relations extérieures d'Allemagne, de Finlande, de Suède, de France, de Lituanie, de Lettonie, d'Estonie et de Pologne[14],[15]. Avant la manifestation, ceux-ci ont également rencontré le président Zourabichvili[16].
Le 14 novembre, les étudiants de l’Université d’État de Batoumi se sont mis en grève, accusant l’administration électorale de s’aligner sur le Rêve géorgien et exigeant de nouvelles élections. Après avoir occupé l'université, ils ont dû faire face à des coupures de chauffage et d'électricité mais ont continué leur manifestation à l'extérieur, appelant au soutien de tout le pays. Les manifestations de solidarité se sont étendues à Tbilissi, avec la participation d'étudiants de l'Université d'État d'Ilia, de l'Université d'État de Tbilissi, de l'Université du Caucase, de l'Université de médecine et du GIPA (Institut géorgien des affaires publiques), tandis que les universités de Koutaïssi ont également exprimé leur soutien[17].
Le 15 novembre, un tribunal de Tbilissi a rejeté 11 plaintes déposées par des partis d'opposition et des groupes de la société civile remettant en cause le déroulement des élections, au cours desquelles la CEC était la partie défenderesse[18]. Alors que la CEC certifiait officiellement les résultats le lendemain, son président, Giorgi Kalandarichvili, a été aspergé de peinture noire par le commissaire de la CEC, David Kirtadzé, membre du Mouvement national uni (opposition), qui a déclaré que les résultats officiels du vote ne reflétaient pas le « véritable choix » des électeurs[19].
Le 17 novembre, un grand rassemblement a eu lieu devant le bâtiment du Parlement, tandis que la Coalition pour le changement a lancé une manifestation parallèle près de l'Université d'État de Tbilissi, sur l'avenue Chavchavadze. Le groupe a bloqué l'avenue, installé des tentes et annoncé un sit-in de 24 heures. La manifestation est restée pacifique, les militants ayant érigé des tentes, la police s'abstenant d'intervenir. Dans la soirée, des manifestants venus de l'avenue Roustavéli ont rejoint le groupe à l'université[20].
Cependant, les tensions se sont intensifiées le 19 novembre, lorsque la police a démantelé de force le camp de protestation à l’aube. Au moins 16 personnes ont été arrêtées, dont un caméraman de la chaîne de télévision d'opposition Mtavari Arkhi. Malgré ce revers initial, les manifestants se sont regroupés et ont repris l'avenue Chavchavadze dans la soirée[21].
Le 18 novembre, Zourabichvili a déposé une plainte auprès de la Cour constitutionnelle, cherchant à annuler les résultats des élections. Une déclaration de son bureau a déclaré que les résultats des élections étaient « inconstitutionnels », citant des violations des principes d'universalité et de secret[22],[23].
Plus tard, l'indignation a éclaté après que la police anti-émeute a utilisé les terrains de l'Université d'État de Tbilissi (TSU) pour disperser des manifestants pacifiques le 19 novembre, déclenchant des accusations selon lesquelles l'université aurait permis la répression. Les mouvements étudiants et les professeurs ont exigé la démission du recteur, accusant la TSU de trahir les valeurs académiques. Alors que le ministère de l'Intérieur a nié avoir utilisé la TSU comme base, les protestations et les condamnations des professeurs et des étudiants de toute la Géorgie ont continué, soulignant le manque présumé d'indépendance de la TSU sous le gouvernement du Rêve géorgien[24]. Plusieurs militants et étudiants de différentes universités sont entrés sur le campus principal de la TSU dans le cadre de la manifestation en cours et ont commencé une grève exigeant leur démission[25].
Le nouveau parlement a tenu sa séance inaugurale le 25 novembre, en présence uniquement de 88 députés du Rêve géorgien. Le président Zourabichvili a boycotté la session, tandis que les manifestations se poursuivaient devant le bâtiment du Parlement[26]. Les experts constitutionnels ont déclaré que l'auto-investiture du Parlement sans que le président n'ait convoqué cette session constitue une violation de la constitution, remettant en cause la légitimité du Parlement et la qualifiant de « prise de pouvoir »[27],[28]. Selon la constitution géorgienne, il appartient au président de convoquer la session inaugurale du Parlement. Or, cette dernière a refusé de le faire car elle a rejeté les résultats des élections comme étant truqués, remettant en question la légitimité du Parlement[29]. Le président Zourabichvili a qualifié la convocation du parlement d'« inconstitutionnelle »[30], tandis que le président du parlement Chalva Papouachvili a accusé Zourabichvili d'avoir violé la constitution elle-même, affirmant que, selon la constitution, le nouveau parlement doit être convoqué au plus tard 10 jours après l'annonce officielle des résultats par la Commission électorale centrale[31].
Deuxième vague (à partir du 28 novembre)
Le 28 novembre, la nouvelle convocation du Parlement géorgien a confirmé le gouvernement d'Irakli Kobakhidze, qui a apporté plusieurs changements à sa composition[32]. Le programme officiel s'intitulait « Vers une Europe de paix, de dignité et de prospérité », slogan que le parti au pouvoir a adopté pendant la campagne préélectorale, en insistant sur « l'adhésion à l'Union européenne uniquement en respectant les règles géorgiennes, en évitant d'être entraîné dans la guerre russo-ukrainienne et en préservant les valeurs traditionnelles »[33],[34],[35]. Le jour même, le Parlement européen adopte une résolution exigeant la tenue de nouvelles élections en Géorgie « sous supervision internationale ». Il appelle également la Commission européenne à imposer des sanctions aux dirigeants du gouvernement géorgien[36]. Dans la soirée, le Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidzé a tenu un point de presse, dans lequel il annonce la suspension unilatérale de l’adhésion à l’UE, ainsi que le rejet de toute subvention budgétaire et de tout prêt de l’UE jusqu’en 2028. Kobakhidzé a déclaré que l'adhésion à l'UE et les subventions ont été utilisées comme un « instrument de chantage » par les organes de l'UE tels que le Parlement européen, citant les résolutions adoptées par le Parlement au cours des dernières années concernant la Géorgie. Il a condamné « l'ingérence de certains politiciens et bureaucrates européens dans les élections parlementaires », ainsi que leurs prétendues « tentatives d'inciter à la révolution en Géorgie ». Kobakhidzé a déclaré que la Géorgie continuerait à mettre en œuvre l'accord d'association entre la Géorgie et l'Union européenne et relancerait la question de l'ouverture des négociations d'adhésion avec l'Union européenne en 2028, après avoir renforcé son économie[37]. Quelques heures plus tard, le président russe Vladimir Poutine a salué cette décision, déclarant qu'il « admirait le courage et le caractère [de l'administration] dont elle a fait preuve en défendant son point de vue »[38]. Les manifestations contre la décision ont commencé devant le parlement géorgien le même jour et se sont poursuivies les jours suivants, principalement à Tbilissi mais aussi dans d'autres villes, notamment Batoumi, Poti, Zougdidi et Koutaïssi[38],[39].
Le Parlement a également fixé la date de l’élection présidentielle géorgienne de 2024 au 14 décembre. Depuis la réforme constitutionnelle de 2017, le président n'est plus élu au suffrage universel mais par un collège électoral de 300 membres, dont les 150 députés, tous les représentants des conseils suprêmes des républiques autonomes d'Abkhazie et d'Adjarie et des collectivités locales[40],[41]. Le Rêve géorgien, détenant la majorité au Collège électoral, a nommé Mikhaïl Kavelachvili, membre de son allié le Pouvoir populaire, à la présidence[42]. Zourabichvili, la dernière présidente élue au suffrage universel[42], a rejeté la légitimité du parlement actuel et a déclaré qu'elle ne démissionnerait pas de son poste de présidente « tant le parlement légitime ne sera pas élu pour élire légitimement [un remplaçant] »[43]. Kobakhidzé a répondu en affirmant que « bien sûr, le 29 décembre, elle devra[it] partir »[44].
Les manifestations ont été marquées par des violences contre les manifestants, les journalistes et la police[38],[45],[46]. La journaliste de Radio Free Europe Tamuna Chkareuli a déclaré qu'elle n'avait « jamais connu un tel niveau d'agressivité de la part de la police auparavant »[47]. Amnesty International a déclaré que « cette tendance récurrente à la violence et aux violations des droits humains, bien documentée depuis les manifestations de l'année dernière, révèle la stratégie du gouvernement géorgien consistant à déployer tout l'appareil de l'État pour punir et réprimer la dissidence »[46]. Kobakhidzé a déclaré que ce sont les manifestants, et non la police, qui sont responsables de la « violence systémique »[48]. Il a qualifié les manifestations de « manifestations violentes » tout en alléguant l'implication d'« entités étrangères »[49], affirmant notamment que les manifestations étaient financées depuis l'étranger[38]. Le 2 décembre, le ministre de l'Intérieur géorgien a indiqué que 224 manifestants avaient été arrêtés ces derniers jours, accusés notamment de hooliganisme mineur et de désobéissance aux ordres légaux de la police, et que 113 policiers avaient été blessés depuis le 28 novembre[45]. Le 2 décembre également, le leader de l’opposition Zourab Japaridze a été arrêté ; les charges retenues contre lui ne sont pas encore connues et son parti politique, la Coalition pour le changement, a affirmé qu’il était pris pour cible par le gouvernement[45],[50].
Le 8 décembre, Salomé Zourabichvili rencontre le président américain Donald Trump et le président français Emmanuel Macron à Paris. Elle partage les détails de la réunion sur X (ex-Twitter), rapportant une « discussion approfondie » sur les élections truquées et déplorant la « répression alarmante » en Géorgie. Zourabichvili a souligné la nécessité d'un rôle fort des États-Unis et a exprimé sa gratitude pour le soutien de Trump, le qualifiant d'ami du peuple géorgien. Zourabichvili a également rencontré Elon Musk, qui avait été nommé par Trump pour diriger le nouveau ministère de l'efficacité gouvernementale. Elle a qualifié l'échange d'excellent et a exprimé son impatience quant à la visite de Musk en Géorgie. Au cours de son séjour à Paris, Zourabichvili a également eu des discussions avec le Premier ministre italien Giorgia Meloni et le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur la situation actuelle en Géorgie[51].
Le 13 décembre, le Parlement géorgien approuve la lecture finale d'un projet de loi interdisant le port de masques et l'utilisation de feux d'artifice et de pointeurs laser lors des manifestations. La nouvelle législation a également introduit des réglementations plus strictes sur les feux d’artifice en Géorgie, exigeant une licence pour leur exportation, leur importation et leur vente[52].
Le même jour, Emmanuel Macron réaffirme son soutien aux aspirations de la Géorgie à l’UE, soulignant le rôle de l’UE dans la paix et le respect de sa souveraineté. Le président français exhorte la Géorgie à assumer ses responsabilités en tant qu'État candidat à l’UE, à protéger les libertés, et à engager le dialogue entre les acteurs politiques et la société civile. Macron a exprimé sa confiance dans l’engagement des Géorgiens envers leur avenir européen, ce en dépit de défis tels que la propagande et l’intimidation[53]. Deux jours plus tôt, Macron avait demandé la libération des manifestants « arbitrairement » arrêtés lors d’un appel avec Bidzina Ivanichvili. Il avait également condamné les violences policières et l’intimidation de la société civile, appelant au respect de la liberté d’expression et de réunion[54].
Le 14 décembre, Mikhaïl Kavelachvili est élu président de la Géorgie au suffrage indirect lors de l'élection présidentielle de 2024, qui est boycottée par l'opposition après des élections législatives aux forts soupçons de fraudes[55].
Les manifestations se poursuivent quotidiennement de la mi-décembre à la fin décembre. Le 18 décembre, des manifestations sont organisées devant le Parlement et dans tout Tbilissi[56]. Le 25 décembre, 28e jour de manifestations quotidiennes successives, des marches sont appelées « Marche des femmes », « Marche des anciens étudiants occidentaux », « Marche du secteur des assurances » et « Marche de l'unité ». Zourabichvili participe à la Marche des femmes[57] .
Le 28 décembre, des milliers de manifestants à travers le pays se donnent la main pour former des chaînes humaines en soutien à l'adhésion du pays à l'UE. À Tbilissi, l'AFP fait état d'une chaîne de plusieurs kilomètres de long ; la chaîne est ensuite dissoute lorsque les manifestants se dirigent vers le parlement[58]. Le 29 décembre, Kavelachvili prête serment en tant que président ; Zourabichvili quitte le palais présidentiel et prononce un discours devant des milliers de partisans affirmant qu'elle restait la « seule présidente légitime »[59]. Les manifestations se poursuivent à Tbilissi, Koutaïssi et Batoumi[60].
Nouvelle élection
Fin décembre 2024, Zourabichvili a déclaré qu'une nouvelle élection(en) était nécessaire et que le processus de préparation d'une nouvelle élection devrait être terminé avant le 29 décembre 2024[61]. Elle invite la fondatrice du Rêve géorgien, Bidzina Ivanishvili, à en négocier la procédure[62]. Zourabichvili déclare qu'un conseil serait créé si Ivanichvili refusait de négocier[63]. Le 24 décembre, elle discuté des procédures concernant l'organisation d'une nouvelle élection avec les dirigeants des quatre principales coalitions d'opposition et des organisations non gouvernementales[64].
Répression
Selon Amnesty International, au 13 décembre 2024, 300 des 460 détenus avaient été torturés ou maltraités par les forces de sécurité. Quatre-vingts détenus avaient été hospitalisés avec des blessures graves, notamment des fractures osseuses, des commotions cérébrales et d'autres blessures à la tête. Au 13 décembre 2024, les tribunaux avaient « largement ignoré » les preuves de torture et le droit à un procès équitable. Amnesty a décrit le travail de la police et le système judiciaire comme « semblant être des armes pour intimider, harceler et réprimer les manifestants et faire taire la dissidence pacifique, reflet d'une répression institutionnalisée ». Amnesty a présenté ses propres 13 études de cas de manifestants blessés et son analyse basée sur des entretiens, une analyse de documents et des documents photo et vidéo[65].
Le 18 décembre, le Défenseur public de Géorgie(en) a déclaré que ses représentants avaient rendu visite à 327 détenus, parmi lesquels 225 déclaraient avoir été maltraités et 157 présentaient des signes visibles de blessures physiques. Des représentants de Transparency International Georgia, Georgian European Orbit et Rule of Law Center ont déclaré que le Rêve Géorgien avait « planifié la torture systématique de manifestants pacifiques », avec un « système de torture [planifié] à l'avance ». Ils ont déclaré que les détenus avaient été « frappés au visage, à la tête, aux orbites, aux côtes [et] aux reins » et que les détenus avaient été dépouillés de leurs effets personnels par les forces de sécurité[66].
Au 19 décembre 2024, 70 journalistes avaient été agressés lors des manifestations. Reporters sans frontières (RSF) a décrit ces attaques comme une « violence systématique et organisée » de la part de la police géorgienne, qui semblait coordonnée avec des « groupes masqués et non identifiés ». RSF a déclaré que les enquêtes sur les violences annoncées par le Service spécial d'enquête géorgien « offrent peu d'espoir de responsabilité » en raison de son « inefficacité chronique »[67].
Le 24 décembre, après avoir interrogé douze victimes de violences policières, Human Rights Watch a déclaré que les violences policières étaient « généralisées et apparemment punitives » contre des « manifestants en grande partie pacifiques ». Parmi les victimes figurait Avtandil Koutchava, qui a perdu connaissance à deux reprises après avoir été frappé à la tête par des policiers et a eu l’épaule fracturée par l’un d’eux. Le poète Zviad Ratiani(en) a quant à lui été traîné dans la rue, emmené dans une voiture de police et battu à plusieurs reprises pendant le trajet et dans la voiture. Le journaliste Aleksandre Keshelashvili, portant un gilet de presse et un casque, a été frappé à coups de pied et battu par la police le 29 novembre, ce qui lui a causé une commotion cérébrale et brisé le nez[68].
Réactions internationales
Réactions des États et des organisations internationales
États-Unis : Selon le journaliste Alex Raufoglu, un groupe bipartisan de membres du Congrès américain prévoit de réintroduire la loi MEGOBARI(en) dès janvier. Cette loi appelle à accompagner le renforcement de l'État de droit et des pratiques démocratiques en Géorgie, et à contrer l'influence russe dans ce même pays[69],[70],[71],[72]. L'ancien ambassadeur de Géorgie aux États-Unis, Batu Kutelia, a également déclaré que la loi serait « le premier point à l'ordre du jour » lorsque le nouveau Congrès se réunira. Initialement introduite en mai en réponse à la loi géorgienne sur les agents étrangers, la loi MEGOBARI impose de nouvelles sanctions contre les responsables géorgiens et alloue des fonds aux médias et à la société civile géorgiens. La loi a recueilli un fort soutien bipartisan au Congrès américain[73].
Le 26 décembre, le sénateur Joe Wilson écrit sur X (Twitter) que « le président Donald Trump a[vait] clairement indiqué sa position sur les ennemis autoproclamés de l'Amérique. Si Bidzina Ivanichvili met à exécution son plan de destruction de la démocratie géorgienne le 29 décembre, il doit s’attendre à une réponse comme il ne l’a jamais imaginée »[74]. Trump poste également : « Le corrompu Bidzina Ivanichvili, un amoureux de la Chine et de l’Iran et un ennemi de l’Amérique, tente de transformer la Géorgie en une dictature. Nous devons donner la priorité à l’Amérique et couper tout [financement] à la Géorgie si devait se produire »[75]. Il met enfin Ivanichvili en garde, écrivant : « Pourquoi le dictateur en attente de la Géorgie, Bidzina Ivanichvili, a-t-il donné un contrat pour la construction du port en eau profonde d’Anaklia à une entreprise chinoise sanctionnée ? Êtes-vous prêt à subir des sanctions, Bidzina ? »[76].
Roger Wicker, président de la Commission des forces armées du Sénat des États-Unis, a appelé l’administration Biden à sanctionner les dirigeants du parti du Rêve géorgien et s’est dit préoccupé par le fait qu’à moins que des mesures urgentes ne soient prises, le « parti du Rêve géorgien pourrait en fait destituer de force le président démocratiquement élu de Géorgie. » Il a ajouté que « Vladimir Poutine aimerait que la lui Géorgie revienne… [...] »[77].
France : Le 11 décembre, Emmanuel Macron appelle à la libération des manifestants arrêtés « arbitrairement » lors d’une répression des manifestations, lors d’un appel avec Bidzina Ivanichvili. Il condamne les violences policières et l’intimidation de la société civile, appelant au respect de la liberté d’expression et de réunion[78]. Le 13 décembre, Macron réaffirme son soutien aux aspirations de la Géorgie à l’UE, soulignant le rôle de l’UE dans la paix et le respect de la souveraineté. Il exhorte également la Géorgie à assumer ses responsabilités en tant que candidat à l’UE, à protéger les libertés et à engager un dialogue entre les acteurs politiques et la société civile. Macron a exprimé sa confiance dans l’engagement des Géorgiens envers leur avenir européen malgré les défis tels que la propagande et l’intimidation[79].
Pologne : Le 24 décembre, après une conversation avec Salomé Zourabichvili, le président polonais Andrzej Duda écrit sur X : « J'ai parlé avec [la présidente Zourabichvili] de la situation en Géorgie. J'ai assuré à Madame la Présidente de mon soutien indéfectible à son leadership et aux aspirations européennes du peuple géorgien. Ils ont un droit inaliénable à évoluer vers une Europe unie. De nouvelles élections conformes aux recommandations [de l'OSCE et de l'ODIHR] sont la solution pour sortir de la crise actuelle »[80].
OSCE : Le 20 décembre 2024, trente-sept États membres de l'OSCE ont invoqué l'une des procédures du Mécanisme de Vienne(en) de l'OSCE concernant les informations faisant état de violations des droits de l'homme, notamment de mauvais traitements et de blessures infligées à des manifestants détenus, d'ingérences et de violences contre des journalistes, et de l'impunité des policiers soupçonnés de violations. Les États ont décrit leurs cinq principaux sujets de préoccupation comme étant : la liberté de réunion pacifique, les arrestations et détentions arbitraires, le ciblage de l'opposition politique lors de descentes et d'arrestations policières, et des « mauvais traitements pouvant constituer » de la torture. Les États ont posé huit questions spécifiques concernant les enquêtes et la protection des droits de l'homme, auxquelles il faudra répondre dans un délai de dix jours, conformément au Mécanisme de Vienne[81].
Sanctions
Voici une liste de certaines des personnes les plus notables sanctionnées. Au 30 décembre 2024, 100 Géorgiens associés au Rêve Géorgien avaient été sanctionnés pour des violations présumées des droits de l'homme ou des actions affaiblissant la démocratie[82].
↑ abc et d(en) Emma Burrows, « Tens of thousands rally in Georgia to denounce the parliamentary election they say was rigged », AP News, (lire en ligne)
↑« Géorgie : le Parlement, largement considéré comme « illégitime », élit comme président du pays le prorusse Mikheïl Kavelashvili », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) RFE/RL's Georgian Service, « New Georgian President Sworn In Amid Political Standoff », RadioFreeEurope/RadioLiberty, (lire en ligne)
↑(en) « Gathering on Rustaveli Avenue », OC Media, (lire en ligne).
↑(en) « President Says New Elections Should be Called Immediately, Says Ready to Meet Ivanishvili », Civil Georgia, (lire en ligne).
↑(en) « Addressing Crowds, President Zurabishvili Summons Ivanishvili to Negotiate New Elections », Civil Georgia, (lire en ligne).
↑(en) « Zourabichvili: the 'regime is [already] collapsing on its own' », OC Media, (lire en ligne).
↑(en) « President Discusses with Opposition, CSOs Joint Vision for New Elections », Civil Georgia, (lire en ligne).
↑Brutal crackdown on protestors and journalists in Georgia: 'They may have broken our bones, but they won't break our spirits' (rapport), , [lire en ligne].
↑(en) « NGOs on pro-European rallies: Along with the beatings, the special forces robbed the detainees », Georgia Today, (lire en ligne).
↑Georgia: the violence against reporters covering protests has been met with shocking impunity (rapport), Rty, , [lire en ligne].
↑Georgia: Brutal Police Violence Against Protesters (rapport), HRW, , [lire en ligne].
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إدريس أحمد عبد القادر معلومات شخصية الميلاد سنة 1979 (العمر 43–44 سنة) اليمن مكان الاعتقال معتقل غوانتانامو الإقامة معتقل غوانتانامو مواطنة اليمن الحياة العملية المدرسة الأم جامعة صنعاء تعديل مصدري - تعديل إدريس أحمد عبد القادر إدريس هو معتقل ...
British Air Transport Auxiliary pilot and author. Mary de BunsenBorn29 May 1910Madrid, SpainDiedApril 13, 1982(1982-04-13) (aged 71)Weymouth, EnglandNationalityBritishKnown forATA pilot, author Mary de Bunsen (29 May 1910 – 13 April 1982) was a British Air Transport Auxiliary pilot and author. Early life Mary Berta de Bunsen was born in Madrid on 29 May 1910 to Sir Maurice William Ernest (1st Bt) de Bunsen and Bertha Mary Lowry-Corry. She was their fourth daughter and fourth child...
Some of the ingredients for Thai red curry: lemongrass, galangal, kaffir lime leaves, shallots, garlic, and dried red chillies This article contains Thai text. Without proper rendering support, you may see question marks, boxes, or other symbols instead of Thai script. This list is incomplete; you can help by adding missing items. (February 2011) This is a list of ingredients found in Thai cuisine. Herbs and spices Fresh herbs and spices Image Thai name Thai script English name Descriptio...
Jon Kempin Kempin en 2015Datos personalesNombre completo Jonathan KempinNacimiento Overland Park, Kansas, EUA8 de abril de 1993 (30 años)Nacionalidad(es) EstadounidenseCarrera deportivaDeporte FútbolClub profesionalDebut deportivo 2013(Orlando City)Posición PorteroRetirada deportiva 2022(D.C. United)[editar datos en Wikidata] Jonathan Kempin (Overland Park, Kansas, el 8 de abril de 1993) es un exfutbolista estadounidense que jugaba de portero.[1] Trayectoria Spor...
Politeknik Negeri Ujung PandangLogo PNUPNama sebelumnyaPoliteknik Universitas HasanuddinJenisPerguruan Tinggi Negeri Politeknik NegeriDidirikan1987DirekturProf. Ir. Muhammad Anshar, M.Si., Ph.D.Jumlah mahasiswa3.424 orangLokasiKota Makassar, Sulawesi Selatan, IndonesiaAlamatJl. Perintis Kemerdekaan KM. 10 (Kampus I) Jl. Tamalanrea Raya (BTP) (Kampus II)Warna HitamNama julukanKampus Hitam, Poltek, PNUPSitus webhttp://www.poliupg.ac.id/ Politeknik Negeri Ujung Pandang atau biasa disingkat...
2011 studio album by Hank Williams IIIHillbilly JokerStudio album by Hank Williams IIIReleasedMay 17, 2011Recorded2003Genre Cowpunk[1] psychobilly Length31:39LabelSidewalkProducerDave SardyHank Williams III chronology Rebel Within(2010) Hillbilly Joker(2011) Ghost to a Ghost/Gutter Town(2011) Professional ratingsReview scoresSourceRatingPop Matters[2]UR Chicago[3]Allmusic[4] Hillbilly Joker is an unauthorized release of recordings by Hank Williams III, ...
2009 single by Felicia Day(Do You Wanna Date My) AvatarSingle by Felicia DayReleasedAugust 17, 2009Recorded2009GenreElectropopLength3:39LabelThe GuildSongwriter(s)Felicia Day, Jed WhedonProducer(s)Felicia DayFelicia Day singles chronology (Do You Wanna Date My) Avatar (2009) Game On (2010) (Do You Wanna Date My) Avatar is a 2009 song created and performed by the cast of the web series The Guild, with lead vocals by singer-actress Felicia Day. The lyrics were written by Day and the music was w...
Canadian politician Mitzie HunterHunter in 2019Member of the Ontario Provincial Parliamentfor Scarborough—GuildwoodIn officeAugust 1, 2013 – May 10, 2023Preceded byMargarett BestSucceeded byAndrea HazellDeputy Leader of the Ontario Liberal PartyIn officeAugust 8, 2022 – May 10, 2023LeaderJohn FraserOntario Minister of EducationIn officeJune 13, 2016 – January 17, 2018LeaderKathleen WynnePreceded byLiz SandalsSucceeded byIndira Naidoo-Harris Personal detailsB...
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