Maigret et le Fantôme est un roman policier de Georges Simenon publié en 1964. Il fait partie de la série des Maigret. L'écriture de ce roman s'est déroulée du 17 au 23 juin 1963. Il est daté de Noland, pays imaginaire ; en réalité écrit dans le château d'Échandens (canton de Vaud), Suisse.
Le titre se justifie par le fait que, derrière les rideaux d'un atelier de peinture, on y apercevait une silhouette vêtue de blanc s'y déplacer dans une demi-obscurité.
Au lendemain d'un interrogatoire épuisant, Maigret est réveillé par la visite d'un de ses inspecteurs, qui lui annonce la tentative d'assassinat dont a été victime l'inspecteur Lognon, dit le Malgracieux.
Maigret apprend que, depuis deux semaines, Lognon passait ses nuits chez une jeune esthéticienne, Marinette Augier. Or, celle-ci a disparu. Grâce à un vieillard misanthrope et curieux, voisin de l'esthéticienne, Maigret est informé des agissements bizarres des Jonker, un couple dont l'hôtel particulier est situé en face de l'appartement de Marinette Augier. Norris et Mirella Jonker deviennent, pour Maigret, les suspects principaux. Une visite chez eux se révèle fructueuse et lance le commissaire sur une piste intéressante qui va le conduire dans le monde de la peinture et des faussaires.
Par des renseignements pris par téléphone chez des inspecteurs de Londres et de Nice, qu'il a connus au cours de précédentes enquêtes, Maigret apprend que le nom de Mirella Jonker n'est autre qu'une certaine Marcelle Mailland, dont l'amant, Stanley Hobson, est un escroc notoire. Un témoin de dernière minute signale à Maigret l'enlèvement raté d'un homme, transporté par deux inconnus, de l'hôtel particulier des Jonker à une Jaguar jaune stationnée devant.
Ayant mis rapidement la main sur le propriétaire de la voiture, Ed Gollan, un expert en tableaux, grâce à son immatriculation particulière en TT (Transit temporaire), Maigret découvre peu à peu le fil qui relie entre eux les divers éléments du drame. Il confond rapidement Jonker, qui avoue avoir contraint à peindre de faux tableaux de maître par Frederico Palestri, un artiste déséquilibré, mais génial, hébergé, voire séquestré. Ceci sous la contrainte de l'expert, devenu maître chanteur après qu'il eut découvert qu'un tableau vendu par Jonker était un faux Van Gogh, alors que le scrupuleux et honnête collectionneur hollandais était certain de son authenticité.
Alertés par la surveillance peu discrète de l'inspecteur Lognon, qui venait le soir se poster dans l'immeuble d'en face, derrière la fenêtre de Marinette Augier, Gollan et Hobson ont essayé d'enlever le peintre de l'hôtel particulier, et, après l'avoir assommé, de le transporter dans la Jaguar jaune stationnée devant. Lognon ayant suivi la scène de son poste d'observation accourut et Hobson n'hésita pas à tirer sur lui, le laissant pour mort. Maigret retrouve le peintre dans l'hôtel particulier, mais il arrive trop tard : celui-ci s'est pendu dans la salle de bains où il était séquestré. Sur ces entrefaites, Marinette, qui a fui par crainte des assassins, est retrouvée et explique les agissements mal interprétés de Lognon. Ce dernier guérira et retrouvera son épouse acariâtre, avec laquelle il partira en cure de repos.
La succession précipitée des événements permet à l’intrigue, compliquée à première vue, de se dénouer rapidement.
Paris (avenue Junot).
Époque contemporaine ; l’enquête dure un jour et se déroule mi-novembre.
Norris Jonker, Hollandais. Riche collectionneur de tableaux. Marié, pas d’enfants. 64 ans