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Le lycée polyvalent Jean-Baptiste Dumas ou lycée JBD est un établissement d’enseignement secondaire situé à Alès, en région Occitanie (France).
Le projet d’un lycée à Alès remonte au Premier Empire ; en 1803, un décret autorise la création d’une école secondaire, que les autorités locales échouent toutefois à transformer en lycée[1]. En 1853, le principal Ferdinand Roux contacte Jean-Baptiste Dumas, ministre de Napoléon III d’origine alésienne, et relance le projet en excipant des « besoins moraux et intellectuels de nos contrées » et de l’importance de la « capitale des Cévennes », rayonnant sur la Lozère et une partie de l’Ardèche ; en vain, à nouveau[2].
En 1866, Roux, appuyé par Dumas, obtient toutefois la transformation du collège en « établissement d’enseignement secondaire spécial »[2]. Le rôle de la municipalité, notamment celle d’Alexandre de Tubeuf, est primordial dans l’institution officielle d’un véritable lycée, comme le note Claire-Lise Creissen dans sa thèse de doctorat[2]. Le gouvernement promet dans les années 1870 de mener à bien cette transformation[2] ; pour autant, ce n’est qu’en 1883 que Jules Grévy prend un décret érigeant le collège en « lycée national d’enseignement spécial »[3].
Une fois les financements dégagés, les travaux débutent en 1885, pour s’achever en 1889[4]. Dumas meurt de manière inopinée le lendemain de la fin des travaux, ce qui conduit le conseil municipal à donner son nom au nouvel établissement[4]. L’inauguration, qui se tient du 19 au 21 octobre 1889, est l’occasion de célébrer en des cérémonies fastueuses Dumas et Gustave de La Fare-Alais (dont sont inaugurés les bustes), dans le contexte du centenaire de la Révolution française et la IIIe République triomphante[4].
Une Amicale des anciens élèves du collège d’Alès et du lycée Jean-Baptiste-Dumas est créée dès 1890[5]. Dans les années 1890, le maire Ferdinand Berthézène encourage la création d’un enseignement professionnel offrant des débouchés immédiats pour les familles les plus modestes ; cela débouche en 1902 sur la création d’une école primaire supérieure au sein du lycée[6].
En 1894 naît une « première organisation de la vie culturelle », avec un spectacle musical et théâtral donné par les élèves[6].
En 1909 est nommé Émile Moussat (de), premier normalien et agrégé enseignant au lycée[7].
D'une superficie de deux hectares, surnommé le « lycée à sept cours »[8], il est d'abord sis au centre de la ville[9]. Il est alors doté d'une chapelle[10], mais le proviseur Ausset mentionne en 1894 une place faite aux « différents cultes », ce qui est pour Laurent Pichon significatif du « contexte socioreligieux alésien et cévenol », marqué par les affrontements entre catholiques et protestants[11]. Il possédait aussi une piscine[12].
En 1890, 923 élèves suivent l'enseignement spécial, quand seulement 235 ont préféré opté pour l’enseignement classique[5]. Selon Ausset, le premier est préféré car il offre de nombreux débouchés[5].
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Léo Larguier évoque ses souvenirs du lycée dans Avant le déluge, et André Chamson dans Le Chiffre de nos jours (chapitre sur l'« école de Malivert »)[16].