Dans les années 1990, il prétend avoir inventé une molécule miracle avant d'être condamné pour exercice illégal de la médecine et tromperie.
Biographie
Expert de la police scientifique
Loïc Le Ribault nait le à Vannes. Docteur ès sciences en géologie, Loïc Le Ribault devient un des pionniers en France de l'utilisation de la microscopie électronique à balayage[1]. Il participe à plusieurs innovations techniques de la police scientifique française dans les années 1980[2].
Il fonde en son propre laboratoire privé : le Centre d'applications et de recherches en microscopie électronique (C.A.R.M.E), dont un des secteurs d'expertise est la micro-analyse.
Il a notamment mis au point une méthode d'examen microscopique des sédiments permettant de déterminer l'histoire géologique et la provenance des grains de sable[3].
Silicium organique G5
En 1959, Norbert Duffaut (1923-1993), chimiste organicien de l'université de Bordeaux, dépose un brevet sous nom de D.N.R. (Duffaut Norbert Remède) pour son silicium organique.
En 1993, Loïc Le Ribaut reprend les travaux de Norbert Duffaut qui vient de mourir[4] et annonce avoir mis au point une molécule organo-silicée, qu'il nomme G5. En réalité, ce n’est qu’une nième version à base de méthylsilanetriol.
En 1995, Loïc Le Ribaut commercialise sur internet son "silicium organique", sa « bombe G5 »[1]. Il ment alors en prétendant avoir amélioré la découverte de Duffaut pour en faire un produit miracle. Les ventes rapportent plus de 2 millions de francs en quelques mois[5].
Rapidement, des critiques s'élèvent. Loïc Le Ribaut prétend que le G5 est produit à l’aide de sable par le travail de bactéries et n'hésite pas à vendre des parts d'un « Institut de Silicothérapie » qui n'a jamais existé.
En 2004, 2009 et 2011, tant l'EFSA que l'Afssa rendent un avis négatif sur le silicium organique, toujours largement commercialisé, mais dont les effets n'ont jamais été scientifiquement démontrés, alors que l'alimentation quotidienne fourni déjà plus que les apports journaliers recommandés[6].
Exercice illégal de la médecine
Le 8 octobre 1995, un article de Sud-Ouest[7],[8] déclenche une enquête de la DRASS. Le Ribault y parle de sa molécule comme d'un remède pour « l'arthrose, psoriasis, migraine, séropositivité, sida, cancer… »
Jugé en 2004 à Bordeaux, il est condamné à un an de prison, dont six mois avec sursis, pour exercice illégal de la médecine et de la pharmacie et tromperie[1],[12].
Mort
Il meurt en 2007 à l'âge de 60 ans à l'hôpital de Dinard[11].
Publications
1973 : L'exoscopie, méthode de détermination de l'évaluation subie par les quartz, grâce à l'examen de leurs aspects de surface au microscope électronique à balayage, Réunion annuelle des Sciences de la Terre. Paris, 19-22 mars 1973 (OCLC1026155626)
1975 : L'exoscopie : méthode et applications, éditeur Compagnie française des pétroles, Paris (OCLC934413010)
1977 : L’exoscopie des quartz, éditions Masson, Paris (ISBN9782225461231)
2007 : Qui a peur de Loïc Le Ribault? : deux crimes impardonnables : rénover la police scientifique, inventer un remède révolutionnaire, éditeur Silicium España, Piedras Blancas (Asturias) (ISBN9788461188048)[N 1]
Thèse
1973 - Université Paris-Sud, Centre d'Orsay : L'exoscopie : méthode de détermination des évolutions subies par les grains de quartz au cours de leu histoire géologique, par l'étude de leurs aspects superficiels au microscope électronique à balayage, éditeur Laboratoire de sédimentologie, Orsay (OCLC18066297)
Articles collectifs
1971 - avec Frédéric Baltzer : Néogenèse de quartz dans les bancs sédimentaires d’un delta tropical : aspect des grains en microscopies électronique et optique, (OCLC713137120)
1975 - avec Daniel Aubert : Quartz du pied du Jura, Éditeur Université de Lausanne, Lausanne (OCLC5199463)
1975 - avec Kingsley Charles Dunham et A. J. Smith : Application de l’exoscopie des quartz à quelques échantillons prélevés en Manche Orientale, Phil. Trans. Royal Society of London A., 277, p. 277-286 (OCLC8582136664)
1978 - avec R. Clocchiatti et I. Rodrigo : Endoscopie et exoscopie de grains de quartz des formations du Pliocène et du Quaternaire de La Paz (Bolivie) (OCLC713129763)
1979 - avec J.P. Tastet : Apports de l’exoscopie des quartz à la détermination de l’origine des dépôts quaternaires littoraux de Côte d’Ivoire, Comptes rendus du 1978 International Symposium on Coastal Evolution in the Quaternary, Brasilian National Working Group for the I.G.C.P., Project 61, Sao-Paulo (Brésil), p. 573-587. (OCLC1075578986)
1981 - avec Pierre Giresse : Contribution de l’étude exoscopique des quartz à la reconstitution paléogéographique des derniers épisodes du Quaternaire littoral du Congo, Quaternary Research, (OCLC4634152890)
1981 - avec N. Hamoumi et A. Pelhate : Les schistes du Cosquer (Ordovicien supérieur, Massif armoricain occidental) : une formation glacio-marine à la périphérie d’un inlandsis ordovicien, Bulletin de la Société géologique de France, (7), t. XXIII, no 3 (OCLC5712590930)