La littérature malgache désigne l'ensemble des littératures, orales et écrites, en malgache ou dans une des langues de Madagascar, autochtones ou importées, rédigées par des Malgaches, y compris ceux de la diaspora[1],[2], ou des résidents.
Hain-teny, propos élaborés, poèmes courts métaphoriques, modèles de discours, formules, proverbes, contes, historiettes, histoires, dont l'usage par les Mérinas a fait l'objet d'un recueil par Jean Paulhan (1884-1968), Les Hain-Tenys Merinas (Geuthner, 1913 puis 2007).
La première période (1906-1938), celle des mpanoratra zokiny (anciens) principalement nés sous l'ancienne monarchie merina, et des mpanoratra zandriny (juniors) nés sous administration française, se résume à cinq périodes :
1906-1914 : miana-mamindra (apprendre à marcher), par des réputés croyants chrétiens, finalement réunis au Vy Vato Sakelika (1913),
1915-1922 : blocage français, répression, travaux forcés, bagne de Nosy Lava, exil, engagement…
1922-1929 : embona sy hanina (nostalgie),
1929-1932 : ny lasa (retour aux origines),
1932-1939 : mitady ny very (recherche de ce qui a été perdu).
Le premier poète malgache africain moderne, merina, Jean-Joseph Rabearivelo (1901 ou 1903-1937), a su mélanger des formes poétiques surréalistes, romantiques et modernistes avec des éléments de l'oratoire traditionnel malgache, et aussi (parmi les premiers) publier des romans historiques (et le seul opéra de style occidental de Madagascar). Son suicide par le cyanure en 1937 marque l'entrée en scène définitive de la littérature malgache moderne.
Jean-Joseph Rabearivelo (1903-1937), poète, nouvelliste, premier écrivain malgache d'expression française, Imaitsoanala (1933-1936), Aux portes de la ville (1934-1935)
Nestor Rabearizafy (1949-)[27], universitaire, enseignant, poète, dramaturge, Nocturne pour un dire (2003), La Sève des jours (2004), Les Mots comestibles (2004)
La littérature orale contemporaine est toujours aussi importante. En témoignent les genres littéraires Betsileo, dans des variations plus actuelles, repérables dans les discours (kabary[30], hain teny), les chants, les chansons, le rap [31],[32], le théâtre (Vakodrazana), les sermons, la radio et la télévision... (voir mémoire culturelle ou une forme collective de la fonction de griot).
Les écrivains actuels actifs reconnus sont :
Naivo(en) (Naivoharison Patrick Ramanmonjisoa) (1960-), romancier, nouvelliste, Au-delà des rizières[33], Paris, Sépia, 2012
Johary Ravaloson[34] (1965-), romancier, nouvelliste, Les Larmes d’Ietsé , Géotropiques, La Porte du Sud
Jean-Luc Raharimanana (1967-), écrivain, poète, romancier, dramaturge, de langue française, Le prophète et le président (1989), Lucarnes
La troupe Tarika Ramilison Fenoarivo fédère des troupes, et organise, depuis 1986 des activités d'animation, d'éducation, d'économie populaire solidaire. Ramilison Besigara(en), dit Dadamily Besigara (Ambatokely, 1934 – Isotry, 2009) en est le fondateur et animateur. Perline Razafiarisoa (1963-2007) en a été la grande figure d'hira gasy.
Nivoelisoa Galibert, Chronobibliographie analytique de la littérature de voyage imprimée en français sur l’Océan Indien (Madagascar-Réunion-Maurice) des origines à 1896, Paris, Honoré Champion, 2000
Nivo Andrianjafy-Ratsiomihamina, Madagascar dans la littérature française de 1558 à 1990, Thèse de Doctorat d’Etat de Lettres, Paris-Nord, 1995
Françoise Chenet (sous la direction de), Routes malgaches, Revue Les carnets de l’exotisme, no 2-3, Poitiers, Le Torii éditions, 1990
17e siècle
Étienne de Flacourt (1607-1660), Histoire de la Grande Isle Madagascar, Nouvelle édition annotée, augmentée et présentée par Claude Allibert (1661), 2007, Paris, Karthala, 712 pages
Claude Allibert (dir.), Autour d’Etienne de Flacourt, Revue « Etudes Océan Indien », no 23-24,Paris, INALCO
18e siècle
Daniel Defoe (1660-1731), Madagascar ou le journal de Robert Drury, Londres, 1729
André Coppalle (1800?-1850?), Voyage dans l’intérieur de Madagascar et à la capitale du roi Radama I en 1825-1826 (1910) [40],[41], éditions la Lanterne magique, Paris, 2006
B.-F. Leguével de Lacombe (1800?-1870?) [42], Voyage à Madagascar et aux îles Comores : 1823 à 1830 (1840)
Émile Raymond Blavet (1838-1924)[43], Au pays malgache (1897)
Henri Pouget de Saint André (1858-1932)[44], La colonisation de Madagascar sous Louis XV, d'après la correspondance inédite du comte de Maudave (1886)
Etienne Grosclaude (1858-1932), Un Parisien à Madagascar (1898)
Henri Louis Douliot (1859-1892), Journal du voyage fait sur la côte ouest de Madagascar, 1891-1892, Bulletin de la Société de Géographie, 1893, 1895 et 1896
20e siècle
Edouard Deburaux (1864-1904)[45], Léo Dex et Maurice Dibos, Voyage et aventures d'un aérostat à travers Madagascar insurgée, 1901, réédition 2009
Pierre Mille (1864-1941), Mes trônes et dominations (1936)
Charles Renel (1866-1925), La race inconnue (1910), La coutume des ancêtres (1913), Le "décivilisé" (1923), La fille de l'île rouge (1924), L'oncle d'Afrique (1926)
Dominique Ranaivoson, Iza moa, petit dictionnaire historique de Madagascar, Tananarive-Paris, Tsipika-Karthala, 2004
Dominique Ranaivoson, La production littéraire francophone à Madagascar depuis 1980, thèse, 2001
Didier Mauro, Madagascar, l'opéra du peuple, anthropologie d'un fait social total : l'art Hira Gasy entre tradition et rébellion, Paris, Éditions Karthala, France, 2001. (ISBN978-2-84586-019-3)
Discographie
Les littératures des îles de l'océan Indien par Jean-Louis Joubert, (enregistrement lors de la rencontre Couleur saphir, no 91, du ), ARCC, Paris, 51'
↑Dominique Ranaivoson, « Les Formes courtes dans la littérature malgache », Nouvelles Études Francophones, University of Nebraska Press, vol. 25, no 1, , p. 161-170 (DOI10.1353/nef.2010.0017, lire en ligne)
↑(en) Lee Haring, « Jean Paulhan’s Research in Oral Literature », Cahiers de littérature orale, nos 75-76, (DOI10.4000/clo.1855)
↑Papinot, Christian, « « VAZAHA - L’étranger » : de l'origine extra-territoriale à l’exclu... », Journal des anthropologues. Association française des anthropologues, Association française de anthropologues, nos 72-73, , p. 107–117 (ISSN1156-0428, lire en ligne, consulté le ).
↑Nirhy-Lanto Ramamonjisoa, Solotiana, « Un écrivain francophone méconnu : Ramambason », Études océan Indien, INALCO, nos 40-41, , p. 213–236 (ISBN978-2-85831-167-5, ISSN0246-0092, lire en ligne, consulté le ).
↑Filipe F.R. Thomaz, Luis, « La découverte de Madagascar par les Portugais au XVIe siècle », Archipel, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 78, no 1, , p. 153–180 (DOI10.3406/arch.2009.4147, lire en ligne, consulté le ).