La liste des accidents ferroviaires en France en 1906 est une liste non exhaustive, chronologique.
Janvier
– Sur la ligne de Portet-Saint-Simon à Puigcerda, vers 15 heures, un train de marchandises manœuvrant en gare d'Auterive pour laisser le passage à l'express venant de Toulouse déraille sur un aiguillage. Les wagons télescopent la machine qui verse, chaudière percée. Le chauffeur et le chef de train sont tués, le mécanicien est brûlé[1].
Février
– Sur la ligne Paris-Lyon, vers 11 heures, peu avant la gare de Mâcon, les rails s'écartent au passage un train de marchandises venant de Lyon, dont la locomotive et les six wagons de tête se renversent. Le conducteur chef[2] est tué dans son fourgon disloqué[3].
Avril
– Vers 3 heures, sur la ligne Marseille-Vintimille, à Aubagne, dans le tunnel dit de Cassis, l'express Vintimille-Paris percute le train de marchandises le précédant, arrêté par suite d'une avarie de machine. Un conducteur[2] du train tamponné est tué, un wagonnier est blessé[4].
– À Andrésy, sur la ligne Paris-Mantes par Conflans, vers 20 heures 30, un train transatlantique venant de Cherbourg prend en écharpe un train de marchandises autorisé à s'engager sur les voies principales à la suite d'une dépêche erronée adressée au poste d'aiguillage. La collision fera trois morts et quatre blessés graves[5].
Juillet
– Sur la ligne Calais-Amiens, à 18 heures 45, le train rapide Calais-Bâle propulse hors des rails deux wagons d'un train de marchandises en manœuvre sur les voies principales, en gare d'Ailly-sur-Somme. Sous le choc, la marquise s'effondre et le bâtiment voyageur est éventré. La machine, le tender et les voitures de tête du train tamponneur se couchent 150 mètres plus loin, près d'une maison inhabitée dont ils provoquent l'effondrement. L'accident fait six blessés, dont cinq voyageurs[6].
Août
– Après une rupture d'attelage, dix wagons d'un train de marchandises empruntant la ligne de Limoges au Dorat repartent en arrière, et, en dérive dans la pente, viennent télescoper, en gare de Limoges-Bénédictins, une locomotive de manœuvre refoulant une rame, la projetant sur un train de voyageurs en partance et détruisant une grue hydraulique. Le mécanicien et le chauffeur de la machine tamponnée sont tués, une voyageuse heurtée par la portière du compartiment dans lequel elle montait est blessée[7].
– À Camp-Major, faubourg d'Aubagne, sur le réseau de Marseille de la Compagnie générale française de tramways, deux tramways rapides de sens contraire se rencontrent dans une courbe sans visibilité sur la voie unique de la ligne Marseille-Aubagne. Dans la collision, un wattman est tué, et une vingtaine de personnes sont blessées[8].
– En gare d'Épernon, sur la ligne Paris-Le Mans, vers 17 heures, un omnibus venant de La Brohinière et à destination de Paris, quitte une voie de garage où il a attendu plus d'une heure le passage du rapide Paris-Brest, lorsqu'il est pris en écharpe par une locomotive haut-le-pied qui éventre quatre de ses voitures. L'accident fera neuf morts et une quarantaine de blessés, dont trois succomberont par la suite[10]. Bien qu'il s'en défende en invoquant la manœuvre trop tardive d'un aiguillage, six mois plus tard, le mécanicien de la machine tamponneuse, jugé pénalement responsable par le tribunal correctionnel de Chartres, sera condamné à un an de prison ferme[11], peine réduite à six mois avec sursis en appel[12].
– Sur la ligne d'Hirson à Amagne-Lucquy, à 6 heures 15, un train de marchandises venant d'Hirson en prend en écharpe un autre, manœuvrant en gare de Novion-Porcien. La locomotive du train tamponneur déraille, et son chauffeur est tué[13].
– Sur la ligne de Vias à Lodève, un train de voyageurs déraille entre Pézenas et Saint-Thibéry. La machine et trois wagons tombent dans un remblai, faisant douze blessés, dont le chauffeur, grièvement brûlé aux jambes après avoir été enseveli sous le charbon du tender. Un rail cassé est découvert, laissant suspecter une manœuvre criminelle, mais l'enquête attribue finalement l'accident à l'effet des pluies torrentielles des jours précédents[15].
– En gare de Maromme, sur la ligne de Paris-Saint-Lazare au Havre, vers 13 heures, un train de marchandises Sotteville-Le Havre manœuvrant pour déposer huit wagons coupe la voie principale sur laquelle survient un autre train de marchandises en provenance du Havre. Dans le choc, un conducteur-chef[2] est tué, un chauffeur grièvement blessé[17].
↑ ab et cÀ ne pas confondre avec le mécanicien : il s'agit d'un agent de sécurité imposé par l'article 17 de l'ordonnance du modifiée par décret du portant règlement d'administration publique sur la police, la sûreté et l'exploitation des chemins de fer, selon lequel « chaque train de voyageurs, de marchandises ou mixte devra être accompagné : - 1° d'un mécanicien et d'un chauffeur par machine (...)- 2° du nombre de conducteurs et de garde-freins qui sera déterminé, suivant le nombre des véhicules, suivant les pentes, et suivant les appareils d'arrêt ou de ralentissement, par le ministre des Travaux publics, sur la proposition de la Compagnie…»