1914 - 1921 : service limité au tronçon Toul - Manonville par suite de la sape des viaducs du nord de la ligne par le Génie français au début de la guerre.
: fermeture du tronçon Essey - Thiaucourt
1932 - 1939 : fermeture par tronçons entre Ménil-la-Tour et Essey[1]
La liaison du bourg de Thiaucourt vers le chef-lieu de l'arrondissement dont il fait partie, Toul, a longuement été envisagé, mais la défaite française lors de la guerre franco-prussienne de 1870, et l'annexion du territoire de la Moselle qui en a découlé, rendirent ce raccordement inopportun sur le plan stratégique inopportun aux yeux du génie français.
Il fallut attendre 1905 pour qu'après bien des batailles médiatiques, portées essentiellement par le docteur Chapuis, député de Toul et des concessions faites à l'Armée (utilisation de la voie métrique, construction d'une longue section dans l'axe de feu du fort de Lucey, etc.) avant que la ligne ne soit déclarée d'utilité publique par décret.
Dans les premières années, des installations complémentaires au fonctionnement de cette ligne furent construites; ainsi une gare d'eau et une gare de transbordement avec les voies de la compagnie de l'Est à Toul et Écrouves. Le développement de la place-forte de Toul, avec en particulier la construction de nombreuses casernes, entraine un trafic important de pierres de taille en provenance des carrières de Ménil-la-Tour.
Mais ces résultats encourageants furent vite déçus par le déclenchement de la Première Guerre mondiale, et la destruction par l'Armée française des trois viaducs de la ligne. La portion restant exploitable, entre Toul et Manonville, participe activement à l'effort de guerre, au moyen de matériels récupérés sur d'autres réseaux à voie métrique exploités par la SE : réseau breton, réseau de l'Allier, ligne d'Orange à Buis-les-Baronnies, mais aussi en provenance de la ligne de Lunéville à Blâmont et à Badonviller.
La partie nord de la ligne ayant été complètement détruite par les sapeurs du génie français au déclenchement des hostilités et par les combats déroulés dans le secteur ultérieurement, il fallut la reconstruire à neuf. Un tracé plus économique, contournant les obstacles que les viaducs franchissaient, fut choisi, et les travaux achevés en 1921.
Cependant, comme sur la quasi-totalité des lignes d'intérêt local en France, la ligne de Toul à Thiaucourt ne parvint pas à retrouver la situation florissante d'avant-guerre. L'essai, en 1928-1930, de dessertes par autorailsDe Dion à essence n'y fit rien, et l'arrêt du service fut progressivement déclaré, par tronçons, du nord au sud.
Le premier tronçon fermé fut celui d'Essey à Thiaucourt, lors de l'ouverture de la ligne de Lérouville à Metz en 1932, dont la ligne à voie métrique était parallèle.
Suivirent les sections de Manonville à Essey et de Ménil-la-Tour à Manonville. Enfin, en 1940, la destruction des ouvrages de franchissement du canal de la Marne au Rhin et de la ligne Paris-Strasbourg près de Toul condamnèrent définitivement la ligne, qui fut officiellement fermée par décret en 1942, son emprise rendue au département de Meurthe-et-Moselle, les rails récupérés par l'Occupant.
Exploitation
Le service compte quatre trains dans chaque sens avant-guerre, conformément aux dispositions contractuelles, qui prévoyait ce quatrième aller-retour si la recette atteignait un certain seuil.
Matériel roulant
Le matériel se composait de:
5 locomotives de type 130T , de 24,5 t livrées par Corpet-Louvet[3],
5 voitures mixtes, 1re 2e classe,
6 voitures de 2e classe,
4 fourgons à bagages,
12 wagons couverts,
22 tombereaux,
8 plats, puis 24 supplémentaires,
8 plats à traverse mobile, puis 12 supplémentaires,
Entre 1928 et 1930 est tentée, sans succès probant, un redressement des comptes d'exploitation par l'utilisation d'autorails sur la ligne. Le matériel utilisé est de type JM2 et JM3 De Dion.
Notes et références
↑Les dates de fermeture divergent en fonction des sources : fermeture du tronçon Manonville - Ménil-la-Tour en 1939, précédé de la fermeture du tronçon d'Essey à Manonville, selon Schontz, Felten et Gourlot ; fermeture en 1934 du tronçon Essey - Thiaucourt, en 1939 du tronçon Manonville - Essey et en 1940 du reste de la ligne selon le site de la FACS-UNECTO.
↑L'un de ces deux embranchements fut ultérieurement utilisé à partir de 1951 pour la construction de la base aérienne de Toul.