Le PharaonégyptienSéthi voit d’un mauvais œil l’expansion du peuple hébreu, qu’il décide alors de réduire en esclavage. À la suite d'une prédiction, il décide de faire assassiner tous les premiers nés hébreux. L’ordre est lancé, le massacre prend lieu.
Une jeune mère juive, du nom de Yokébed, essaye de dissimuler son fils premier né. Contrainte malgré elle, le cœur brisé, elle décide de se défaire de son enfant dans l’espoir de lui sauver la vie. Elle le dépose dans un berceau en osier, au bord du Nil, et laisse ainsi la charge de le garder et le maintenir en vie à la volonté divine.
Bithia, la sœur de Pharaon, a la malchance de ne pouvoir avoir d’enfant ; elle ne trouve pour aide que la faveur des dieux. Son vœu s’exauce – le long du Nil où elle se baigne, elle aperçoit un panier et y découvre l’enfant abandonné par Yokébed. Cédant à la tentation, elle décide de le sauver et de le prendre pour fils. Elle le prénomme Moïse, qui signifie en égyptien « sauvé des eaux ». Elle supplie son frère de lui accorder cette adoption. Séthi, qui ignore qu’il s’agit d’un Hébreu, donne aussitôt son consentement. Et c’est ainsi que Ramsès, fils de Pharaon, et Moïse grandissent ensemble.
Néfertari est de sang royal comme Ramsès. Elle, Moïse et Ramsès se connaissent depuis leur enfance. Néfertari est éprise de Moïse et souhaite l’épouser, mais en même temps, elle est consciente que c’est Ramsès qui sera le futur pharaon et qu’elle devra elle-même se plier à son rang en l’épousant. C’est ainsi que le cœur de Nefertari est torturé entre l’amour qu’elle porte à Moïse et son devoir de se soumettre à un mariage de raison.
Moïse grandit. Adulte, il se rend chez ses frères, et est témoin de leurs pénibles travaux. Il voit un jour un Égyptien frappant un Hébreu. Voyant qu’il n’y a personne pour l’arrêter, il tue l’Égyptien, et le cache dans le sable. Mais l’information ne s’est pas cachée avec cet Égyptien : elle se répand comme une tache d’huile, allant jusqu’aux oreilles de Pharaon, qui décide de faire mourir Moïse. Celui-ci s’enfuit et se retire dans le pays de Madian.
La condamnation de Moïse a fait grand bruit. Quatre femmes pleurent son exil : Yokébed, qui perd tout espoir de revoir son fils ; sa sœur Myriam ; Bithia qui l’a élevée ; et Néfertari, qui est profondément éprise de lui. Pharaon souffre de l’absence de Moïse et ressent de terribles remords – très malade, il finit par rendre son dernier souffle sans plus jamais revoir Moïse. Son fils Ramsès lui succède aussitôt.
Après avoir erré dans le désert, Moïse atteint de justesse une oasis. Pas très loin, il y a un puits, vers lequel il se dirige sans tarder. Soudain, des jeunes filles se font importuner par des nomades de passage. Malgré l’épuisement, Moïse trouve la force de les défendre et va jusqu’à puiser de l’eau pour elles. Pour le remercier de sa générosité, les femmes invitent Moïse sous la tente de leur père qui l’accueille à bras ouverts.
Jethro, le patriarche, accueille Moïse dans son clan et lui propose d’épouser l’une de ses filles, Séphora. Moïse, ému, accepte de l’épouser.
Deux mariages se font simultanément : celui de Moïse et de Séphora en pays nomade ; et celui de Ramsès et de Néfertari en Égypte.
Moïse, devenu berger, fait paître son troupeau sur le Mont Horeb. Tout à coup, alors qu’il observe un buisson ardent — qui s’enflamme mais ne brûle pas —, une voix se fait entendre : la voix de Dieu, qui lui ordonne de libérer les Hébreux de leurs conditions d’esclaves, de les faire sortir d’Égypte et de les conduire vers une autre terre plus à l’est. Moïse ne peut se soustraire à la volonté de Dieu et part donc pour l’exécuter.
Ramsès règne en tant que tyran sanguinaire, mais est aussitôt confronté à Moïse. Le peuple qui aime Moïse le soutient, mais Ramsès possède une armée puissante. Moïse met Ramsès en garde et lui ordonne d’offrir la liberté définitive à son peuple – sauf que Ramsès n’en a cure et défie Moïse qui le menace. Commence alors une lutte entre les deux hommes, entre le pouvoir de Dieu et celui des puissances égyptiennes.
Moïse annonce à Ramsès que dix plaies s’abattront sur le royaume égyptien. La dernière est la plus terrible : la mort des premiers nés Égyptiens, dont le fils de Ramsès et de Néfertari. Vaincu et désespéré, Ramsès offre la liberté aux Hébreux et les laisse sortir d’Égypte, sous la garde de Moïse.
Les Hébreux sont libérés, grâce à leur Dieu salvateur, de leurs conditions d’esclaves. Yokébed, Bithia, Myriam et Aaron – le frère de Moïse – l’accompagnent, ainsi que Josué – que Moïse aime comme un fils. Sauf qu’il reste des obstacles à franchir : devant la mer Rouge, Moïse prie Dieu pour leur permettre de traverser. Le miracle se produit : Moïse, à l’aide de son bâton, écarte les eaux. Les soldats égyptiens, qui ont reçu l’ordre d’assassiner Moïse et de ramener les Hébreux en Égypte, les poursuivent, mais les eaux se referment devant eux – ainsi, les Égyptiens sont de nouveau arrêtés par la main de Dieu. Les Hébreux louent Dieu pour les avoir libérés définitivement des griffes de l’esclavage et de la cruauté de Pharaon, et promettent de lui dévouer en retour leur entière obéissance.
Moïse se rend au sommet du mont Sinaï, où Dieu lui parle à nouveau. Transfiguré, Moïse apporte les deux tables de la Loi des Dix Commandements. Mais lorsqu’il descend de la montagne, il aperçoit que ses frères ont adopté l’ancien culte égyptien, à travers un veau d’or. Moïse les ramène à la raison et leur cite les Dix Commandements.
En , les chiffres de vente d'albums atteignent 700 000 exemplaires, les autres comédies musicales de l'époque Les Mille et Une Vies d'Ali Baba et Roméo et Juliette affichent respectivement 200 000 et 500 000 albums vendus[2]. Le succès reste minoré à côté de Notre-Dame de Paris et ses 3 millions d'albums vendus.
Le spectacle a réuni 1,8 million de spectateurs et a été joué à l'international pendant 7 ans[3].
2004 : The Ten Commandments: The Musical
La comédie musicale est adaptée en anglais par Patrick Leonard et Maribeth Derry en 2004. La mise en scène est dirigée par Robert Iscove, la chorégraphie est signée par Travis Payne et les costumes sont créés par Max Azria.
Elle fait ses débuts au Kodak Theatre, à Hollywood, le 21 septembre 2004. Une captation DVD est réalisée en 2006 par Robert Iscove et est sortie en France en 2009.
Si la performance de Val Kilmer est unanimement saluée, les critiques s'insurgent du prix astronomique des billets et d'un livret jugé incohérent[4].
Parmi les retours les plus virulents, Charles Isherwood (New York Times) évoque un « gros et gras gâchis biblique » ; il trouve le spectacle « fade, statique, surproduit et sous-dirigé »[5]. Terri Roberts (TheaterMania) souligne un « échec aux proportions presque bibliques »[6].
À la suite de ventes décevantes, le spectacle baisse le rideau le 14 novembre 2004[4].
2016 : La plus belle histoire de tous les temps
Élie Chouraqui remet en scène le spectacle avec la chorégraphie de Kamel Ouali et avec une nouvelle distribution du 17 au à l'AccorHotels Arena de Paris[7]. Le spectacle part ensuite en tournée à partir de pour 60 représentations[3].
Charlotte Berry – Solen Shawen (doublure) : Myriam
Anne Warin : Yokebed
Jocelyn Durvel : Sethi
2022 : The Ten Commandments: The Musical (revival Off-Broadway)
Un revival de la comédie musicale anglophone est annoncé en 2022, cette fois en Off-Broadway[10].
L'adaptation revient à David Serero, lequel occupe en outre les postes de producteur et metteur en scène. Il campe également Moïse[11]. Pour promouvoir sa vision du spectacle, Serero présente deux titres : The Maximum Pain (La Peine Maximum)[12],[13] et I Choose To Abandon (Je laisse à l'abandon).
Distribution
David Serero : Moses
DaShaun Williams : Ramses
Aria Critchley : Nefertari
Stephanie Craven : Sephora
Melissa Lubars : Jochebed
Lisa Monde : Bithia
Cale Rausch : Joshua
Zachary Harris Martin : Aaron
Kristyn Vario : Myriam
Réception
La production reçoit 4 nominations aux BroadwayWorld Awards pour Meilleure Comédie Musicale, et David Serero est nommé pour Meilleure Mise-en-Scène, Meilleure Production et Meilleure Performance[14],[15].
2024 : Les 10 Commandements : L'envie d'aimer
Fin 2023, il est annoncé que la comédie musicale serait de retour dans une mouture inédite, sous la direction du compositeur Pascal Obispo, du producteur Albert Cohen ainsi que des paroliers Lionel Florence et Patrice Guirao. Il est mis en scène et chorégraphié par Giuliano Peparini. Les titres originaux sont réarrangés par Obispo et Julien Schultheis[16].
Obispo affirme avoir « dépoussiéré » l'œuvre originale et ajouté des titres inédits[17].
La première représentation aura lieu le 9 mars 2024 au Millésium, à Épernay[18]. Le spectacle est annoncé par la suite pour un mois à Paris où il prendra ses quartiers à la Seine Musicale du 5 au 27 juin 2024[16]. La dernière devait avoir lieu le samedi 4 janvier 2025, à l'Arkéa Arena de Bordeaux[réf. souhaitée], mais le spectacle sera finalement prolongé à la Seine Musicale du 11 janvier au 2 février 2025[19].
Procès
A l'annonce de cette reprise, Élie Chouraqui porte plainte contre l'équipe, estimant qu'il s'agit de « contrefaçon de droits d'auteur, contrefaçon de marque, parasitisme et concurrence déloyale »[20]. A la suite de cette plainte, Obispo nuance les propos de Chouraqui : « Ce n'est pas un retour de la comédie musicale. On ne refait pas la même chose, mais une autre version avec un nouveau chorégraphe, un nouveau metteur en scène, une nouvelle troupe »[18].
La justice tranche en faveur du compositeur en janvier 2024[21] : Chouraqui doit payer 10 000 euros à la société de production d'Obispo pour « dommages et intérêts en réparation des actes de dénigrement » et 30 000 euros de frais de procédure à Cohen, Guirao et Florence[17].
Ce bras de fer juridique pourrait se poursuivre, Charles Morel, l'avocat de Chouraqui, estimant que « la décision rendue par le tribunal est incomplète, incohérente et incompréhensible »[17].