La Tour-de-Peilz s'étend sur 3,24 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 73,6 % de sa superficie, les surfaces agricoles 23,3 %, les surfaces boisées 3,1 % et les surfaces improductives 0,3 %[3].
Dans son livre « Noms de lieux des pays franco-provençaux[5] », Georges Richard Wipf écrit que « le gallois blaidd (loup) étant à l'origine des termes bela, belau, bele et bel, ce qui postule ble → bel, on peut penser que *bleiz a aussi pu évoluer [...] en *beilz, d'où *peilz[5]. » L'auteur prend toutefois soin de préciser qu'« il ne s'agit que d'une hypothèse, mais elle expliquerait le nom de Peilz (La Tour-de-Peilz, VD)[5]. »
Cette étymologie est toutefois controversée et plusieurs autres explications ont été avancées. Celle retenue de préférence aujourd'hui est une origine remontant à un gentilice latin Pellius, hypothèse confortée par le lieu-dit En Peilz, à l'est de la ville, où ont été retrouvés de nombreux vestiges romains[6].
Premières mentions du toponyme (la) : 1163, Philippus de Turre ; 1229, pro vinea de Pel ; 1294, apud Turrim de Peilt[6].
La commune aurait également donné son nom à l'île de Peilz, îlot se situant à l'embouchure du lac. À son sujet, un article paru en 1868 dans un numéro de la Revue moderne sous la plume d'un militaire et homme politique français, le comte Émile de Kératry, précise ce qui suit :
« Il n'existe que deux petites îles dans le lac de Genève [...] La seconde est à un quart de lieue en avant du port de Villeneuve ; elle est plantée de peupliers et n'a guère plus de 20 mètres carrés. Elle porte le nom d’île de Peilz ; on lui a aussi donné récemment celui d’île des Deux-Amants, après une triste catastrophe dont elle fut le théâtre[7]. »
Histoire
Le sol de La Tour-de-Peilz a livré des vestiges celtes, romains et burgondes. On peut fixer l'origine des premières habitations à la Becque[8]. Vers le milieu du XIIe siècle, ce territoire dépend de l'évêque de Sion, qui l'a donné en fief aux comtes du Genevois. Ces derniers inféodent la partie nord aux seigneurs de Fruence[9], et la partie méridionale à des ministériaux qui prennent le nom de La Tour (première mention en 1160). Le Traité de Burier y est signé en instituant la présence de la Maison de Savoie en Pays de Vaud[10]. Vers 1250, Pierre II de Savoie acquiert le château et son territoire. Son successeur, le comte Philippe Ier de Savoie, y fonde en 1282 une ville neuve dotée de franchises, confirmées en 1288 par son successeur Amédée V. Pour renforcer sa position, il fait débuter un agrandissement du château (1282-1288) et contribue à l'édification d'une enceinte urbaine (dès 1284 en bois, 1288 en maçonnerie)[11].
Pendant les guerres de Bourgogne le , la ville est prise et pillée par les troupes confédérées. Après la conquête du Pays de Vaud par les Bernois en 1536, La Tour-de-Peilz fait partie du bailliage de Chillon (soit Vevey dès 1735)[11], organisation politique qui prévaut jusqu'au , date de la Révolution vaudoise.
Politique
Conseil communal
Le conseil communal de la Tour-de-Peilz comprend 85 membres et 6 partis. La composition pour la législature 2021-2026 est la suivante[réf. nécessaire].
La Tour-de-Peilz compte 12 382 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 3 822 hab/km2[1]. Sur la période 2010-2019, sa population a augmenté de 10,2 % (canton : 12,9 % ; Suisse : 9,4 %)[2].
Évolution de la population de La Tour-de-Peilz entre 1850 et 2020[15],[1]
Pyramide des âges
En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'élève à 32,1 %, au-dessous de la valeur cantonale (35 %). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant à lui de 26,4 %, alors qu'il est de 21,9 % au niveau cantonal[16].
La même année, la commune compte 5 679 hommes pour 6 389 femmes, soit un taux de 47,1 % d'hommes, inférieur à celui du canton (49,1 %)[16].
Pyramide des âges de La Tour-de-Peilz en 2020 (%)[16]
La Tour-de-Peilz compte plusieurs établissements scolaires publics et privés. Les Collèges de Cadet Rousselle (1-4 Harmos), Bel-Air (1-6 Harmos), Courbet (1-6 Harmos), Marronniers (7-8 Harmos), Mousquetaires (9-11 Harmos), Charlemagne (5-6 Harmos) ainsi que le gymnase de Burier (CESSEV).
Culture et patrimoine
Patrimoine bâti
Château de La Tour-de-Peilz. Situé au bord du lac, le château a été construit entre 1251-57 par Pierre II de Savoie et détruit en 1476 par les bernois. Sa reconstruction reprend en 1747. Les deux tours rondes datent en partie de l'époque savoyarde[17].
Domaine de La Doges, maison de maître avec son rural, sa tour, ses pavillons d'entrée et son parc, aujourd'hui siège de la section vaudoise de Patrimoine suisse.
Église Saint-Théodule, aujourd'hui temple protestant. Mentionnée depuis le 12 s. et reconstruite aux 16e et 18e s. Le mur nord de l'église est constitué par une partie de l'ancien rempart de la ville, le clocher-porche étant à l'origine une tour-porte[17].
Près de l'église Saint-Théodule (Place du Temple), fontaine de la Liberté avec buste d'Helvétia du peintre et sculpteur français Gustave Courbet.
Villa Augusta (1856-1857) construite par Philippe Franel pour la princesse Augusta de Liegnitz née comtesse de Harach et épouse morganatique du roi de Prusse Frédéric-Guillaume III[18].
Gustave Courbet (1819-1877), peintre français, chef de file du courant réaliste. Engagé dans les mouvements politiques de son temps, il a été l'un des élus de la Commune de 1871. S'exile et meurt à La Tour-de-Peilz, jumelée à Ornans, sa ville de naissance.
Henri Duparc, compositeur français, (1848 - 1933) vit à La Tour-de-Peilz de 1906 à 1913.
La famille d'Igor Markevitch (1912-1983), compositeur et chef d'orchestre, s'y installe en 1916, après avoir quitté la Russie et un bref séjour à Paris.
La photographe Suzi Pilet, co-autrice des histoires d'Amadou, est native de la commune.
Charles Rittmeyer, (1918-2002), théologien et pasteur protestant libéral vaudois, s'y est établi en 1959 après avoir été privé de sa paroisse par l'Église nationale parce qu'« il n'enseigne pas la foi commune ».
Claude Nicollier, (1944), astrophysicien et 1er astronaute suisse, y a passé son enfance. Il a effectué plusieurs vols dans l'espace, et lors d'une mission, a réparé le télescope spatial Hubble.
Claude de Ribaupierre, dit Derib, dessinateur de bandes dessinées, créateur de Buddy Longway, Yakari, etc.
Jean Jardin, (1904-1976), directeur du Cabinet du président du Conseil, Pierre Laval, réfugié en Suisse après la guerre.
Jean-Claude Biver (1949), président du pôle horloger du groupe de luxe LVMH, a acquis en 2005 le château La Poneyre, situé sur les hauteurs de La Tour-de-Peilz.
↑ ab et cGeorges Richard Wipf, Noms de lieux des pays franco-provençaux : région Rhône-Alpes, Suisse romande, Val d'Aoste : histoire et étymologie, La Ravoire, imprimeries réunies de Chambéry, , 342 p. (ISBN2-904234-00-4, BNF34728901, lire en ligne), p. 223
↑ a et bDictionnaire toponymique des communes suisses (Centre de dialectologie, Université de Neuchâtel), Frauenfeld, Lausanne 2005, p. 501.
Gras : Chef-lieu de canton U : Membres de l'union des villes suisses sans pour autant être des villes d'un point de vue statistique C : Communes de plus de 10 000 habitants étant des villes selon l'ancienne définition de 1882, mais pas selon la définition actuelle