La Revue universelle est un ancien périodiquefrançais ayant paru à Paris, de 1920 à 1944. Il est fondé par Jacques Bainville (directeur) et Henri Massis (rédacteur en chef), à la suite de la publication du manifeste « Pour un parti de l'intelligence » dans Le Figaro du . La revue avait pour programme : « Rassembler tout ce qui, dans le monde, prend parti contre la destruction, fortifier et étendre les relations entre les groupes dévoués à la cause de l'esprit ».
Une précédente revue a été publiée sous ce même nom par les éditions Larousse entre 1901 et 1905, dirigée par Georges Moreau (1853-1934)[1].
Durant les années 1930, la Revue universelle marque un certain soutien aux régimes autoritaires et notamment au dictateur Salazar (en particulier sous la plume de Massis). Elle mène, en revanche, dès 1930, dans le sillage de l'Action française, une campagne permanente contre le réarmement allemand, la renaissance du Germanisme et l'apparition du nazisme[3]. Elle figure parmi les premières publications importantes à avoir dénoncé dès l'origine les menaces de l'hitlérisme[3] et l'impréparation des démocraties face à un conflit inévitable avec l'Allemagne.
Après la mort de Bainville (1936), elle se situe dans une dépendance intellectuelle de plus en plus étroite avec l'Action française, et relaie les campagnes du mouvement royaliste en faveur de l'occupation préventive de la Rhénanie, de l'alliance avec l'Italie fasciste et d'une politique continue de réarmement.
Dans son Histoire de la littérature française Kléber Haedens dit : « La Revue universelle s’intéressait plus à l’histoire et à la politique qu’à la littérature »[4].
La Revue universelle disparaît en 1944 à la Libération. Le dernier numéro de la seconde série est numéroté 86-87 et paraît en août 1944, avec un éditorial de soutien à Pétain.
Elle devient par la suite la Revue universelle des faits et des idées à partir de 1974, sous la direction d'Étienne Malnoux (François Natter)[6]. Le directeur de la publication est Jean de Beauregard.
En 2005, après la disparition de Natter, Hilaire de Crémiers reprend la revue et la renomme Nouvelle Revue Universelle dont il est, comme pour Politique Magazine, le directeur de la publication.
Gilles Varange, ancien journaliste de Minute, a été rédacteur en chef de la revue de 2007 à 2009, puis Xavier Walter de 2009 à 2013.
Depuis 2013, la rédaction en chef est assurée par Christian Franchet d'Espèrey, ancien responsable de l'unité Documentaires de France 3, animateur du Cercle Vauban. Il est assisté par Philippe Lallement, responsable de la collection Stratégie des Editions de Flore.
↑ abc et dEugen Weber, Action française: royalism and reaction in twentieth century France, Stanford University Press, 1962, 594 p., p. 503
↑ a et bEugen Weber, Action française : royalism and reaction in twentieth century France, Stanford University Press, 1962, 594 p., p. 279-285
↑Kléber Haedens, Une Histoire de la littérature française, Paris, Grasset, 1970, p. 375.
↑Jacques Prévotat, L'Action française, Paris, PUF, collection « Que sais-je ? », 2004, p. 95.
↑ Natter a collaboré à L'Esprit public (revue) et à Itinéraires (revue) ( Itinéraires, n° 104, juin 1966, n° 105, juillet-août 1966, n° 125, juillet-août 1968 ) sous le pseudonyme d'Etienne Malnoux. Cf. Jean-Paul Gautier, La Restauration nationale : un mouvement royaliste sous la Ve République, Syllepse, 2002, Pierre Pujo, La monarchie aujourd’hui, France-Empire, 1988, p. 172-176