Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace (malgré une appartenance historique à la Lorraine). En 2018, elle compte 2 646 habitants.
Géographie
Localisation
Située dans la vallée de la Bruche, La Broque est au centre de l'agglomération formée avec les communes voisines de Schirmeck et de Rothau, qui compte près de 13 000 habitants.
Outre le bourg, la commune compte de nombreux quartiers, hameaux ou lieux-dits :
Albet (anciennement Albay), aggloméré au bourg de La Broque, séparé du lieu-dit la Claquette par un ruisseau portant son nom ;
la Claquette, adossée à Xurpon (montagne où passe le tunnel ferroviaire) et également agglomérée au bourg de La Broque, comporte ses propres écoles maternelle et primaire, et est desservie par le code postal 67570, différent de celui du bourg (67130). Son histoire est très liée à celle de Rothau dont elle est directement voisine. Cette annexe, simple lieu-dit au départ, s'est réellement développée à partir de l'ère industrielle. Sa localisation en pleine vallée la situait à proximité de plusieurs établissements textiles à proximité (Steinheil et la Rubanerie) ;
Fréconrupt, haut perché sur une colline surplombant l'agglomération ;
Malplaquet, lieu-dit éloigné dans les massifs forestiers ;
Neuves-Maisons, se trouvant au parc d'Albay et ses alentours. Cette annexe se fond aujourd'hui dans La Claquette et La Broque ;
le Pont des Bas, plaine isolée du bourg qui s'étend de la sortie de Rothau côté du pont de la charité jusqu'au croisement de la RD 1420 et de la RD 196. Dans cette plaine se trouvent également la desserte ferroviaire reliant Rothau et Fouday, la RD 1420 et la Bruche qui sépare le lieu-dit et le territoire communal de Rothau ;
les Quelles, isolées dans la forêt, en frontière avec le Bambois, lieu-dit appartenant à la commune de Plaine ;
Salm, qui comporte les ruines du château de Salm (cf. ci-dessous) ;
Vacquenoux, séparé par le Framont du lieu-dit Wackenbach faisant partie de Schirmeck ;
Vipucelle, lieu-dit situé au sud de La Broque, aujourd'hui mélangé à l'agglomération. C'est le lieu de la vallée dont on connaît aujourd'hui la plus ancienne mention, dans le haut Moyen Âge. Certains habitants de la vallée appellent ce lieu-dit le Christ car une statue du calvaire y figure en bas des ruelles.
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Bruche, le ruisseau de Framont, le ruisseau d'Albet, le ruisseau de Haymonru et le ruisseau du Grand Silet[2],[Carte 1].
La Bruche, d'une longueur de 77 km, prend sa source dans la commune de Urbeis et se jette dans l'Ill à Strasbourg, après avoir traversé 37 communes[3].
Deux plans d'eau complètent le réseau hydrographique : l'étang des Framboises, d'une superficie totale de 0,1 ha (0 ha sur la commune) et l'étang du Coucou, d'une superficie totale de 0,3 ha (0,1 ha sur la commune)[Carte 1],[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 995 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 10,7 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Belmont », sur la commune de Belmont à 8 km à vol d'oiseau[8], est de 7,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 341,9 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 30,9 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20,3 °C, atteinte le [Note 2],[9],[10].
Au , La Broque est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle appartient à l'unité urbaine de la Broque[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant huit communes, dont elle est ville-centre[Note 4],[14],[I 1]. La commune est en outre hors attraction des villes[15],[16].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (85,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (84,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (80,5 %), zones urbanisées (8,5 %), prairies (5,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,1 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Commune située dans une zone de sismicité 3 modérée[20].
Toponymie
Du germanique vor « d'avant » + brücke « pont »[21], francisé en La Broque. Ou de broccos qui signifie éperon, pointe. Vorbruck en 1623[21], La Broque en 1793, Vorbruck en 1871-1918.
Histoire
À l’origine de La Broque se trouve un prieuré fondé au IXe siècle et dépendant de l’abbaye bénédictine de Senones[22]. C'est l'origine la plus ancienne de toute la vallée : elle remonte à 826 avec le lieu-dit Vipucelle.
La commune faisait partie de la principauté de Salm (comté de Salm) jusqu'en 1789. Par la suite elle est annexée au département des Vosges de 1793 à 1871[23].
Les premières filatures mécaniques de coton du département des Vosges sont fondées par l'Anglais John Heywood en 1806, pionnier du coton dans les Vosges, dont les installations industrielles seront par la suite reprises par la société du baron Aimé-Benoît Seillière (1776-1860) et son cousin Benoît-Aimé Seillière, puis le fils de ce dernier, Nicolas-Ernest Seillière (1805-1865).
C'est sur le territoire de la commune que se trouvait le camp de concentration nazi[24] connu sous le nom de camp de Schirmeck ou Vorbruck pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ce camp n'a fait l'objet d'aucune mesure de conservation. Il se situait sur l'emplacement que traverse la rue du Souvenir. Il se trouvait à proximité de celui du Struthof.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[31].
En 2021, la commune comptait 2 595 habitants[Note 5], en évolution de −4,03 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est plus âgée que celle du département. En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 31,2 %, soit un taux inférieur à la moyenne départementale (35,7 %). Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (28,8 %) est supérieur au taux départemental (24,9 %).
En 2020, la commune comptait 1 302 hommes pour 1 307 femmes, soit un taux de 50,1 % de femmes, inférieur au taux départemental (51,35 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Pyramide des âges de la commune en 2020 en pourcentage[I 2]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,4
90 ou +
1,4
8,4
75-89 ans
12,2
16,8
60-74 ans
18,5
24,6
45-59 ans
22,6
16
30-44 ans
17
16,4
15-29 ans
14,7
17,5
0-14 ans
13,6
Pyramide des âges du département du Bas-Rhin en 2021 en pourcentage[33]
« La Broque », in La Haute vallée de la Bruche, Patrimoine d’Alsace, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Éditions Lieux Dits, Lyon, 2005, p. 44-48 (ISBN978-2-914528-13-9)
Charles-Laurent Salch, Nouveau Dictionnaire des Châteaux Forts d'Alsace, Ittlenheim, alsatia, Conception et réalisation Lettrimage, , 384 p. (ISBN2-7032-0193-1)
Salm, co La Broque, pp. 279 à 283, Dessins de relevés et d'illustration sont de Walter Herrmann, André Lerch, Christian Rémy. Images de synthèse de Fabien Postif et Photos de Dominique Martinez
Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 663 p. (ISBN2-7165-0250-1)
Jacques Granier " Schirmeck, histoire d'un camp de concentration - Sicherungslager Vorbruck b/Schirmeck i. Elsass " Editions des Dernières Nouvelles 1968
Broque (la), Ruine du château Salm, Cimetière mennonite, Ancienne ferme mennonite, pp. 73 à 74
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de la Broque comprend cinq villes-centres (La Broque, Lutzelhouse, Rothau, Schirmeck, Wisches) et trois communes de banlieue.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Frediano Sessi, « Schirmeck-La Broque, Struthof », Témoigner. Entre histoire et mémoire. Revue pluridisciplinaire de la Fondation Auschwitz, no 117, , p. 113–117 (ISSN2031-4183, DOI10.4000/temoigner.783, lire en ligne, consulté le )
↑Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 663 p. (ISBN2-7165-0250-1)
la Broque Cimetière mennonite et ancienne ferme mennonite protégés au titre de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques (éléments inscrits sur l’inventaire supplémentaire par arrêté du 21 décembre 1984), pp. 73-74