Issue d'une noblesse polonaise appauvrie, Léopold Zborowski est le fils d'Antoni Zborowski et Paulina née Wilczyńska[1],[2].
Diplômé de l'université Jagellon (Cracovie), il arrive à Paris au printemps 1913, aidé financièrement par ses parents. Il étudie l'histoire de l'art à la Sorbonne et rédige des poèmes, qu'il publie dans la revue Polonia[3]. Il veut devenir critique d'art et fréquente la bohème parisienne. La déclaration de guerre en août 1914 surprend le jeune polonais et le coupe de sa famille. Comme sujet austro-hongrois, il est enfermé au camp d'Argenton-sur-Creuse. Libéré, il entreprend de vendre des estampes, des livres anciens puis des tableaux[4]. Il vit au 3 de la rue Joseph-Bara, où son voisin est Moïse Kisling, qui lui fait rencontrer Modigliani[2].
Léopold s'installe avec Anna Sierzpowska, qui est aussi un des modèles attitrés du peintre italien et de Kisling. Léopold l'avait rencontrée un peu après août 1914, à la brasserie de La Rotonde, où se réunissent de nombreux Polonais en exil. Elle le retrouva durant l'hiver 1915, très affaibli, et elle prit soin de lui en lui offrant un séjour du côté de Saint-Tropez. Peu après Maurice Utrillo exécute un portrait du couple[2].
À partir de juillet 1916, Léopold, très lié à Modigliani, devient son marchand exclusif, organise ses expositions, lui achète ses toiles pour la somme de 15 francs versés chaque jour, et son domicile sert souvent d'atelier à l'artiste, qui peindra de lui trois portraits authentifiés (cf. ci-dessous). Le marchand Paul Guillaume cherchera ensuite à récupérer Modigliani en exclusivité[5].
En 1918, Léopold prend pour assistante Pauline Jourdain, qui devient son amante. Elle fut le dernier modèle de Modigliani, et figure dans l'une de ses dernières toiles, Portrait de Paulette Jourdain (fin 1919), lequel tableau fut d'abord la propriété de Léopold[6].
Le 17 février 1919, Max Jacob dédicace « au poète, charmant homme et mon ami » l'un des 20 exemplaires de l'édition originale de son Phanérogame illustré d'une eau-forte de Picasso (Paris, 1918)[7]. Cette année-là, Zborowski organise une belle exposition de ses peintres à Londres[2].
En 1923, le collectionneur et philanthrope américain Albert Barnes arrive à Paris et achète à Zborowski plus d’une centaine de toiles de Soutine et une dizaine de Modigliani. D'autres grands collectionneurs deviennent ses clients, comme Jonas Netter[5].
En 1924, Pauline Jourdain met au monde Jacqueline (1924-2001), fille de Zborowski.
En 1930, la galerie expose l'œuvre du photographe Thomas 0. Bouchard (1895-1984)[12] et en 1931, Esther Carp, artiste polonaise arrivée en France en 1925.
La galerie connaît des difficultés en 1931[réf. nécessaire], comme beaucoup d'autres.
Les œuvres et les activités de Zborowski font ensuite l'objet de travaux d'études et d'expositions par différents historiens d'art, dont entre autres Marc Restellini, petit-fils d'Isaac Antcher[5].
Notes et références
↑Selon l'acte de décès no 578, dans l'état-civil de la ville de Paris 6e arrondissement, année 1932.
↑Très beaux livres illustrés des XIXe et XXe siècle, manuscrits, Ader, Picard et Tajan, catalogue de vente, Hôtel Drouot, du 4 juin 1986, lot n° 91 — sur HAL.
(pl) Lila Dmochowska, Leopold Zborowski - główny bohater historii o Modiglianim i artystach paryskiej cyganerii, Universitas, 2014, (ISBN9788324223824).