En 1988, sur l'île d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, des troupes militaires françaises donnent l'assaut, après l'assassinat de quatre gendarmes, à la gendarmerie, puis la prise d'otages par des indépendantistes Kanak de vingt-sept gendarmes mobiles, entre les deux tours de l'élection présidentielle.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Mathieu Kassovitz rencontre d'abord des Kanaks en 2001, avant d'écrire le scénario, pour leur demander la permission de faire un film sur leur histoire[2]. Kassovitz met ensuite deux ans à écrire une première version du scénario[2]. Alors que la situation politique évolue, que Kassovitz fait de nouveaux voyages en Nouvelle-Calédonie et qu'il recueille de nouveaux témoignages (tant de soldats que de Kanaks), le scénario est remanié et 25 versions différentes sont écrites en l'espace de huit ans[2].
Tournage
Initialement prévu pour être filmé en Nouvelle-Calédonie, sur les lieux de la prise d'otages d'Ouvéa, le tournage a finalement été déplacé en Polynésie française à la suite de l'opposition d'une partie de la population calédonienne, y compris kanak.
Sortie
Critiques et polémiques
De nombreuses polémiques ont précédé la sortie du film. Alors que la production avait demandé les moyens de l'Armée française pour reconstituer certains décors, celle-ci a refusé après avoir pris connaissance de l'esprit du scénario, contraire selon elle à la version historique et la remettant en cause de manière trop militante[4].
Toujours en réaction au scénario, au parti pris de l'auteur et à l'opposition d'une partie de la population locale kanak, il a été impossible de tourner le film sur les lieux du drame pour des raisons de sécurité. Il a donc été tourné en Polynésie française, avec le soutien des autorités politiques locales[5]. Le film ne sera pas diffusé en Nouvelle-Calédonie au moment de sa sortie en salle. Le seul exploitant sur l'île l'a refusé au motif que l'œuvre de Kassovitz serait « très caricaturale et polémique » accusant le film de « rouvrir des plaies cicatrisées »[6]. Selon Jean Bianconi, le substitut du procureur qui est intervenu dans les négociations, « ce film ne donne qu'une vision partiale et inexacte des faits qui ne servira pas la cause de la réconciliation entre les communautés et portera un coup terrible à toutes les familles des victimes : gendarmes, militaires du 11e choc tombés lors de l’assaut, kanaks, qui voient ainsi ravivée une douleur que seul le temps peut apaiser »[7].
Il est ensuite diffusé dans des salles de Nouméa, puis dans le reste de l'île.
Accueil
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Le film est éreinté par la critique, et rencontre un box-office très faible[8]. Le film n'est nommé qu'une seule fois aux César 2012, pour la meilleure adaptation, Mathieu Kassovitz réplique violemment sur Twitter : « J'encule le cinéma français. Allez vous faire baiser avec vos films de merde[9]. »
↑Mathias Faurie et Mélissa Nayral, « L'Ordre et la morale : quand l'industrie du cinéma bouscule la coutume kanak », Le Journal de la Société des Océanistes, , p. 121–136 (ISSN0300-953x, DOI10.4000/jso.6641, lire en ligne, consulté le )