Le terme allemand Kommandantur (litt. « commandement militaire ») désigne à la fois, dans le cadre général de l'administration militaire allemande (la Militärverwaltung), les services de commandement, le bâtiment où ils sont regroupés et le territoire concerné.
Durant la Première Guerre mondiale, en Belgique, l'évolution des opérations militaires et le rapprochement du front en 1917 vont entraîner une diminution territoriale de l'aire de contrôle de l'une ou l'autre Kommandantur (notamment dans le Hainaut et le Sud-Luxembourg) au profit des « zones d'étape » (Kriegs-Etappenwesen) : des territoires en arrière du front, en théorie distants les uns des autres tout au plus d'une journée de marche, où étaient regroupées les infrastructures nécessaires à la prise en charge des troupes (comprenant entre autres zones d'hébergement, centres de ravitaillement et hôpitaux militaires).
Durant la Seconde Guerre mondiale, le Reich réorganise les Kommandanturen de manière hiérarchique, structurant celles-ci en fonction de l'importance et de l'étendue du territoire qu'elles administrent :
L'Oberfeldkommandantur (OFK) est au sommet de la hiérarchie : c'est une unité de commandement militaire au niveau par exemple d'une région française (Ober signifiant « supérieur ») ;
La Feldkommandantur (FK) est une unité de commandement militaire au niveau par exemple d'un département français ou d'une province belge (Feld signifiant « champ », et par extension, « zone ») ;
La Kreiskommandantur (KK) est une unité de commandement militaire au niveau par exemple d'un arrondissement français (Kreis signifiant « cercle » et désignant par extension un arrondissement allemand) ;
L'Ortskommandantur (OK) est l'échelon territorial le plus restreint de la hiérarchie : c'est une unité de commandement militaire au niveau par exemple d'une commune (Ort signifiant « lieu » ou « localité ») ;
La Standortkommandantur (STK) : commandement administratif de garnison ;
La Hafenkommandantur : commandement de port - capitainerie.
En signe de domination des territoires occupés, l'armée allemande avait pour coutume d'installer ses Kommandanturen dans des bâtiments remarquables : châteaux, manoirs, édifices historiques ou hôtels particuliers.
En 1940 est installé sur la place de l'Opéra, à l'angle de la rue du 4-Septembre et de l'avenue de l'Opéra, le siège de la Kommandantur de Paris, officiellement intitulée Platzkommandantur des Kommandanten von Gross-Paris (Kommandantur du Commandant du Grand Paris). Le commandement du Gross-Paris en question s'installe, lui, à l'hôtel Meurice, où siègent les différents gouverneurs militaires de la ville.
Une Platzkommandantur est brièvement installée à Lyon. Celle-ci sera supprimée le [2], puisque la ville de Lyon faisait partie de la zone libre[Information douteuse] et qu'auprès de la population française, le régime nazi souhaitait conserver l'illusion de l'autonomie du gouvernement de Vichy.