Justyna Maria Kowalczyk-Tekieliécouter, née le à Limanowa, est une fondeusepolonaise. Elle est l'une des meilleures fondeuses de l'histoire. Elle a remporté cinq médailles olympiques dont deux titres en 2010 et 2014, huit médailles aux Championnats du monde dont deux titres, tous deux obtenus lors de l'édition 2009 de Liberec, et quatre gros globes de cristal en 2009, 2010, 2011 et 2013. Elle compte soixante-quatre podiums dont trente-et-une victoires individuelles depuis 2006 (unique Polonaise à avoir remporté une épreuve de Coupe du monde). Elle présente l'un des plus beaux palmarès du ski de fond où seul le Nordic Opening manque à son palmarès malgré deux podiums. Elle est élue sportive polonaise de l'année en 2009, 2010, 2011, 2012 et 2013.
Biographie
Carrière
Débuts
Kowalczyk démarre au niveau international en 2000 à l'occasion des Championnats du monde junior. L'année suivante, elle prend son premier départ en Coupe du monde à Cogne. Elle est médaillée d'argent en sprint aux Championnats du monde junior de 2003. Cette année, elle est sélectionnée pour les Championnats du monde à Val di Fiemme.
2005 : Suspension
Lors des Championnats du monde de 2005 à Oberstdorf en Allemagne, Kowalczyk participe à quatre épreuves avant d'être ensuite disqualifié. Ceci fait suite à un contrôle positif à la dexaméthasone lors d'une compétition mineure sur le même site le [1]. La dexaméthasone est une substance qui est autorisé hors compétition mais interdit en compétition. Il agit comme un anti-inflammatoire et un immunosuppresseur. Kowalczyk a utilisé la substance pour soulager une douleur au niveau du tendon d'Achille.
Le , la commission dédiée au dopage de la FIS impose à Kowalczyk une suspension de deux ans (du au ). Fin , la FIS a déterminé que, depuis la dexaméthasone était un glucocorticostéroïde, elle a été classé comme une substance inscrite sur la liste des substances interdites de l'Agence mondiale antidopage, et donc la période de suspension pour la première infraction est au maximum d'un an. La FIS réduit donc la suspension à un an.
Kowalczyk fait ensuite appel devant la Tribunal arbitral du sport (TAS) qui juge que Kowalczyk n'a pas utilisé la dexaméthasone pour améliorer ses performances sportives. Elle admet avoir agi par négligence, mais cela ne justifie pas un an de suspension. Selon le TAS, une période de suspension réduite qui se termine le (le jour de l'audience), serait la décision la mieux proportionnée.
2006-2008 : premiers succès
Il faut attendre , pour qu'elle figure sur un podium de Coupe du monde, avec une troisième place au 10 km classique d'Otepää. C'est au même endroit et sous le même format de course qu'elle signe son premeier succès un an plus tard. Entre-temps, elle a remporté une médaille de bronze au 30 km des Jeux olympiques de Turin en seulement dominée au sprint par Katerina Neumannova et Julija Tchepalova[2]. Il s'agit du premier podium olympique pour son pays en ski de fond.
2009-2013 : titres en Coupe du monde, aux Jeux olympiques et Championnats du monde
En , elle prend part à ses quatrièmes championnats du monde. Lors de cette édition des Mondiaux, elle obtient sa médaille avec celle de bronze obtenue lors du 10 km classique, alors qu'elle est citée comme favorite[3]. Ensuite, elle connait son premier grand succès en carrière, en remportant la médaille d'or sur la poursuite (7,5 km en classique + 7,5 km libre) en battant dans la fin de course la Norvégienne Kristin Størmer Steira[4]. Pour finir, elle remporte un second titre mondial sur le trente kilomètres libre.
Aux Jeux olympiques d'hiver de 2010, elle remporte la médaille d'argent sur le sprint classique derrière Marit Bjørgen avant de gagner celle de bronze lors de la poursuite quinze kilomètres où elle prive Kristin Størmer Steira d'une médaille au sprint final[5].
Le , elle remporte le premier titre olympique de sa carrière lors de la dernière épreuve féminine, le trente kilomètres classique où elle bat au sprint sa nouvelle rivale Marit Bjørgen qui cherchait à remporter une quatrième médaille d'or durant ces Jeux[6]. La raison de ces succès vient possiblement des nombreuses heures passées à l'entraînement par Kowalczyk qui accumule 200 jours de camp par an[7].
Lors du Tour de ski 2010-2011, elle gagne quatre étapes et tient face à Therese Johaug pour remporter pour la deuxième fois après 2009 la course. Surtout cela contribue à son troisième succès de rang au classement général de la Coupe du monde. Lors des Championnats du monde à Oslo, elle est battue deux fois par la favorite locale Marit Bjørgen sur le dix kilomètres classique et le skiathlon (médaille d'argent) et gagne aussi la médaille de bronze au trente kilomètres libre.
Pour entamer la saison 2011-2012, elle est cinquième du Nordic Opening, mais revient au sommet avec une victoire au dix kilomètres classique de Rogla. Sur le Tour de ski, elle de nouveau dominatrice avec notamment trois victoires à Oberhof et la victoire finale. Elle réalise, peu après, le doublé à Otepää (sprint et dix kilomètres classique), puis gagne le sprint de Moscou et pour finir le dix kilomètres à Szklarska Poreba, devant ses supporters pour son unique victoire en Pologne dans l'élite. Cependant, elle doit abandonner le titre de la Coupe du monde à Marit Bjørgen, Kowalczyk finissant cinquième des Finales à Falun.
En 2012-2013, elle continue avec son habitude sur le Tour de ski, gagnant cinq étapes (portant son total à 14) et son quatrième succès final. Aux Championnats du monde à Val di Fiemme, elle doit attendre l'ultime épreuve, le trente kilomètres classique pour glaner une médaille, qui est d'argent, Marit Bjørgen battant Kowalczyk de 3,7 secondes[8]. Cet hiver voit la polonaise finir pour la quatrième fois en tête du classement général de la Coupe du monde (record partagé avec Bjørgen).
2014 : un deuxième titre olympique
Durant la saison 2013-2014, elle débute par deux victoires d'étapes sur le Ruka Triple (Nordic Opening) qu'elle finit au quatrième rang puis gagne le dix kilomètres classique de Lillehammer et le sprint d'Asiago. Ensuite, elle décide de ne pas prendre le départ du Tour de ski, car mécontente du remplacement d'une course en style classique par un sprint libre, programme pouvant défavoriser la Polonaise spécialiste de la technique classique[9]. Ensuite, lors des Jeux olympiques de Sotchi, elle obtient le titre olympique (son deuxième en carrière) sur le 10 km classique devant Charlotte Kalla malgré une légère fracture au pied contractée deux semaines auparavant[10]. Elle abandonne ensuite sur le 30 km. Priviligiant sa rééducation, elle met à terme à sa saison qu'elle occupe à la douzième position finale[11]. En , elle révèle qu'elle souffre d'une dépression depuis plus d'un an et demi[12].
Avant le début de la saison 2014-2015, a annoncé vouloir poursuivre sa carrière au moins jusqu'en 2018, année olympique, ayant retrouvé de la motivation[13]. Elle obtient son meilleur résultat de la saison 2015 lors des Mondiaux de Falun lors du sprint par équipes avec Sylwia Jaśkowiec avec une médaille de bronze. Quelques jours plus tard, début mars, elle ajoute un succès important dans sa carrière en s'imposant sur la Vasaloppet, grande course de ski en marathon[14]. Elle gagne aussi la renommée Birkebeinerrennet en 2017, 2018 et 2019. En 2015 et 2016, elle affiche aucun podium individuel dans la Coupe du monde a son compteur pour la première fois depuis de nombreuses années (13e et 16e du classement général respectivement).
En 2017, elle ajoute un 31e succès (50 en comptant les étapes de tours) à sa collection dans la Coupe du monde à l'occasion du skiathlon disputé sur la future piste des Jeux olympiques de Pyeongchang, à Alpensia.
Aux Jeux olympiques d'hiver de 2018, pour sa quatrième participation, elle est 22e du sprint classique, 17e du skiathlon, 14e du trente kilomètres classique, septième du sprint par équipes et dixième du relais.
En 2019, elle est présente pour sa dernière sélection en équipe nationale aux Championnats du monde à Seefeld. Depuis qu'elle a quitté le circuit de Coupe du monde, elle a pris les rênes de l'équipe nationale féminine polonaise en compagnie de son entraîneur Aleksander Wierietielny[15].
Vie personnelle
En 2014, elle soutient avec succès sa thèse de doctorat, qui a pour thème l'entraînement et la technique du skieur de fond, à la faculté des sciences physiques de Cracovie[16].
Elle se marie en septembre 2020 avec le grimpeur Kacper Tekieli(en) avec lequel elle a un enfant. Tekieli meurt en mai 2023 des suites d'une avalanche sur le Jungfrau[17].
Palmarès
Jeux olympiques d'hiver
Justyna Kowalczyk participe à trois éditions des Jeux olympiques. Lors de la première participation, en 2006, elle remporte une médaille de bronze sur le 30 kilomètres. Quatre ans plus tard, elle remporte son premier titre olympique, toujours sur la distance du 30 kilomètres. Elle remporte également une médaille d'argent sur le sprint classique, et une médaille de bronze, sur le skiathlon. En 2014, elle remporte un deuxième titre olympique en s'imposant sur le 10 kilomètres classique.
Justyna Kowalczyk a remporté huit médailles aux Championnats du monde dont deux titres en 2009 en poursuite et sur le 30 km. En 2005, elle est disqualifiée pour utilisation de dexaméthasone[1] qui est un produit interdit et est suspendue un an.
Vainqueur du classement de la distance en 2009, 2010, 2011 et 2013.
65 podiums :
64 podiums en épreuve individuelle : 31 victoires, 22 deuxièmes places et 11 troisièmes places.
1 podium en épreuve par équipes.
Courses à étapes
Gagnante des Finales en 2009.
Gagnante du Tour de ski en 2010, 2011, 2012 et 2013.
40 podiums sur des étapes : 19 victoires, 11 deuxièmes places et 10 troisièmes places.
Classements en Coupe du monde
Justyna Kowalczyk a remporté le gros globe de cristal à quatre reprises en 2009, 2010, 2011 et 2013 auxquels s'ajoutent cinq petits globes de cristal dont un en sprint et quatre en distance. Dans les circuits intégrés à la Coupe du monde, elle a remporté à une reprise les Finales (2009) et à quatre reprises le Tour de ski (2010, 2011, 2012 et 2013). Seul le Nordic Opening ne figure pas à son palmarès malgré deux podiums en 2011 et 2013.
En trois participations aux Championnats du monde juniors, Justyna Kowalczyk n'a remporté aucune médaille, son meilleur résultat est une quatorzième place sprint en style libre en 2002 à Schonach.