Le chef-lieu est appelé localement Veulla (= « ville »), et se situe au centre de la cuve de Cogne, à côté des Prés de Saint-Ours, un vaste replat qui n'est pas constructible selon les statuts communaux.
Cogne se trouve à 140 km de Turin, 160 km de Genève et 26 km d'Aoste.
Veulla se divise en plusieurs parties :
Desot Veulla (Ville-dessous), la partie basse, près de l'église Saint-Ours ;
Métanéire, la partie centrale comprenant entre autres l'église Saint-Ours et la maison communale ;
Sonveulla, le centre historique, la partie d'en haut ;
Laydetré[2], la partie accueillant actuellement le départ de la télécabine et les pistes de ski de pente ;
Son-lou-Prò[3], la dernière partie vers le Valnontey.
Toponymie
Le toponyme dérive du mot Cougn, qui dans le patois local signifie coin, référé à la position et à l'aménagement du chef-lieu.
Les prés de Saint-Ours ; à l'arrière-plan : le Grand Paradis.
Une vue des prés de Saint-Ours.
La civilisation du haut val de Cogne, correspondant aux villages de l'actuelle commune de Cogne, se développa le long des chemins muletiers qui le reliait aux vallées arpitanes du Piémont et avec le Canavais, par le col du Rancio et le col de l'Ariette.
Cet héritage est représenté aujourd'hui par le patois cognein, qui se différencie des autres parlers valdôtains et ressemble plutôt aux patois des hautes vallées francoprovençales piémontaises, et par la cuisine cogneine, où l'ingrédient principal est souvent le riz, élément traditionnel de la cuisine piémontaise[4].
La commune a aussi été réputée pour ses mines de fer, situées sur les pentes du mont Créyaz, au lieu-dit Colonne. Elles furent exploitées probablement dès l'Antiquité, certainement au XVe siècle, et jusqu'en 1978. La magnétite que l'on extrayait alimentait l'industrie sidérurgique Cogne, située à Aoste. L'exploitation et les besoins en combustible pour fondre le minerai expliquent sans doute que le versant du mont Créyaz soit entièrement déboisé.
Le « délit de Cogne »
Le , un événement troubla la vie des habitants de Cogne, lorsqu'un enfant âgé de 3 ans, Samuele Lorenzi, fils d'une famille originaire de Bologne, fut tué. Cette affaire, appelée Le délit de Cogne par la presse italienne, eut pour issue la condamnation, prononcée définitivement par la Cour de cassation le , de la mère de Samuele, Anna Maria Franzoni, suspecte principale dès le début des enquêtes, à seize ans de réclusion.
Cette affaire a attiré l'intérêt de l'opinion publique italienne sur Cogne pendant des années, surtout à cause de l'extraordinaire attention qui lui a été réservée par la presse.
Cogne est connue pour l'ancienne tradition de ses dentellières, un secret que les femmes cogneines ont transmis de mère en fille jusqu'à nos jours. Une exposition permanente a lieu en face de l'église du chef-lieu de Cogne, rue docteur César Grappein, dans la soi-disant Maison di pitz (qui signifie Maison des dentelles, dans le patois cognein).
La Ligne de chemin de fer Cogne - Eaux-Froides, reliant le bassin minier de Cogne avec la vallée centrale, avec le village de Colonne et le centre des visiteurs (village minier) ;
Le château royal des évêques d'Aoste, à côté de l'église paroissiale à Métaneyre ;
Selon une légende, les habitants de Cogne décidèrent de bâtir une église au village, puisqu'il était trop difficile de rejoindre la chapelle du Crêt, surtout en hiver. Ils choisirent de la bâtir au hameau Lisardey, mais lorsqu'ils y portèrent les reliques, le lendemain ils les retrouvèrent toujours de l'autre côté de la Grand Eyvia. Après plusieurs fois, ils comprirent qu'il s'agissait d'un signe divin, et construisirent l'église à l'endroit où elle se trouve encore de nos jours.
Le pont de Chevril était un pont sur la Grand Eyvia, situé sur la commune d'Aymavilles le long de la RR 47. Il s'est écroulé le , et constituait l'un des chefs-d'œuvre de l'architecture alpine du val de Cogne. Il avait été projeté par le Corps Royal du Génie civil de Turin en 1865 pour relier Cogne à Aoste. Il représentait une œuvre sans aucun doute remarquable sous le profil de l'ingénierie.
Devétéya de Cogne, célébrant la désalpe, le jour de la Saint-Michel (). Dans ce sens, le patois cognein représente une exception, vu que les termes inalpe et désalpe, indiquant respectivement la montée et la descente des alpages lors de la transhumance, sont remplacés par vétéya et devétéya, qui dérivent du verbe vétì (= vêtir), suggérant l'idée selon laquelle la montagne se vêt et se dévêt des vaches[6].
L'ascension finale de Cogne, classée en 2e catégorie, fut grimpée lors de la 15e étape du Giro 2022. Giulio Ciccone remportait cette étape en échappée[7].
Un télésiège 2-places à pince fixe dessert depuis les hauteurs du village une piste pour débutants. Un télécabine équipé de cabines 14 places part depuis 1990 du même endroit et rejoint Moncuc à 2 059 m d'altitude. De là, plusieurs pistes rejoignent le village. Le télésiège 2-places de Grand Crot, construit en 1973, rejoint relativement lentement le sommet du domaine. Un fil-neige a été installé dans le village même.
La saison d'exploitation en hiver commence généralement à la mi-décembre, et se termine à la fin mars.
Le tourisme à Cogne est favorisé en particulier par sa position au cœur du Parc national du Grand-Paradis et par le fait de faire partie des Perles des Alpes, Cogne étant la seconde localité valdôtaine à avoir été choisie après Chamois.
Les parties dans lesquelles chef-lieu se divise sont : Sonveulla (fr. "Sonville", le centre historique), Desot veulla (fr. Ville dessous), Métanéire (la partie centrale, comprenant l'église et la maison communale), Laydatré (fr. Au-delà des trois, près des implantations de ski et de la télécabine), Son-lou-pro (fr. Au-dessus des prés, la partie haute, vers le Valnontey) ;
Gimillan offre l'un des plus beaux panoramas sur la cuve de Cogne ;
La vallée se divise en deux vallons, à l'ouest se trouve le Valnontey, au sud, le Valeille, où se trouvent les cascades de Lillaz.
↑Ce toponyme signifie en patois cognein littéralement « au-delà des trois » sous-entendant les trois parties historiques du chef-lieu (Sonveulla, Desot-Veulla et Métanéire), Laydatré étant la partie nouvelle bâtie récemment pour accueillir les installations de ski.