Judit Elek se révèle comme une des pionnières les plus importantes du « cinéma direct », issu du documentaire, qu'elle a expérimenté d'abord au studio Béla Balázs puis à Istenmezeje. Sa première expérience de « cinéma direct » date de 1963 avec Rencontre (Találkozás) dont elle dit : « Je voulais filmer mes idées en me servant d'un réel non déterminé par moi, mais par lui seul. » À travers ses premières réalisations, Judit Elek conçoit le « cinéma direct » « comme un mode d'expression spécifique, susceptible d'appréhender la réalité des êtres et des choses avec une profondeur que ne peut atteindre le cinéma traditionnel, en Hongrie, alors en pleine mutation. »[2]
Son premier long métrage de fiction date de 1969 : La Dame de Constantinople (Sziget a szárazföldön), portrait d'une vieille dame seule obligée de se séparer d'un appartement trop coûteux. Après la réalisation d'Une simple histoire (Egyszerű történet) en 1975, elle abandonne l'expérience de "cinéma direct" parce qu'elle estime en avoir épuisé les potentialités mais surtout par scrupule, car l'intrusion de la caméra dans la vie de ceux qu'elle filme peut, à la fin, les mettre en danger. « Le cinéma joue un rôle dans leur vie même, c'est une responsabilité et, pour le moment, cette responsabilité-là, je n'en veux plus », dit-elle à Françoise Audé pour la revue Positif en .