Fils de militaire, il passe une partie de la Deuxième Guerre mondiale en Algérie, où son père s'est réfugié en 1940 pour continuer le combat malgré l'armistice. Après la guerre, la famille rentre en Alsace et il conserve des liens étroits avec deux Algériens qui l'accompagnent[3]. Sensibilisé à la question du tiers-monde, il adopte dès l'adolescence des idées anticolonialistes. À l'occasion d'un voyage en Égypte et en Israël (1953), il découvre la cause palestinienne. À son retour, il adhère au Parti communiste français et devient instituteur[2].
Jean-Louis Hurst n'était pas objecteur de conscience mais « déserteur engagé » contre la guerre coloniale. Cette dernière finie, il se présente dans une caserne le . Après quelques mois de prison, il finit son temps de service[5].
Le Déserteur
En 1960, sous le pseudonyme de Maurienne[6], il publie aux Éditions de MinuitLe Déserteur, un manifesteanticolonialiste[2]. Celui-ci est immédiatement interdit et saisi[7]. L'auteur et son éditeur, Jérôme Lindon, sont poursuivis et condamnés pour «provocation de militaires à la désobéissance». L'ouvrage circule cependant dans le milieu étudiant et, en 1962, les Éditions de Minuit publient un ouvrage racontant le procès, Provocation à la désobéissance, le procès du Déserteur»[8].
Enseignement
Après la fin de la guerre, il reste pendant quelques années en Algérie, où il enseigne au collège de Larba Nath Iraten et à l'École des cadets de la Révolution[9], puis rentre en France en 1968 et enseigne jusqu'en 1972.
Journalisme
En 1973, il entre à Libération comme journaliste, peu après sa création. Il travaille surtout sur des sujets sociaux et éducatifs[4]. Au début des années 1980, il est l'un des premiers à observer et à décrire l'émergence du raï. Pendant les années 1990, il fait partie du Comité international de soutien aux intellectuels algériens[9].
Décès
Conformément à ses volontés, Jean-Louis Hurst est enterré le dans le cimetière chrétien de Diar Es-Saâda à Alger, aux côtés de son épouse, Heike[8].