4 OXIDES (Hydroxides, V[5,6] vanadates, arsenites, antimonites, bismuthites, sulfites, selenites, tellurites, iodates) 4.D Metal:Oxygen = 1:2 and similar 4.DA With small cations 4.DA.05 Quartz SiO2 Space Group P 3121,P 3221 Point Group 3 2
Le jaspe est une roche sédimentaire contenant de 80 à 95 % de silice, souvent classée avec les quartz microcristallins mais qui peut aussi contenir de l'argile.
Elle est constituée de radiolairescalcédonieux pris dans un ciment de calcédoine. Sa cassure est écailleuse, parfois conchoïdale. Le jaspe peut avoir plusieurs aspects : tacheté, rubané, rouge (ou oriental), à taches rouges sur fond vert, noir (de Sicile), etc. Par contre, il ne contient pas de grains de quartz détritique. D'origine sédimentaire ou volcanique, c'est donc un minéral de transformation, parfois classifié comme minéral, parfois comme roche, selon le point de vue ou son taux d'impuretés. Sa particularité essentielle, outre son abondance, est sa large palette de coloris naturels. On peut estimer, a priori, qu'aucun coloris n'est impossible pour le jaspe, ce qui, d'ailleurs, rend complexe son identification.
Variétés
Il existe un grand nombre de jaspes dans la nature. Autrefois, ils étaient nommés par leurs couleurs dominantes, ou encore avec les corps minéraux ou cristaux qu'ils étaient susceptibles de contenir : ainsi, le jaspe pyritifère, le jaspe quartzifère, le jaspe argileux, jaspe rouge… Ils faisaient l'objet de collections spécialisées.
Plus argileux que les lydiennes, formées de quartz en très petits cristaux, de quelques radiolaires encore visibles, de matière charbonneuse ou graphiteuse (d'où leur couleur), elles sont généralement considérées comme issues de dépôts marins.
Les phtanites annoncent souvent le passage à des schistes.
Le jaspe a également été utilisé pour tailler des outils : c'est le cas du jaspe de Fontmaure[9],[10] par exemple, mais aussi, très localement, du jaspe de Bretagne.
Bijoux
Le jaspe est connu pour avoir été le bijou préféré dans le monde antique, son nom peut être retracé en arabe, en persan, en hébreu, en assyrien, en grec et en latin. Sur l'île minoenne de Crète, le jaspe a été sculpté pour produire des sceaux vers 1800 av. J.-C., comme en témoignent les découvertes archéologiques dans le Palais de Knossos.
Les chrétiens du Moyen Âge se servaient du jaspe sanguin, pour graver des scènes de la Crucifixion, ce qui amena l’appellation de « pierre des martyrs », compte tenu des taches rouges d'oxyde de fer, contenues dans la pierre, qui évoquent les gouttelettes de sang, ou la couleur du soleil couchant, d'où le nom héliotrope donné à la pierre[11].
Vase aux griffons, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.
Le célèbre vase de Kolyvan ou « Tsarine des vases », pesant 19,2 tonnes[21], est le symbole de l'extrême professionnalisme des tailleurs de pierre de l'Altaï et la preuve irréfutable de la richesse unique de cette chaîne de montagnes. Le vase a été conçu par l'architecte Avraam Melnikov(en), qui a lui-même supervisé la fabrication de 1831 à 1843. C'est un processus extrêmement difficile de travailler un bloc de cinq mètres de « jaspe de Resnev » pendant plus de onze ans. Un bloc monolithique trouvé en 1819 dans la montagne Revnyoukha[Note 3], et extrait en . Cette variété de pierre est très dure, mais en même temps fragile et incapable de résister à des chocs. La coupe ovale, de 5 mètres de long sur 3,25 mètres de large, a été taillée à la Manufacture lapidaire impériale de Kolyvan, puis transportée sur un traîneau, tiré par 154 chevaux, vers la rivière Chusovaya, pour être transférée sur une barge, et atteindre Saint-Pétersbourg, en . Le vase porte un grand nombre de retouches et de reprises (patches), mais elles ont été appariées avec une telle habileté qu'elles ne peuvent pas être repérées. Le travail a été achevé dans le Nouvel Ermitage, et maintenu emballé sur le remblai de la Neva. Ce n'est que le , que la « Tsarine des vases » a été transportée, grâce à un percement dans un mur et mise en valeur dans le hall sur un piédestal[Note 4] construit spécialement pour elle[Note 5].
Certains jaspes polis développent des images surprenantes, à tel point que certaines origines, telles que celles de l'Idaho, ou de l'Oregon, ont reçu une dénomination distincte, comme le Jaspe Bruneau (ou Bruneau jasper)[22], ou encore Owyhee[23].
Jaspe des États-Unis
Jaspe Bruneau, A.E. Seaman Mineral Museum, Idaho.
Gisements
Le jaspe est extrêmement répandu dans le monde, mais chaque pièce est quasiment unique[24].
Formation
Il est soit de source volcanique par hydrothermalisme, soit sédimentaire via les boues de dépôt des radiolaires et parfois nommé alors radiolarite[Universalis_RoMi 1].
On le différencie des autres à cause de ses coloris infinis, sa non-fluorescence, qu'il ne contient pas de quartz détritique mais, surtout parce que le jaspe contient 5 à 20 % d'autre chose que le gisement d'origine.
L'identification est d'autant plus délicate qu'il n'y a pas de fixation de critères objectifs entre ces 3 formations qui ont toutes la même origine. De nombreux minéraux resteront donc contestés ou indéterminables[26], la littérature étant parfois même contradictoire sur le sujet.
Si l'on a affaire à des jaspes très riches en impuretés, la densité peut être le facteur déterminant pour autant que la moyenne de la densité des matériaux ajoutés soit très différente de celle du quartz.
Les formations rubanées ou tachetées sont majoritairement des agates et c'est l'opacité qui sera souvent alors déterminante dans l'identification.
Un bloc de phtanite, le « rocher Sainte Véronique » (Vendée).
Notes et références
Notes
↑La Préhistoire de Bretagne et d'Armorique, Jean Laurent Monnier, Les Universels Gisserot, 1991, (ISBN978-2877470759).
↑Après l'effondrement de l'URSS, l'usine intègre le ministère des Services publics de la Russie. Dès 1990, l'usine n'a pas été en mesure de survivre. Elle est mise en faillite en 1998. Depuis , l'usine fabrique des produits en granit, telles les bordures de protection. En conséquence, le premier centre de taille de pierre de la Sibérie, continue à fonctionner, à ce jour.
↑La montagne Revnyukha, se trouve dans le district de Zmeinogorskiy.
↑Les archives indiquent que deux socles destinés au vase ont été cassés pendant la fabrication.
↑Le vase de Kolyvan figure sur les armoiries du kraï de l'Altaï.
(en) Angeles Gavira et Peter Frances, Rocks and Minerals, The definitive visual guide [« Rock and Gem (2005) »], Londres (Grande-Bretagne), Dorling Kindersley Limited, , 364 p. (ISBN978-1-4053-2831-9) (RoMiGuide)