Le père de Jacques Livchine est un juif ukrainien apatride accueilli en France au début des années 1930, arrêté à Paris en par la police de Vichy, il parvient à s'évader de Drancy d’où partaient les convois de la mort[1]. Après ses études au Lycée Claude-Bernard, à Paris, au Lycée Hoche à Versailles, au lycée de Sèvres, puis au Lycée français de Londres, Jacques Livchine obtient une licence de lettres à la Sorbonne avec un certificat d'études théâtrales[2].
Il fonde le Théâtre de l'Unité en 1968 à Issy-les-Moulineaux[3], qui devient une compagnie professionnelle en 1972 avec L'Avare and co d'après Molière. Il forme un trio de création avec Hervée de Lafond et Claude Acquart[4], avec qui il dirige le théâtre. Son premier succès de théâtre de rue arrive en 1977 avec la pièce La 2CV Théâtre, jouée 400 fois, en France, dans toute l'Europe, en Corée, au Texas[5]. En suivra une quarantaine de mises en scène dont Dom Juan, Le Bourgeois gentilhomme, La Femme chapiteau, Mozart au chocolat, La Guillotine, 2500 à l'heure[6],[7]. Il est le principal instigateur de la création de la Ligue d'improvisation française en 1981[8].
En 1991, Jacques Livchine est nommé directeur, avec Hervée de Lafond, de la scène nationale de Montbéliard en Franche-Comté, théâtre rebaptisé Centre d'Art et de Plaisanterie[9], avec lequel il organisera le Réveillon des boulons, un gigantesque spectacle de rue à Montbéliard qui se déroule la nuit du nouvel an avec d'énormes machines, fanfare, feu d'artifice et démons[10].
Après quelques années, il déclare : « Je rêve de retrouver ma liberté, de cesser de courir après les primes de mépris que sont certaines subventions. La reconnaissance, c'est bien, mais elle signifie peut-être que l'avant-garde est morte »[11]. Il déménage avec le Théâtre de l'Unité à Audincourt dans le Doubs. La devise de la compagnie est :
« Le Théâtre de l'Unité c'est toujours autre chose ! »[12]
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Jacques Livchine est marié et a deux enfants, nés en 1968 et 1969[3]Historique du théâtre de l’Unité.
Polémique
En 2016 Jacques Livchine a pris part au débat sur les réfugiés dans une lettre ouverte en réponse à une pétition lancée par Laurent Wauquiez contre l'accueil d'une part des réfugiés de la jungle de Calais dans sa région d'Auvergne-Rhône-Alpes. Partagé plus de 1700 fois sur Facebook et largement commenté, le texte rappelle au président de région l'histoire du village de Chambon sur Lignon[13].
Prix du meilleur spectacle décerné par les étudiants de Paris pour Dom Juan au TEP en 1993[2]
Notes et références
↑Nicolas Bastuck, « Réfugiés. Jacques Livchine, directeur du Théâtre de l’Unité d’Audincourt, s’en prend à Laurent Wauquiez et fait le buzz », L'Est républicain, (lire en ligne, consulté le ).