En France, il était surtout connu pour ses apparitions à des émissions télévisées de variétés du temps de l'ORTF, surtout entre 1966 et 1975, où il connut la même notoriété que le chanteur grec Demis Roussos.
À partir de 1951 et jusqu’en 1959, ce colosse de 1,96 mètre (plus de 2 mètres selon d’autres sources[3]) poursuit ses études de chant, piano et violon à l’école supérieure de musique de Hambourg en bénéficiant d’une bourse Fulbright[3]. Il obtient le premier prix du concours des écoles supérieures d’Allemagne fédérale en 1958.
Ses débuts en musique classique ont lieu à l'opéra de Gelsenkirchen (1960-1963) et à celui de Francfort (1963-1969). Son premier rôle à l’opéra est celui de Don Basilio dans Le Barbier de Séville de Rossini. La soprano Inge Borkh, qui l'a connu durant son engagement à Francfort, estime qu'à cette époque, son talent était largement sous-estimé[13].
Un violon sur le toit, à Paris puis en tournée
Ivan Rebroff explique son passage à la « musique légère » par un « accident » : jouant le rôle de Jupiter dans Orphée aux Enfers à l’opéra de Munich, il se rompt malencontreusement le tendon d'Achille sur scène. Obligé d’interrompre les représentations, il se consacre à l’enregistrement de son premier disque, incluant les chansons russes Plaine, ma plaine et La Légende des douze brigands. Au printemps 1968, cette seconde chanson passe très tard dans la nuit sur l'antenne de RTL dans l'émission de Georges Lang et le standard téléphonique est submergé d’appels d’auditeurs voulant connaître le nom du chanteur. Par hasard, Robert Toutan, l'attaché de presse du département télévision de CBS Disques France, est à l'écoute et, dès le lendemain matin, persuade la direction artistique de la maison de disques de sortir en urgence ce premier album, qui, curieusement avait été refusé quelques jours avant. Robert Toutan, en voyant la pochette de ce disque, comprend qu'il a avec cet artiste une vraie star de télévision et, très vite, il le fait inviter dans de nombreuses émissions de télévision, notamment Discorama de Denise Glaser et Le Sacha Show produit par Maritie et Gilbert Carpentier. C'est en passant dans l'émission Midi Première animée par Danièle Gilbert que le miracle se produit et qu'Elvire Popesco, alors directrice du théâtre Marigny décide de lui offrir en 1968 le rôle du laitier Tevje dans la comédie musicale Un violon sur le toit, où il interprète entre autres la chanson Ah ! Si j'étais riche. Ne parlant que quelques mots de français, Ivan Rebroff apprend en seulement deux mois son rôle, de manière phonétique. Les représentations débutent en au théâtre Marigny[14] avec pour partenaire principale Maria Murano qui interprète Golde, la femme du laitier. Il y a 653 représentations à Paris, et, avec les tournées, 1 476 au total selon son imprésario. Ce rôle apporte à Ivan Rebroff la célébrité, tant en France[15] qu’en Allemagne, et est le point de départ de sa carrière internationale.Toutefois, jusqu'à la fin de sa vie, il reste fidèle à la France, le pays de sa consécration où Robert Toutan, son ami de toujours, continuera à le faire inviter régulièrement à la télévision, ses apparitions étant toujours très appréciées par un public fidèle.
Au cours de sa carrière, il obtient 49 disques d'or décernés dans des pays des cinq continents et notamment dans presque tous les pays européens ainsi qu'un disque de platine pour dix millions de disques vendus à partir de 1975[16].
Rebroff disait de lui qu'il était « international » (sa patrie c'était la Terre) et qu'avec son répertoire il essayait de faire la connexion entre l'Est et l'Ouest[réf. nécessaire]. L'ancien chancelier d'Allemagne fédérale, Helmut Schmidt lui remet d'ailleurs en 1985 la croix de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne en remerciement de sa contribution au rapprochement des peuples. Début 1989, il est l'un des premiers artistes d’Europe de l'Ouest à se produire en public en URSS sur invitation de Mikhaïl Gorbatchev[17].
Du début de sa carrière jusqu'à l'an 2000, il a donné plus de 7 200 concerts en soliste devant plus de 5,8 millions de spectateurs, dont une période de deux ans, sept jours sur sept, sur les scènes françaises.
En pleine forme à 70 ans passés, il entame début 2004 une tournée en Australie et Nouvelle-Zélande chantant dans douze concerts en quatorze jours. Il continue jusqu'à sa mort à se produire régulièrement à travers l'Europe, principalement dans des églises, et à être invité fréquemment dans des émissions télévisuelles allemandes. Ivan Rebroff affirmait en effet son profond attachement à la foi chrétienne[réf. nécessaire].
Il était domicilié dans l'île grecque de Skópelos dont il était « citoyen d'honneur » depuis 1991 et où il possédait une villa dans laquelle il allait se reposer entre les tournées. Mais, il possédait aussi plusieurs résidences en Allemagne, dont l'une notamment près de Francfort, ainsi que des pieds-à-terre dans différents pays (en Provence, dans les régions de Saint-Pétersbourg ou de Lisbonne). L'artiste était connu pour son amour des animaux : sa maison d'édition Lisa portait le nom de la petite chienne qu'il avait recueillie sur une plage grecque. Il avait également élevé des barzoïs (lévriers russes) sous affixe Vom Rebroff[19] et des leonberg.
Ivan Rebroff avait prévu d'effectuer une tournée de à mais le chanteur est hospitalisé d'urgence à Vienne où il venait de donner un récital le à l'Église votive. Il meurt d'un arrêt cardiaque dans une clinique de Francfort (Allemagne) le à l'âge de 76 ans.
Selon sa dernière volonté, il est incinéré et ses cendres sont dispersées en mer Égée, non loin de l'île de Skopelos[20],[21] dans laquelle il a vécu[3].
Quelques jours après sa mort, Horst Rippert, le pilote de la Luftwaffe ayant déclaré en avoir abattu l'avion d'Antoine de Saint-Exupéry, a affirmé dans la presse allemande qu'il était son seul frère[7], espérant hériter de l’importante fortune laissée[22],[3].
Œuvre
Discographie
Chants folkloriques de la Vieille Russie (1968)
Chants folkloriques de la Vielle Russie Volume II (1968)
2007 : doctorat honoris causa de l’International Writers & Artists Association (IWA, USA) ainsi que le diplôme d'honneur du Comité roumain de l'Académie européenne des arts.
Accueil critique
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« Une légende vivante. Quiconque l'a entendu un jour ne peut être que rempli de respect en découvrant quelle sonorité harmonieuse peut avoir une voix humaine. »
↑(de) « Abendzeitung, München, »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur br-online.de : « Obwohl die Goldmedaille für die Sänger beim 9. Internationalen Musikwettbewerb nach Deutschland fiel, wurde sie für eine östliche Stimme vergeben: Iwan Rebroff, der sich am Kammermusikabend als betont sensibler Liedersänger dreier Michelangelo-Lieder von Hugo Wolf legitimierte, ist ein Heldenbariton mit schönem Material, dessen Wirkung in den lyrischen Piano-Momenten wie in den Forte-Ausbrüchen gleich eindrucksvoll sind. »
↑Jean Dutourd, Le Paradoxe du critique, suivi de Sept Saisons : Impressions de théâtre, Flammarion, (lire en ligne), p. 373
↑« Hier soir, au théâtre Marigny, après la générale du Violon sur le toit, personne n'en doutait plus : Paris tient enfin sa première vraie grande comédie musicale. On sait aussi désormais qu'Ivan Rebroff n'est pas qu'une sorte de phénomène vocal, une sorte d’Yma Sumac barbu, mais un authentique comédien. »France-Soir, .
↑« C'est à l'opéra, il y a de cela plusieurs années, que j'ai fait la connaissance d'Ivan Rebroff ; on donnait à Francfort La Cenerentola de Rossini et il y chantait Alidoro. Ou plutôt, il était Alidoro… » Témoignage du producteur Hans-R Stracke sur la pochette du 33 toursIn diesen heiligen Hallen, LP no 31734-1, Elisar Records, 1984.