Hugh Nathaniel Mulzac nait le 26 mars 1886 sur l'île de l'Union à Saint-Vincent-et-les-Grenadines(SVG)[1],[2],[3] d'Ada Roseline Dunawa, pianiste accomplie d'ascendance africaine et de Richard Mulzac, planteurmétis et constructeur de baleiniers et de goélettes. Le grand-père paternel de Hugh, Charles Malzac, est un homme blanc et originaire de l'île de Saint Christophe[4]. La famille Mulzac / Malzac descend d'un esclave de galère huguenot français qui avait échappé au naufrage du navire, «Notre Dame de Bonne Espérance» au large de la Martinique en 1687[5],[6],[7],[8]. Hugh Mulzac fréquente la Church of England School de Kingstown dirigée par son grand-père maternel, le révérend James Dunawa, un ancien élève de l'évêque Herbert Bree[9],[10]. Il a deux frères aînés Jonathon et Edward est des frères plus jeunes Irvin, Lambi et James ainsi que des jeunes sœurs, Lavinia et Una.
Pendant les deux décennies suivantes, le seul travail à bord que Mulzac peut obtenir est d'être commissaire de bord (restauration, bar, entretien des cabines, etc.) sur plusieurs lignes de navigation[16],[17].
Seconde Guerre mondiale
En 1942, Mulzac se voit offrir le commandement du SS Booker T. Washington(en), le premier navire Liberty à porter le nom d'un Afro-Américain. Il refuse d'abord, l'équipage devant être entièrement composé de personnels afro-américain. Il insiste pour que l'équipage soit mixte, déclarant: «Je ne commanderai en aucun cas un Jim Crow », et les autorités cèdent.Il devient célèbre pour être le tout premier capitaine afro-américain, le premier homme noir à obtenir un brevet de capitaine de navire et le premier homme noir à commander un navire entièrement mixte. Sous son commandement, plus de 18 000 soldats sont transportés à travers le monde, ainsi que «des fournitures de guerre vitales telles que des chars, des avions et des munitions vers le front européen»[18],[19].
Le capitaine Hugh Mulzac joue un rôle au sein de la National Maritime Union(en). L'Union inclut une clause stipulant qu'il ne devrait y avoir aucune discrimination fondée sur la couleur, la race, les croyances politiques, la religion ou l'origine nationale.
Après la guerre
Après la guerre, il ne retrouve pas de poste de capitaine. En 1948, il intente une action en justice contre les opérateurs du navire, sans succès. En 1950, il se présente à l'élection du président de l'arrondissement du Queens sous l'étiquette de l'American Labor Party. Il perd les élections, après avoir obtenu 15 000 voix[15].
En raison de ses liens étroits avec le mouvement ouvrier, il se retrouve sur la liste noire à l'ère du maccarthysme[16]. Aux élections de l'État de New York, en 1958, il se présente sous l'étiquette du parti Indépendant-socialiste au mandat de Contrôleur financier des comptes de l'État de New York .
Mulzac est un peintreautodidacte et, en 1958, trente-deux de ses peintures à l'huile sont exposées à la Countee Cullen Library à Manhattan[20]. En 1960, un juge fédéral rétablit ses papiers et son permis de marin et, à 74 ans, il trouve du travail comme officier de nuit[15],[21].
Vie personelle
Il y a deux filles nées à Union Island, Elaine Mulzac, qu'il a nommée et qui était son tout premier enfant, ainsi que Mabel Selby avant de partir Union Island. Il eut le cœur brisé de les abandonner lorsqu'il partit en mer... Le 29 septembre 1920, Hugh Mulzac épousa Miriam Aris, originaire de la Jamaïque ; ils auraient quatre enfants ; Joyce, Una, Claire et Hugh Jr. Leur fille, Una Mulzac, était la fondatrice d'une importante librairie politique et axée sur le pouvoir noir basée à Harlem, Liberation Bookstore. Le neveu de Hugh, John Ira Mulzac Sr., était pilote dans les aviateurs de Tuskegee.
Le capitaine Mulzac décède au Meadowbrook Hospital à East Meadow (New York) le 30 janvier 1971 à l'âge de 84 ans[22],[23].
Hugh Mulzac est inhumé au cimetière de Plain Lawn à Hicksville[24].
↑Mulzac, H., et al. (1963). A Star to Steer by. New York, International Publishers.
↑Nicholls, H. A (1891) Diary of a Trip through the Grenadines, Harvard University Herbaria, 22 Divinity Avenue, Cambridge, MA
↑Serres, E., et al. (1985). Déportés pour la foi : l'Assemblée de Puech-Martel (Nîmes) et les Quatre relations d'Etienne Serres, Laffitte reprints, Marseille, (ISBN2734801493)
↑Tylor, C. (1892). The Huguenots in the seventeenth century : including the history of the Edict of Nantes, from its enactment in 1598 to its revocation in 1685". London:West, Nkwwman and Co.,
↑, Douen, E. O. (1879). Les premiers pasteurs du désert (1685-1700) d'après des documents pour la plupart inédits
↑Tournier, G. (1984). Les Galères de France et les galériens protestants des XVIIe et XVIIIe siècles. Montpellier: Presses du Languedoc. pg 296 Malzac brothers.