Henry Goüin, âgé de sept ans, assis au centre sur les genoux de son oncle Ernest II, entouré de sa famille, sur le perron du palais abbatial de Royaumont.
Il fonde et préside "l'Association des jardins ouvriers des Batignolles" (AJOB) à destination des ouvriers des usines nantaises des Batignolles, avec un concours et un prix annuel.
En 1936, Henry Goüin lance les premiers concerts publics à l'abbaye de Royaumont, propriété familiale. Le succès de ceux-ci le pousse à faire de l'ancienne abbaye un centre d'accueil pour artistes : il inaugure ainsi le « Foyer de Royaumont, lieu de travail et de repos pour artistes et intellectuels » le 15 mai 1938, en présence de nombreuses personnalités du monde des arts et des lettres, et crée l'Association du Foyer de l’abbaye de Royaumont cette même année, avec « pour but de favoriser le culte des valeurs intellectuelles, spirituelles et artistiques et de développer les échanges entre intellectuels et artistes de tous pays ». Il entreprend également les travaux nécessaires permettant le confort élémentaire à l'accueil des résidents. La guerre met un terme prématuré à cette première initiative.
Royaumont accueille dans l’immédiat après-guerre des artistes et intellectuels revenus de détention ou de déportation. En 1947, Henry Goüin fait renaître l’ancien Foyer de Royaumont sous l’appellation de Centre culturel international de Royaumont, puis en 1953[21], de Cercle culturel de Royaumont (sous la direction de Gilbert Gadoffre). II prend le relais des Décades de Pontigny[22] et rachète en 1949 la bibliothèque de Paul Desjardins. Le cercle culturel de Royaumont reçoit le diplôme Prestige de la France de Louis Armand, membre de l'Institut. Goüin se consacre durant toutes ces années à la restauration et embellissement de l'abbaye.
En 1964, il crée, avec l'appui d'André Malraux, la Fondation Royaumont (Goüin-Lang) pour le progrès des Sciences de l'Homme, première fondation privée à but culturel voyant le jour en France et qui devient la première fondation reconnue d’utilité publique () créée en France. Il fait don de l'abbaye de Royaumont[23] et d'un capital à la nouvelle fondation. Il met en place également un système de mécénat collectif pour subvenir aux besoins de la Fondation[24],[25], aujourd'hui le Comité Henry Goüin[26].
Le « Centre Royaumont pour une Science de l'Homme », association internationale de chercheurs émérites présidée par Jacques Monod, est créé en 1972, avant d'être rattaché à l'École pratique des hautes études en 1974.
En parlant de Royaumont, il disait : « c'est ma danseuse, mon yacht et mes chevaux de course tout à la fois »[27].
En , Jérôme Chartier relance le cycle des Entretiens de Royaumont qui avait disparu au début des années 1960, pour en faire le rendez-vous annuel de la réflexion politique française.
Œuvres
Abbaye de Royaumont : histoire et guide (1917)
L'Abbaye de Royaumont. Ouvrage illustré de 41 gravures et 1 plan (1932)
L'abbaye de Royaumont (1964, 1967, 1985)
Royaumont : Mons Regalis (éditions du Valhermeil, 1990)
↑« Mort de M. Henri Goüin, créateur de la Fondation Royaumont », Le Monde, (lire en ligne).
↑Cyril Grange, Une élite parisienne : les familles de la grande bourgeoisie juive (1870-1939): Les familles de la grande bourgeoisie juive (1870-1939), CNRS éditions, 2016
↑Entreprises et histoire, Numéros 11 à 13, Institut d'histoire de l'industrie, Centre national des lettres, 1996.
↑« Entreprises et histoire, Numéros 11 à 13 », Editions ESKA, 1996
↑Yann Moncomble, Quand la presse est aux ordres de la finance, .
↑« Le mécénat à l'heure des managers », Le Monde, (lire en ligne).
Pour approfondir
Bibliographie
Nathalie Le Gonidec, Des Batignolles à Royaumont, .
Jean-François Belhoste, Royaumont au XIXe siècle : les métamorphoses d'une abbaye, Créaphis éditions, 2008.
Anne Burnel, La Société de construction des Batignolles de 1914-1939 : histoire d'un déclin, Genève/Paris, Librairie Droz, , 362 p. (ISBN2-600-00094-1, lire en ligne) (extraits en ligne).
Anne Burnel, Les Goüin, une dynastie d’entrepreneurs. Histoire des dirigeants de la Société des Batignolles de 1846 à 1968, Entreprises et histoire 1996/2 (no 12), pages 75 à 88
Jean Monville et Xavier Bezançon, Naître et renaître, une histoire de SPIE, (réimpr. 2011).
Yves Lemoine et Cédric Plont, Christian Dumais-Lvowski (dir.), Les Goüin : destin d'une famille française (XVIIe- XXe siècles), éditions Michel de Maule, 2014.
Yves Lemoine et Cédric-William Plont, La dynastie Goüin et l'abbaye de Royaumont, éditions Michel de Maule, 2014.
Alain Jacquet, Les Goüin, une famille tourangelle de renom, Mémoires de la Société archéologique de Touraine, volume LXXII, , 90 p. (ISBN978-2-36536-048-7)
« L'Express, Numéros 759 à 764 ; Numéros 766 à 770 », Presse-Union (1966)
« Demain, premier concert à l'Abbaye de Royaumont : Un entretien avec M. Henry Goüin », Le Figaro, (lire en ligne).