Gyula (Julius), comte de Csík-Szent-Király et Kraszna-Horka, est le deuxième fils du ministre Gyula Andrássy et de la comtesse Katinka Kendeffy(en). Il appartient à la famille Andrássy, lignée de magnats du royaume de Hongrie qui devient en 1867 une des deux composantes de la double monarchie austro-hongroise. En 1885, il est élu à la diète de Hongrie. En 1892, il est sous-secrétaire d’État dans le ministère de Sándor Wekerle. En 1894, il est désigné comme ministre a latere, c'est-à-dire représentant de la Hongrie au sein du gouvernement central de la monarchie. En 1898, avec son frère, il quitte le parti libéral mais il y reviendra après la chute du gouvernement de Dezső Bánffy en 1899. De 1906 à 1910, il est ministre de l'intérieur de Hongrie dans le nouveau gouvernement Wekerle. Il est, avec Mihály Károlyi, István Tisza et Albert Apponyi, une des quatre figures issues de la noblesse hongroise qui dominent la politique intérieure du royaume. En 1912, il représente l'Autriche-Hongrie dans les négociations qui accompagnent les guerres balkaniques.
En , il reconstitue le parti constitutionnel. Il s'oppose à la politique belliqueuse du premier ministre István Tisza[1].
Après les premières défaites de l'armée russe en 1914, Andrássy se prononce pour une paix négociée[1]. Au début d', après la conquête de la Pologne russe par les Empires centraux, il présente un projet de réforme qui remplacerait le « dualisme » austro-hongrois par un trialisme incluant un royaume de Pologne reconstitué, mais István Tisza, alors premier ministre hongrois, s'oppose à toute remise en cause du compromis austro-hongrois[2].
Le 24octobre 1918, l'empereur-roi Charles Ier désigne Andrássy comme ministre commun des affaires étrangères et l'envoie en Suisse pour négocier avec les Alliés. Le , Andrássy envoie une note au président américain Woodrow Wilson, exprimant son souhait de conclure une paix séparée et de reconnaître les droits des minorités nationales mais cette offre est trop tardive pour influer sur les évènements : avec l'effondrement des puissances centrales, les Alliés rejettent les propositions austro-hongroises. De retour à Vienne, Andrássy conseille à l'empereur de signer une paix immédiate mais il doit quitter le ministère le [1]. Mihály Károlyi, nommé premier ministre le , précipite la séparation de l'Autriche et de la Hongrie tandis que le commandement austro-hongrois, le 3novembre 1918, signe l'armistice de Villa Giusti avec les Alliés.
Dernières années
Gyula Andrássy reprend son activité politique au sein du royaume de Hongrie dans les premières années de l'après-guerre. En 1920, il devient le chef du parti chrétien-démocrate.
Partisan des Habsbourg-Lorraine, il soutient la tentative de restauration du roi Charles IV en 1921. Après l'échec de cette tentative, il se retire du parlement en 1926. Il meurt à Budapest le [1].