Grandrû est un village du Noyonnais dans l'Oise, limitrophe du département de l'Aisne, situé à 7 km à vol d'oiseau au nord-est de Noyon, à 10 km à l'ouest de Chauny, 30 km au nord-ouest de Soissons, 28 km au nord-est de Compiègne et 23 km au sud-est de Roye (Somme)
Louis Graves indiquait au milieu du XIXe siècle que « Le territoire, à périmètre obscurément rectangulaire, ayant un angle au sud, un saillant aigu vers l'ouest entre Béhéricourt et Crisolle, comprend une partie de la chaîne boisée qui sépare les cours de la Verse et de l'Oise, et descend au midi vers cette rivière. Le ruisseau dit le Grand Ru forme en partie la limite avec Behéricourt, -et traverse ensuite le chef-lieu, qui est assis au pied des coteaux. Ce village comprend cent soixante maisons autrefois divisées en plusieurs groupes, ne constituant aujourd'hui au moyen de constructions intermédiaires, qu'une seule agglomération[1] ».
Panorama du village blotti au pied du Bois d'Autrecourt.
Le village est situé au pied de la montagne de Grandru qui culmine à 187 m. Il existe un fort dénivelé entre le haut (95 m) et le bas du village (69 m).
Hydrographie
Le ruisseau Le Grand Ru qui a donné son nom au village.
Le village doit son nom au ruisseau le Grand Ru qui le traverse.
« Ce cours d'eau prend naissance dans le marais de la Rouille ; il reçoit la source du Rosoy, fontaine ferrée, et grossi de divers affluents, il se jette dans l'Oise, par la rive droite, près de Brétigny[2]. ».
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 755 mm, avec 11,7 jours de précipitations en janvier et 9,1 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Chauny à 10 km à vol d'oiseau[5], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 709,9 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
Typologie
Au , Grandrû est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Noyon, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 38 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[10],[11].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (61,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (61,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (61,6 %), terres arables (24,6 %), prairies (8,1 %), zones urbanisées (3,5 %), zones agricoles hétérogènes (2,2 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Habitat et logement
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 156, alors qu'il était de 146 en 2013 et de 137 en 2008[I 2].
Parmi ces logements, 91,6 % étaient des résidences principales, 1,9 % des résidences secondaires et 6,5 % des logements vacants. Ces logements étaient en quasi-totalité des maisons individuelles[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Grandrû en 2018 en comparaison avec celle de l'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (1,9 %) inférieure à celle du département (2,5 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 84,4 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (83,1 % en 2013), contre 61,4 % pour l'Oise et 57,5 % pour la France entière[I 3].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Grandis rivus (902) sous le roi Charles III le Simple[2] ; de grandi rivo (902)[14] ; grandus rivus (1045)[14] ; in Grandi rivio (1050) ; in grandi rivo (1128)[14] ; Grant ru[1] (1135) ; in valle de granru (1208)[14] ; Grandi rivus (1222)[1] ; Granru (1234)[14] ; Grant ru empres noion (1377)[14] ; Grand ruz[1] (vers 1380) ; de Grandi rivo (1399)[14] ; Grant ru les Noion (1413) ; Grant ru lez Noyon (1447) ; Grand Ru (vers 1530) ; Grand Ruz (vers 1530)[14] ; Grandreu[1](1570) ; Grantru (1625)[14] ; Grandru (1779)[14].
Le village doit son nom au ruisseau, dit le Grand Rû, qui le traverse[réf. nécessaire]. Pour désigner un ruisseau le nom habituel est Rieu issu du latinrivu, le même sens qui a donné aussi Ru.
Le village de Grandrû est construit, en partie, sur les contreforts de la Montagne de Grandru attesté sous les formes Montagne de Grand Ru (XIXe) ; Montagne de Grandru (1960)[15].
Histoire
Antiquité
Émile Coët indiquait au XIXe siècle « On rencontre fréquemment sur le territoire de Grandrû des antiquités gallo-romaines. Le moulin sur la montagne de Grandrû est à cent mètres d'altitude. On y a trouvé en 1834, des vases en terre, dont un de grande dimension qui renfermait un médaillon d'Antonin. Au lieu dit : le Cadeau, on a recueilli en 1846, un vase en terre grise contenant plus de neuf mille médailles romaines, de Constantin-le-Grand et de ses fils. [...] En 1859, le hasard a fait découvrir douze vases en bronze, ayant servi aux préparations culinaires ; ils étaient placés les uns au-dessus des autres, les grands recouvrant les petits. Leur examen attentif donna la certitude qu'ils étaient d'époque romaine. Ils ont été achetés par le comité archéologique de Noyon et déposés au musée[2] ».
La terre de Grandrû avait pour seigneurs ceux de Béhéricourt, les comtes d'Haulefort[2].
.
Époque contemporaine
En 1851, Grandrû possède deux écoles, un terrain de jeu d'arc, 110 ha terrains en friche et quelques parcelles de marais. A cette époque, on compte à Grandrû un moulin à vent, trois moulins à eau et un moulin à huile. La population est essentiellement constituée de petits cultivateurs et de carriers[1]
A la fin du XIXe siècle, les carrières de Grandrû produisaient des pavés de grès utilisés pour le pavage des rues[2].
Grandrû au tout début du XXe siècle
L'église avant 1914.
L'église après les destructions de la guerre 14/18.
La mairie et l'église avant 1914.
La mairie et l'école avant 1914 avant 1914.
Les alentours de la Place.
Le carrefour des Cinq-Chemins avant 1914.
Le carrefour des Cinq-Chemins en reconstruction vers 1920.
Elle faisait partie depuis 1801 du canton de Noyon[18]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[25].
En 2021, la commune comptait 364 habitants[Note 2], en augmentation de 8,01 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 34,4 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 20,8 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 176 hommes pour 176 femmes, soit un taux de 50 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,11 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[27]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,6
90 ou +
0,0
4,0
75-89 ans
3,5
18,5
60-74 ans
15,0
25,3
45-59 ans
22,5
17,8
30-44 ans
24,1
12,0
15-29 ans
10,3
21,7
0-14 ans
24,6
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[28]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,4
5,5
75-89 ans
7,6
15,6
60-74 ans
16,3
20,8
45-59 ans
20
19,4
30-44 ans
19,4
17,6
15-29 ans
16,2
20,6
0-14 ans
19,1
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Eglise Saint-Médard, largement détruite pendant la Première Guerre mondiale et restaurée avec intelligence. Elle est constituée d'une nef avec bas-côtés, d’un transept saillant et d’un chœur à chevet polygonal, construite à quatre époques différentes : la nef du XIIe siècle conserve un mur gouttereau dont les trois arcades reposent sur des piliers rectangulaires. Le transept, beaucoup plus haut, date de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle. Le chœur ne doit pas être postérieur à la seconde moitié du XVIe siècle. La restauration d'après guerre a apporté une structure en béton armé dotée d’une haute tribune et portant un haut et élégant clocher en charpente et ardoises, imitation du précédent[29].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ abcde et fLouis Graves, Précis statistique sur le canton de Noyon, arrondissement de Compiègne (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, , 232 p. (lire en ligne), p. 66-67, sur Google Livres.
↑ abcdef et gÉmile Coët, Notice historique et statistique sur les communes de l'arrondissement de Compiègne, Compiègne, A. Mennecier, , 462 p. (lire en ligne), p. 258-259, sur Gallica.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Réélu pour le mandat 2014-2020: « Grandrû », Cartes de France (consulté le ).
↑Réélu pour le mandat 2020-2026 : « Répertoire national des maires » [txt], Répertoire national des élus, sur data.gouv.fr, (consulté le ).
↑S.L.B., « À Béhéricourt, Babœuf et Grandrû, grogne contre la fermeture d’une classe : Le regroupement est censé passer de cinq à quatre sections en septembre. Mais des arrivées d’enfants sont prévues pour l’année suivante », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).