Brétigny est un village rural du Noyonnais de la rive gauche de vallée de l'Oise, situé à 8 km à l'est de Noyon, 27 km au nord-ouest de Soissons, 75 km au nord-ouest de Reims et à 95 km au nord-est de Paris.
Il est aisément accessible par les anciennes nationales RN 32 et RN 334 (actuelles RD 1032 et 934).
Au milieu du XIXe siècle, le territoire communal était décrit comme « une plaine à peu près triangulaire, bornée au nord par le cours de l'Oise. Le bois de Brétigny occupe vers l'est
la région moyenne ; tout le reste est découvert. Le ruisseau de Camelin coule, en partie sur la limite de l'ouest[1] ».
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 684 mm, avec 11,1 jours de précipitations en janvier et 8,8 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Chauny à 10 km à vol d'oiseau[4], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 709,9 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
Typologie
Au , Brétigny est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Noyon, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 38 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[9],[10].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (66,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (31,2 %), terres arables (30,7 %), prairies (17,2 %), zones agricoles hétérogènes (16,1 %), zones urbanisées (4,9 %)[11]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Habitat et logement
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 165, alors qu'il était de 166 en 2013 et de 150 en 2008[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Brétigny en 2018 en comparaison avec celle de l'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (1,7 %) inférieure à celle du département (2,5 %) mais supérieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 84,2 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (79,2 % en 2013), contre 61,4 % pour l'Oise et 57,5 pour la France entière[I 4].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Brittenacus (vers 814) ; Brittinacus (970) ; Brittennaci monasterium (Xe) ; de Britiniaco (1132) ; Sancti Petri de Britiniaco (1134) ; Britanniacum (1150) ; Breteigniacus (1176) ; Brittinnacus (1176) ; Bertigny (XIIe) ; Britigniaci (1204) ; Bretegni (1207) ; inter Babodium et Brethegni (1207) ; in gravia juxta Bretigniacum (1208) ; de Britigniaco (1248) ; Breteigni (1263) ; Breteigny (1263) ; de Britinniaco (1319) ; Brethigny (1503) ; Brétigny sur Oise (XIXe) ; Brétigny (1840)[13].
Il s'agit du type toponymique gallo-roman Britinniacum ce qui veut dire « propriété du Breton ». Le nom atteste donc que le territoire était à cette période attribué à un Breton, venant de l'île de Bretagne, la Grande-Bretagne d'aujourd’hui, à l'époque des migrations bretonnes (VIe siècle).
Histoire
Selon Louis Graves, « Brétigny était au huitième siècle une dépendance de la maison royale de Quierzy (Carisiacus). On y voyait une abbaye considérable qui fut détruite, ainsi que ce château, par les Normands. Le pape Étienne III vint en 754 au monastère de Brétigny, dans lequel était une école de théologie ; les religieux lui proposèrent différentes questions sur le mariage, le baptême et le gouvernement du clergé. La réponse du pape, datée de Quierzy en dix-neuf articles, est insérée au deuxième volume des Conciles de France. Willebert évêque de Châlons fut sacré à Brétigny, au mois de par Hincmararchevêque de Reims, assisté d'Eudeévêque de Beauvais, et de ses autres suffragans, On indique comme ayant vécu à Brétigny saint Gamon, dont le nom seul est connu, et saint Hubert dont le tombeau fut pendant plusieurs siècles le but d'un pèlerinage célèbre. Le monastère-fut réduit, après l'incendie des bâtimens, en un prieuré simple qui relevait du prieuré de Lihons-en-Santerre, ordre de Cluny. Il devait y avoir cinq moines[1] ».
Il indique également que « Brétigny avait une forteresse qui commandait le passage de l'Oise et communiquait avec la rivière au moyen d'un double fossé » dont le pont subsistait au XIXe siècle[1].
En 1438, Jean de l'Isle, capitaine de Dive, se retire dans la forteresse de Brétigny, d'où il moleste les habitants de Noyon. Le comte d'Eu l'ayant fait prisonnier, lui fit trancher la tête sur la place de l'Hôtel-de-Ville, ainsi qu'à vingt de ses compagnons. La forteresse fut immédiatement ruinée[1].
En 1851, l'Oise était traversée par un bac et la commune comptait un moulin à vent ainsi qu'une cendrière[1].
Elle faisait partie depuis 1801 du canton de Noyon[14]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[20].
En 2021, la commune comptait 431 habitants[Note 2], en augmentation de 4,36 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 41,2 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 20,9 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 199 hommes pour 217 femmes, soit un taux de 52,16 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,11 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[22]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
0,9
3,4
75-89 ans
3,1
16,7
60-74 ans
17,0
17,6
45-59 ans
14,3
22,5
30-44 ans
21,5
16,2
15-29 ans
14,3
23,0
0-14 ans
28,7
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[23]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,4
5,5
75-89 ans
7,6
15,6
60-74 ans
16,3
20,8
45-59 ans
20
19,4
30-44 ans
19,4
17,6
15-29 ans
16,2
20,6
0-14 ans
19,1
Manifestations culturelles et festivités
Un spectacle son et lumière est organisé sur des thèmes locaux. La onzième édition intitulée « Si Brétigny m'était contée » a eu lieu à l'église en juin-[24]
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'église Saint-Hubert classé monument historiques en 1920), édifice des XIIe et XIVe siècles dont le chœur est doté d'un chevet plat. L'édifice, très endommagé en 1918 à la fin de la Première Guerre mondiale, a été restaurée de manière exemplaire sous l'autorité de l'architecte A. Collin et a gardé ses caractéristiques médiévales. C'est à la fois une église paroissiale et de l'ancien prieuré de Brétigny : la courte nef refaite et autrefois réservée à la paroisse sous le titre de saint Nicolas précède la partie correspondante au prieuré, constituée d'un faux transept sur les bras duquel se greffent deux chapelles carrées, et un chœur à chevet plat formé de deux travées. Le chœur est d’une exceptionnelle qualité. Beaucoup plus haut que le faux-transept, il comporte une première travée aveugle, courte et aveugle, correspondant aux chapelles, qui sont voûtées d’ogives retombant sur des chapiteaux à crochets, suivi d'une seconde travée, de plan carré, et inondée de lumière. Les murs latéraux sont percés de double lancettes élancées, délicatement soulignées, à l’intérieur comme à l’extérieur, par des colonnettes en délit et une moulure torique. Le mur du chevet superpose de manière spectaculaire trois lancettes et une grande rose à douze lobes, inspirée dont la conception semble inspirée de celle de la Cathédrale Notre-Dame de Laon[25].
Activités nautiques sur l'Oise, avec un embarcadère pour les canoës aménagé en 2015 sur les berges de la rue du Bac[26].
Monolithes de grès le long du chemin dit de Saint-Hubert, où il était coutume pour les pèlerins de faire station et de prier[27] ;
Dolmen près du cimetière, constitué d'un grès de deux mètres de long, haut d’un mètre et demi, enterré sur deux mètres de profondeur et érigé à l’époque des Gaulois[27]
Imposant bloc de grès près de l'église
Porche de l'église.
Détail du clocher de l'église
Le monument aux morts.
Personnalités liées à la commune
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Saint Hubert de Brétigny (mort vers 714), ou Hugbert, moine à Brétigny (Britannicum) ; fêté le [28],[27].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ abcde et fLouis Graves, Précis statistique sur le canton de Noyon, arrondissement de Compiègne (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, , 236 p. (lire en ligne), p. 59-61, sur Google Books.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑EIP, Annuaire des Mairies de l'Oise (60), Cannes, Les Éditions Céline, coll. « Annuaire des maires de France », , 254 p. (ISBN978-2-35258-160-4, lire en ligne), p. 52.
↑« Noyonnais : de nouveaux embarcadères pour ramer sur l'Oise », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et c« Les pierres de Saint-Hubert marquées par les légendes : Si la Bretagne est la terre des menhirs ou autres dolmens, la Picardie n’a pas à rougir avec ses quelques pierres, leurs légendes et les croyances qui traversent les siècles malgré tout. Comme les pierres de Saint-Hubert à Brétigny. », Le Courrier picard, .