Fils d'Eugene Luther Vidal (1895-1969), pionnier de l'aviation et instructeur pilote à West Point, et de Nina, née Gore (1903-1978), Gore Vidal est le petit-fils de Thomas Gore, sénateur de l'Oklahoma. Ses parents, unis en 1922[1], divorcent en 1935 et sa mère se remarie avec Hugh D. Auchincloss qui deviendra par la suite le beau-père de Jacqueline Kennedy-Onassis. En 1939, il est baptisé sous le nom d'Eugene Luther Gore Vidal dans l'Église épiscopalienne à l'âge de treize ans, afin de préparer sa confirmation, à l'école St. Alban's près de Washington.
Vidal publia en 1948 The City and the Pillar, livre qui fit scandale parce que c'était le premier roman américain à mettre en scène des personnages aux tendances homosexuelles ne connaissant pas une fin tragique pour avoir défié les conventions sociales[2].
Dans les années 1950, il écrit beaucoup pour la télévision, puis devient scénariste à Hollywood pour gagner sa vie. Mais les ambitions littéraires ne le quittent jamais. Il noue des amitiés avec des collègues comme Truman Capote — avec qui, ensuite, il se brouillera à mort — ou Tennessee Williams, fréquente Anaïs Nin (qui déclare avoir eu une liaison avec lui, ce qu'il nie) aussi bien que Jack Kerouac.
Il devient par la suite un des grands stylistes de la littérature américaine. Politiquement, il dénonce fréquemment ce qu’il appelle « la politique impériale » des États-Unis.
Gore Vidal n'a jamais apprécié qu'on lui accole le terme d'« homosexuel », indiquant que pour lui, « il n'y a pas de personnes homosexuelles, seulement des actes homosexuels ». Il a notamment développé sa conception de la sexualité humaine dans un article publié en 1969, écrivant entre autres : « pour commencer, nous sommes tous bisexuels. C'est un fait de notre nature[2]. »
Dans ses mémoires, intitulés Palimpseste, il évoque certaines de ses relations, en racontant, tout en pudeur, sa longue relation avec son compagnon Howard Austen[3], qu’il avait rencontré en 1950, et avec qui il a partagé sa vie, « sans relations sexuelles »[4], ce qui constitue le secret de la longévité de cette relation selon Vidal. Chacun de son côté avait cependant des liaisons plus ou moins durables ou des relations de passage avec d'autres hommes.
Pour des raisons de santé et à la suite de la mort de son compagnon, il décide, en 2003, de vendre sa villa de Ravello, appelée La Rondinaia.
Pendant une trentaine d’années, Gore Vidal avait partagé son temps entre Ravello sur la côte amalfitaine en Italie et Los Angeles en Californie.
Il meurt le à l’âge de 86 ans des suites d’une pneumonie à son domicile de Los Angeles sur les collines de Hollywood[5].
Il est inhumé à Washington, D.C. au cimetière de Rock Creek.
Dans son autobiographie, Anaïs Nin confie avoir eu une liaison avec Vidal, liaison qu'il conteste dans sa propre autobiographie en 1995. En 2013, l'auteure Kim Krizon écrit dans un article en ligne intitulé « Gore Vidal's Secret, Unpublished Love Letter to Anaïs Nin » qu'elle a trouvé une lettre d'amour inédite corroborant les dires de Nin. L'autobiographie de Vidal révèle également qu'il a entretenu une romance avec l'actrice Diana Lynn, laissant entendre qu'il pourrait être le père de sa fille. En outre, Vidal était fiancé à l'actrice Joanne Woodward, qui s'est ensuite mariée avec l'acteur Paul Newman ; après leur mariage, le couple partagea pendant un moment une maison avec Vidal à Los Angeles.
En 1950, Gore Vidal rencontre Howard Austen, qui devient son partenaire de vie pendant 53 ans. Vidal confia que le secret de la longévité de cette relation était l'absence de sexe l'un avec l'autre. « C'est facile de maintenir une relation quand le sexe ne joue aucun rôle ; c'est impossible de faire l'inverse. » Dans Celebrity: The Advocate Interviews (1995) par Judy Wiedner, Vidal dit qu'il ne s'est jamais considéré comme gay parce qu'il ne voulait pas être réduit à un adjectif. « Être catégorisé, c'est l'esclavage. Soyez prudents. Je ne me suis jamais considéré comme une victime. J'ai dit — mille fois ? — dans la presse et à la télé que tout le monde est bisexuel. »
Gore Vidal a vécu en Italie. En 2003, il vend La Rondinaia, sa villa italienne sur la côte amalfitaine dans la province de Salerne. En , Howard Austen meurt, et en , Austen est enterré une deuxième fois au cimetière Rock Creek à Washington, D.C. Neuf ans plus tard, le , Vidal meurt d'une pneumonie dans sa maison californienne située à Hollywood Hills.
Publié en français sous le titre Un garçon près de la rivière, traduit par Gilbert Martineau, Paris, Éditions des Deux-Rives, 1949 ; réédition sous le même titre dans une nouvelle traduction de Philippe Mikriammos, Paris, Persona, 1981 (ISBN2-903669-03-1) ; réédition, Paris, Payot et Rivages, coll. « Rivages poche. Bibliothèque étrangère » no 269, 1999 (ISBN2-7436-0474-3)
Publié en français sous le titre Julien, traduit par Jean Rosenthal, Paris, Robert Laffont, 1966 ; réédition, Paris, Julliard, 1987 (ISBN2-260-00464-4) ; réédition, Paris, Galaade éditeur, 2006, avec traduction de J. Rosenthal revue et corrigée (ISBN2-351-76016-6) et reprise, Paris, Points no P1901, 2008 (ISBN978-2-757-80390-5)
Publié en français sous le titre Myra Breckinridge, traduit par Jean Rosenthal, Paris, Robert Laffont, coll. « Eroscope. Je suis » no 266, 1970 ; réédition dans une nouvelle traduction de Gérard Joulié sous le titre Myra Breckinridge, suivi de Myron, Paris/Lausanne, L'Âge d'homme, 1988 ; réédition, Paris, Payot et Rivages, coll. « Rivages poche. Bibliothèque étrangère » no 383, 2002 (ISBN2-7436-0965-6)
Publié en français sous le titre Myron, précédé par Myra Breckinridge, traduit par Gérard Joulié, Paris/Lausanne, L'Âge d'homme, 1988 ; réédition, Paris, Payot et Rivages, coll. « Rivages poche. Bibliothèque étrangère » no 383, 2002 (ISBN2-7436-0965-6)
Publié en français sous le titre Kalki, traduit par Jan Dusey, Paris/Lausanne, L'Âge d'homme, 1991 (ISBN2-8251-0192-3) ; réédition, Paris, Galaade éditeur, 2006 (ISBN2-35176-017-4)
Publié en français sous le titre Création, traduit par Brice Matthieussent, Paris, Grasset, 1983 (ISBN2-246-28161-X) ; réédition, Paris, Galaade éditeur, 2007 (ISBN978-2-35176-034-5)
Publié en français sous le titre Duluth, traduit par Philippe Mikriammos, Paris, Julliard, 1984 (ISBN2-260-00387-7) ; réédition, Paris, 10/18. Domaine étranger no 2065, 1989 (ISBN2-264-01281-1) ; réédition, Paris, Galaade éditeur, 2014 (ISBN978-2-35176-324-7)
Publié en français sous le titre Lincoln, traduit par Gérard Joulié, Paris, Julliard, 1985 (ISBN2-260-00409-1) ; réédition, Paris, Galaade éditeur, 2010 (ISBN978-2-35176-085-7)
Publié en français sous le titre Hollywood, traduit par Gérard Joulié, Paris, Éditions de Fallois, 1990 (ISBN2-87706-093-4) ; réédition, Paris, Galaade éditeur, 2013 (ISBN978-2-35176-314-8)
Publié en français sous le titre En direct du Golgotha : l'évangile selon Gore Vidal, traduit par Jean-Bernard Blandenier, Paris, Fayard, 1994 (ISBN2-213-59198-9) ; réédition, Paris, Payot & Rivages, coll. « Rivages poche. Bibliothèque étrangère » no 444, 2003 (ISBN2-7436-1176-6)
Publié en français sous le titre La Mort en tenue de soirée, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1953 ; réédition, Paris, Fayard, 1994 ; rééditions, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche policier » no 14437, 1998
Publié en français sous le titre La Mort en cinquième position, Paris, Presses de la Cité, coll. « Un mystère » no 127, 1953 ; réédition, Paris, Fayard, 1995 ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche policier » no 18206, 2001
Publié en français sous le titre Feu d'enfer, Paris, Presses de la Cité, coll. « Un mystère » no 203, 1955; réédition sous le titre La Mort l'aime chaud, Paris, Fayard, 1996 ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche policier » no 17261, 2002