Sophie Gisela Freund naît en 1908 d'un père collectionneur, Julius Freund, qui lui fait découvrir les œuvres de Karl Blossfeldt et lui offre un appareil photographique Leica lorsqu'elle est adolescente[2],[3]. Elle étudie la sociologie à Francfort avec Norbert Elias notamment[4], qui lui propose d'écrire sa thèse sur La Photographie en France au XIXe siècle, la toute première sur la sociologie de l'image.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle part pour l'Argentine[2] où l'accueille Victoria Ocampo. Elle établit des liens avec Borges, María Rosa Oliver, Bioy Casares et les membres de SUR. En 1943 elle rapporte de Patagonie et de Terre de Feu des paysages puissants[2]. Elle rencontre également Frida Kahlo et Diego Rivera au Mexique[2]. Elle rentre en France en 1946 et travaille à partir de 1948 pour l'agence Magnum comme photojournaliste. En 1950, elle se trouve réfugiée en Uruguay, chez Jules Supervielle et aussi Ingeborg Bayerthal, lors d'un départ forcé de l’Argentine, à la suite de la publication d'un reportage paru dans Life sur la vie de luxe menée par Eva Perón. Suspectée de communisme, elle est interdite de visa américain et est forcée en 1954 de quitter Magnum, qu'elle a rejoint en 1947 à l'invitation de Robert Capa[3].
En France, le ministère de la Culture lui décerne en 1980 le grand prix national des Arts pour la Photographie. Elle réalise en 1981 le portrait officiel du président François Mitterrand[2]. En 1991, elle est honorée par une grande rétrospective de son œuvre au Centre Georges-Pompidou. Elle a légué plus de deux cents photographies de cette exposition à l'État français.
La Photographie en France au XIXe siècle : essai de sociologie et d'esthétique., Paris, Maison des amis des livres Adrienne Monnier, 1936. Réédition : Paris, Christian Bourgois, 2011 (ISBN978-2267022650).
↑ abcdefg et hMartine Ravache, « Gisèle Freund », dans Luce Lebart et Marie Robert (dir.), Une histoire mondiale des femmes photographes, Éditions Textuel, , p. 215
↑ ab et cBrigitte Ollier, « Une figure de la photo. Célèbre pour ses portraits, Gisèle Freund est morte à 91 ans », Libération, (lire en ligne)
↑ ab et cRenaud Machart, « “Gisèle Freund, portrait intime d’une photographe visionnaire”, sur Arte : une vie et une œuvre sous le signe des écrivains », Le Monde, (lire en ligne)
↑ a et bDidier Eribon (dir.), Catherine Gonnard, Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes, Larousse, , 548 p. (ISBN2-03-505164-9), p. 202