À partir de 1959, après des séjours à Saint-Malo, il s'installe à Douarnenez, dans le Finistère. Avec son épouse Tania Moravsky (1929-1996), ils y élèveront cinq enfants, les deux que Tania avait eus avant de le rencontrer et les trois qu'ils eurent ensuite ensemble[5]. En 1961, paraît chez Gallimard le premier volume de Papiers collés, notes et réflexions griffonnées sur des bouts de papiers et largement retravaillées, associées à des études sur la littérature en général (outre quelques contemporains, sont particulièrement évoqués Kafka, Rimbaud, Hölderlin, et Kierkegaard). Perros emploie tour à tour l'humour et la distance au quotidien, dans des aphorismes ou des développements de quelques pages, au fil d'une langue à la fois dense et dépouillée. Il construit ainsi une œuvre de « journalier des pensées », proche de La Rochefoucauld, Chamfort, Joubert voire de Cioran. Perros est aussi l'auteur dans la NRF de notes de critiques littéraires et télévisuelles à la fin de sa vie (Télénotes).
Perros est également l'un des poètes les plus séduisants de sa génération par la pureté de sa langue et la maîtrise de son lyrisme. Ses vers, parfois rimés — préférant à la rime riche la rime plus pauvre — tiennent avant tout du récit, de la prose poétique, comme ses fameux Poèmes bleus (1962) ou Une vie ordinaire (1967), sous-titré «roman poème». Il y exprime le sentiment quotidien, tout comme le fait Raymond Queneau.
Georges Perros est mort d'un cancer du larynx le à l'hôpital Laennec de Paris. Malade depuis 1976, il fut contraint au silence après une opération des cordes vocales. Il a relaté son expérience dans L'Ardoise magique (1978). il est entré ainsi dans le cercle très étroit des écrivains tels Fritz Zorn, Antoine Percheron ou encore Barbellion et Marie Bashkirtseff qui « Chacun à sa manière s’adonnèrent à ce genre rare entre tous : le faire part de décès autobiographique »[6]. Il repose au cimetière marin de Tréboul.
L'Ardoise magique, Charleville-Mézières, Givre, 1978. Réédition avec un poème liminaire de Michel Butor et une postface de Bernard Noël, L’œil ébloui, 2014
Je suis toujours ce que je vais devenir, coédition Calligrammes/Bretagnes, 1983. Entretiens avec Michel Kerninon. Réédition aux éditions Dialogues, Brest, 2016.
Dessins, Le Nouveau Commerce, 1983. 11 cartes postales dessinées par l'artiste
Georges Perros / Henri Thomas, Correspondance 1960-1978, édition établie et annotée par Thierry Bouchard, préface et postfaces de Jean Roudaut, éd. Fario, collection Théodore Balmoral, 2017.
Georges Perros / Xavier Grall, Regards Croisés, Correspondance 1969-1978, Préface de Ronan Nédélec, Éditions La Part Commune, 2021.
Hervé Carn, Georges Perros ou l'intégration poétique, revue Plurial n°5: Écrire la Bretagne : 1960-1995, dir. Bernard Hue et Marc Gontard, Presses Universitaires de Rennes, 1995, p. 53-56
Gwendal Jaffry, Georges Perros dans le Finistère: le lieu d'une possibilité, revue Plurial n°8: L'autre et l'ailleurs, dir. Marc Gontard, p. 117-127
Jean Lavoué, Perros, Bretagne fraternelle, éditions de L'Ancolie, Nantes, 2004.
Jean-Marie Gibbal (dir.), Avec Georges Perros, Éditions Recherches, 1980.
Yves Leclair, « Georges Perros dans l'envers du décor », L'École des lettres (II) no 13/14, éd. L’École des loisirs, .
Jean-Marie Gibbal, Georges Perros, la spirale du secret, Plon, 1993.
Jean Roudaut, Georges Perros, Seghers, Poètes d'aujourd'hui, 1991
Jean-Claude Corger (dir.) et Jean-Pierre Martin (dir.), Lire Perros, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 168 p. (EAN9782729705329, présentation en ligne)