Elle est mise en service en 1842 par l'administration des chemins de fer de l'État belge. C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) desservie par des trains Intercity (IC), Omnibus (L) et d’Heure de pointe (P).
Douze ans auparavant, avant l’indépendance de la Belgique, les charbonnages du Grand-Hornu mirent en service un chemin de fer à traction chevaline de 1 800 m reliant leur triage au canal de Mons à Condé ; cette petite ligne qui passait à 1 km de la gare de Saint-Ghislain est la plus ancienne ligne ferroviaire de Belgique[3] ; elle disparaît en 1901.
Une seconde ligne industrielle desservait Saint-Ghislain avant 1842. Il s'agit d'une ligne mise en service le qui reliait Warquignies au canal de Mons à Condé. Elle appartenait au Chemin de fer de St. Ghislain[4].
Saint-Ghislain fut choisie pour être une des stations de la ligne du midi (de Bruxelles à la frontière de France) du système des Chemins de fer de l’État belge, tel que décidé par l’arrêté royal du [5].
Inauguration
La gare est mise en service le , simultanément avec la ligne de Mons à Quiévrain de la ligne de l'État belge ; elle sera prolongée vers Valenciennes le de cette même année.
Extension du réseau
La ligne de Warquignies au canal de Mons à Condé (actuelles lignes 99 et 245) fut reliée au réseau de l’État.
La « station de Saint-Ghislain » est l'origine de la ligne de Gand à Saint-Ghislain de la Compagnie du chemin de fer Hainaut et Flandres, concédée par l’arrêté royal du [6]. Le , le ministre des travaux publics visite le chantier de construction de la station. Il constate que l'ensemble, des parcelles constituant les plus de 6 ha de l'emprise ferroviaire, sont déjà la propriété de la compagnie. Le chantier est ouvert, il est actuellement en phase remblayage, sur un total 72 000 mètres cubes nécessaires, 42 000 mètres cubes sont présents sur le site[7].
La ligne de Gand (De Pinte) à Saint-Ghislain est finalement inaugurée sur toute sa longueur entre le et le . La Compagnie du Hainaut-Flandres construit à proximité du bâtiment de la gare un dépôt de locomotives (capable d’accueillir 10 locomotives) ainsi qu'une halle à marchandises et un bâtiment administratif.
D'autres lignes ferroviaires se rajoutèrent autour de Saint-Ghislain :
En 1870, quelques mois avant le rachat par l’État belge, la Société générale d'exploitation, qui a repris le Chemin de fer Hainaut-Flandres et celui des bassins houillers réalise la seconde branche du réseau Hainaut-Flandres, de Péruwelz à Tournai (actuelle ligne 78) ;
Le , la Compagnie de Saint-Ghislain à Erbisœul inaugure une ligne vers Erbisœul (rattachée par la suite à la ligne 90) ; cette petite compagnie fut nationalisée en 1879 ;
En 1879, l’État belge met en service la ligne de Saint-Ghislain à Maffle (actuelle ligne 100).
Saint-Ghislain se retrouve au centre d'un nœud ferroviaire très dense[8]. De vastes installations sont réalisées pour le triage des wagons de marchandises et leur répartition vers les différentes destinations ; le dépôt de locomotives se développe et un atelier de réparation des wagons est créé.
Le premier bâtiment de la gare fut démoli et remplacé par le bâtiment monumental actuel.
En avril et , Saint-Ghislain est bombardée à plusieurs reprises par les avions alliés[9]. La ville et les installations ferroviaires sont ravagées.
Dans les années 1960, le dépôt de Mons est fermé et ses activités sont reportées à Saint-Ghislain[10]. Le dépôt de locomotives de Saint-Ghislain ferma à son tour.
La ligne 97 est électrifiée entre Mons et Saint-Ghislain en 1964[10] ; la ligne 78 fut électrifiée sur toute sa longueur en 1982[11] et il faudra attendre 1995 pour que survienne l'électrification de la ligne 97 entre Saint-Ghislain et Quiévrain[12].
En dehors des lignes 97 et 78, les petites lignes autour de Saint-Ghislain fermèrent progressivement au trafic des voyageurs ; le déclin des charbonnages, des industries locales et la prise d'importance du transport routier entraînèrent progressivement la fermeture totale de ces lignes. Actuellement, seules subsistent les lignes 97 et 78 ainsi qu'une partie de la ligne 100.
Le déclin du trafic des marchandises a entraîné la désaffectation de plusieurs des anciens faisceaux à marchandises.
Service des voyageurs
Accueil
Gare[13] SNCB, elle dispose d'un bâtiment voyageurs, avec guichet, ouvert tous les jours. Des aménagements, équipements et services sont à la disposition des personnes à la mobilité réduite. Un buffet est présent en gare.
Desserte
Saint-Ghislain est desservie par des trains Intercity (IC), Omnibus (L) et d’Heure de pointe (P) de la SNCB, qui effectuent des missions sur les lignes 78 (Mons - Tournai - Lille-Flandres) et 97 (Saint-Ghislain - Quiévrain)[14].
En semaine, la gare possède trois dessertes régulières cadencées toutes les heures :
Des trains L reliant Quévy à Tournai via Mons (certains étant prolongés jusque Mouscron).
Aux heures de pointe, cette offre est complétée par quatre paires de trains P Mons - Tournai ; deux trains P Ath - Tournai ; deux paires de trains P Schaerbeek - Quiévrain / Saint-Ghislain ; un train P Quiévrain - Saint-Ghislain et un Mons - Quiévrain.
Lors des vacances d'été, un train ICT aller-retour Charleroi-Central - Blankenberge (via La Louvière, Mons, Tournai, Mouscron et Bruges) est mis en place tous les jours de la semaine.
Intermodalité
Un parking pour les vélos et un parking pour les véhicules y sont aménagés[13].
Comptage voyageurs
Ce graphique et tableau montre le nombre de voyageurs embarquant en moyenne durant la semaine, le samedi et le dimanche[15].
Nombre de passagers qui embarquent à la gare de Saint-Ghislain
Semaine
Samedi
Dimanche
1977
5 602
1 309
1 307
1978
6 320
1 532
1 274
1979
4 631
1 339
1 044
1980
5 000
973
1 050
1981
5 155
971
739
1982
5 019
1 052
925
1983
4 949
1 141
799
1984
4 335
915
825
1985
4 112
856
880
1986
4 225
915
896
1987
3 339
854
697
1988
4 239
1 191
1 021
1989
4 695
1 020
972
1990
4 136
1 105
813
1991
4 076
1 199
971
1992
4 364
1 186
1 097
1993
4 071
985
721
1994
4 239
975
804
1995
2 384
586
575
1996
2 668
35
787
1997
2 469
613
624
1998
2 291
510
389
1999
2 293
617
468
2000
2 177
639
579
2001
1 947
606
472
2002
1 916
486
458
2003
2 067
489
439
2004
1 962
590
565
2005
2 071
524
438
2006
2 179
488
553
2007
2 212
768
730
2008
-
-
-
2009
2 116
534
434
2010
-
-
-
2011
-
-
-
2012
2 121
503
530
2013
2 378
822
839
2014
1 752
779
739
2015
2 269
512
995
2016
2 088
647
573
2017
2 378
607
450
2018
2 317
736
633
2019
2 015
624
519
2020
1 426
325
267
2021
-
-
-
2022
1 636
594
483
2023
1 895
619
532
Patrimoine ferroviaire
Le second bâtiment de la gare a survécu à la Seconde guerre mondiale. Ce grand édifice de style Néo-Renaissance flamande a été rénové en 2019. À côté se trouve la halle à marchandises, bâtie dans le même style.
Association Patrimoine ferroviaire et tourisme a acquis en 1998 l’ancien atelier des wagons, construit après 1945, dans le but de le transformer en musée des chemins de fer « Rétrotrain »[16]. Elle y héberge de nombreuses locomotives, voitures et autorails et procède à leur entretien et leur restauration.
↑Pasinomie: collection complète des lois, décrets, arrêtés et réglements généraux qui peuvent être invoqués en Belgique, Bruylant, (lire en ligne).
↑Auguste de Laveleye, Histoire des vingt-cinq premières années des chemins de fer belges, Bruxelles, A. Decq, (lire en ligne), p. 173-176.
↑F. Grimaud, « Compagnie du chemin de fer Hainaut et Flandres », Journal des chemins de fer,, vol. 18, no 998, , p. 897 (lire en ligne, consulté le ).